Arusha, 27 mars 2000 (FH) - Le président
nigérian Olusegun Obasanjo a déclaré aux délégués burundais réunis lundi
à Arusha que la démocratie était la seule voie possible vers la paix et
que celle-ci devrait impliquer le retrait des
militaires de la politique.
"Quand un militaire dit qu'il remet
le pouvoir, la décision doit être sans équivoque pour les dirigeants et
pour les militaires, mais elle doit également être perçue par la population
comme un engagement total," a dit Olusegun Obasanjo.
Olusegun Obasango s'adressait aux délégués à l'invitation de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, nouveau médiateur dans le conflit burundais. D'autres chefs d'Etat, dont le président namibien Sam Nujoma, ont prononcé des discours dans le courant de la journée.
Comme au début du précédent round des pourparlers, Mandela a fait une démonstration en alignant une série impressionnante de chefs d'Etats soutenant le processus de paix. Le président libyen, le colonel Mouamar Khadafi, a envoyé un message lu par son ministre en charge de l'unité africaine. Celui-ci a appelé les délégués à aboutir à un accord de paix rapidement, dans l'esprit du compromis.
Le président burundais, le major Pierre Buyoya était présent, aux côtés des chefs d'Etat de la Tanzanie, du Kenya et d'Ouganda.
La guerre civile a éclaté au Burundi
en octobre 1993, après que des soldats tutsis ont assassiné le premier
président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, issu de la majorité hutue.
Les négociations en cours ont commencé il y
a près de deux ans, avec peu de progrès concrets.
Mandela a invité les chefs des dix-neuf
délégations burundaises prenant part aux pourparlers, espérant débattre
de principaux points de désaccord. Ceux-ci incluent des protocoles sur
le gouvernement de transition, le futur système
électoral et la réforme de l'armée dominée par les Tutsis.
Le président Obasanjo a suggéré que les Burundais pourraient tirer certaines leçons de son pays, le Nigéria, qui a récemment recouvré la démocratie, après vingt neuf ans de pouvoir militaire.
"Pour le dire clairement, aussi longtemps que des militaires sont au pouvoir, la société perd l'habitude vitale de penser avec créativité et démocratiquement, et celle de résoudre ses problèmes dans le même esprit. Et puis vient le jour o=F9 les militaires doivent quitter le pouvoir, car invariablement ils doivent le faire, et la société doit recommencer à zéro pour s'imprégner de la démocratie".
Olusegun Obasanjo a relevé que les militaires au Nigeria ont lamentablement échoué, s'agissant de résoudre des problèmes sociaux et économiques "et personne ne devrait être surpris de cela", a-t-il déclaré, "car, comme je le dis toujours, les problèmes économiques n'obéissent pas aux ordres militaires".
Le président nigérian a ajouté que le
processus de construction de la démocratie après des régimes militaires
était inévitablement difficile, comme cela a été démontré par les récentes
violences inter-ethniques et religieuses dans son
pays. Mais selon lui, n'y a pas d'alternative, s'il doit y avoir la paix.
"La paix est le fondement de tout le développement et du progrès", a-t-il dit. "Il n'y a pas de substitut à la paix. Et tout sacrifice est nécessaire pour arriver à la paix", a-t-il souligné.
JC/ AT/FH (BU%0327A.)
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