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Burundi

Burundi/Négociations: L'aile dissidente du "CNDD-FDD" prête à suspendre les hostilités

Arusha, 2 août 2000 (FH) - Le mouvement rebelle hutu dissident du CNDD-FDD, a annoncé qu'il serait prêt à suspendre les hostilités "dès le jour o=F9 le major Buyoya aura respecté le droit humanitaire international par la fermeture des camps de concentration, ainsi que par la libération des prisonniers politiques."
Dans un communiqué de presse parvenu mercredi à l'agence de presse Hirondelle, le porte-parole du CNDD-FDD, Jérôme Ndiho, indique cependant que ces conditions posées au président du Burundi pour la cessation des hostilités sont assorties de son accord pour mener "des pourparlers directs qui aboutiront au cessez-le-feu".

Le président du Burundi, Pierre Buyoya, avait promis au médiateur dans la crise burundaise, l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, que tous les camps de regroupement seraient fermés avant la fin du mois de juillet.

Le CNDD-FDD relève par contre que cette date-butoir du 31 juillet prévue pour le démantèlement des "camps de concentration de type Nazi" vient d'être dépassée, sans que les personnes retenues dans ces camps ne soient libérés, conformément aux "promesses fallacieuses de Buyoya".

Le CNDD-FDD estime à 1.500.000 le nombre de personnes (en grande majorité des hutus) qui ont été regroupées dans des camps par l'armée à dominante tutsie. Le président Buyoya avait pour sa part affirmé le mois dernier à Arusha, qu'il ne restait plus que 20.000 personnes dans les camps dans la province de Bujumbura rural, et que, pour lui, l'opération de fermeture se déroulait de manière satisfaisante.

Au sujet de la question des prisonniers politiques, le CNDD-FDD déplore le fait que "le président Buyoya n'en parle même pas". "Le CNDD-FDD est indigné de constater, encore une fois, qu'il est un menteur invétéré et que la communauté internationale croise les bras face à une telle ampleur de violation massive des droits de l'homme," indique le communiqué.

Le mouvement rebelle hutu demande notamment la création d'une commission internationale neutre de supervision du démantèlement des camps, de l'installation de ceux qui en seront libérés et de la libération des prisonniers politiques.

Le CNDD-FDD demande enfin de ne pas être obligé de négocier la paix avec "un criminel de guerre qui n'est même pas capable de respecter ses engagements [...] et qui devrait être arrêté et jugé par un Tribunal pénal international comme sous d'autres cieux".

Par ailleurs, le mouvement condamne "le refus du président Buyoya de signer l'accord d'Arusha dans lequel il a été hautement et régulièrement impliqué depuis deux ans", et lance "un appel patriotique à tous les négociateurs d'Arusha pour qu'ils aboutissent à un accord rapide sur un processus qui n'a que trop duré".

Pour la première fois, le chef du CNDD-FDD, Jean-Bosco Ndayikengurukiye, s'est rendu le mois dernier dans la ville nord-tanzanienne d' Arusha , o=F9 se déroulent les négociations de paix inter-burundaises. Il a indiqué qu'il n'était venu ni pour négocier ni pour signer l'accord de paix, mais pour marquer son soutien au processus de paix. Il avait exprimé le souhait que les négociateurs burundais parviennent vite à un compromis, afin que son mouvement puisse alors engager des négociations directes avec l'armée et le gouvernement burundais.

Mandela a annoncé que l'accord de paix pour le Burundi devrait être signé le 28 août prochain. Cependant le président Buyoya, de même que certains membres de son gouvernement, ont déjà indiqué que le projet d'accord n'est pas satisfaisant à certains points.

Pierre Buyoya avait déclaré le mois dernier à Arusha, qu'il ne fallait pas "mettre en avant les dates". "S'il est prêt dans une ou deux semaines, nous le signerons, mais s'il faut plus de temps pour l'affiner, nous prendrons le temps qu'il faut," avait-il déclaré.

Le ministre chargé du processus de la paix, Ambroise Niyonsaba, a pour sa part déclaré dans une interview récente que certains points du projet d'accord n'étaient pas pratiques, et qu'il contenait "certaines contradictions". Le porte-parole du gouvernement burundais, Luc Rukingama, a déclaré que le projet "était plein de confusion, d'ambiguïtés et de doubles standards".

Selon Mandela, les 19 parties prenantes aux négociations ont accepté le projet d'accord qui comprend des propositions de compromis de l'équipe de la facilitation sur les points en suspens. Les chefs des partis devraient se retrouver la semaine prochaine à Arusha pour se pencher sur les points de désaccord , tels que la désignation du chef de la transition, et les arrangements pour le cessez-le feu. D'une manière générale les partis pro-tutsis sont pas contents du projet car ils se croient perdants, alors que les partis pro-hutus disent: "mieux vaut peu que rien", faisant allusion au partage du pouvoir prévu dans le projet.

Mais aussi un autre problème demeure: l'intégration, au processus d'Arusha, de l'autre faction rebelle hutue dissidente du FNL. Les multiples tentatives de Mandela de faire venir ce mouvement à la table des négociations ont échoués jusqu'ici.

Des représentants des groupes armés, y compris les dissidents, et ceux de l'armée burundaise , étaient supposés rencontrer Mandela cette semaine en Afrique du Sud. Mais des sources proches de la facilitation indiquent que de telles rencontres n'ont pas encore eu lieu et ne sont même pas programmées.

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