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Burundi

Burundi - Perspectives sur la sécurité alimentaire Octobre 2023 - Janvier 2024: La persistante hausse des produits alimentaires et des carburants entraînent une crise (Phase 3 de l’IPC) dans le Nord

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Messages clé

  • La zone de moyens d’existence des Dépressions du Nord devrait être confrontée à une Crise (Phase 3 de l’IPC) d’ insécurité alimentaire aiguë d’octobre à décembre, en raison de l’épuisement rapide des stocks alimentaires de la Saison 2023 B, de l’augmentation des prix des denrées alimentaires, de la hausse des prix des carburants, de l’accès restreint aux opportunités transfrontalières, et de bas salaires de la main d’œuvre. Parallèlement, les zones de moyens d’existence des Dépressions de l’Est et des Plateaux Secs de l’Est sont susceptibles de connaître du Stress alimentaire (Phase 2 de l’IPC) au cours de la même période. Cette situation est due à la période de soudure caractéristique, marquée par une flambée des prix des produits alimentaires et un accès limité aux opportunités transfrontalières.

  • Le taux d'inflation burundais oscillant autour de 30 pour cent en août, et le taux annuel de dépréciation du franc burundais (BIF) à un taux de 10 pour cent provoquent des prix alimentaires élevés. En outre, le marché parallèle enregistre un taux de 75 à 100 pour cent supérieur à celui du marché officiel. Le déficit persistant de la balance commerciale, compris entre 15 et 25 pour cent par an, aggrave la complexité de la situation économique. Ces facteurs entraînent des prix élevés pour les biens importés ; cas du carburant qui a connu trois hausses de prix depuis le début de l'année, la plus récente augmentation, début octobre, portant le prix à 4550 BIF le litre. Ce prix représente une augmentation de 40 pour cent par rapport à juillet et de près de 70 pour cent par rapport à la même période de l'année dernière.

  • Malgré les défis économiques persistants, la récolte proche de la moyenne de la Saison 2023 B a contribué à stabiliser les prix des denrées alimentaires de base en septembre. Toutefois, les prix restent nettement élevés, allant de 30 à 75 pour cent au-dessus de l’année dernière et de 80 à 120 pour cent au-dessus de la moyenne quinquennale. Le prix du panier alimentaire a augmenté de 50 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale et d’environ 30 pour cent par rapport à l’année précédente. Ces hausses de prix sont attribuées à la hausse des coûts des produits alimentaires importés en raison de l’inflation nationale, de l’augmentation des dépenses en intrants agricoles et des coûts élevés du carburant et du transport.

  • L’arrivée à temps des pluies de la petite saison agricole a permis un démarrage normal de la Saison 2024 A. Selon les prévisions météo, des précipitations supérieures à la moyenne sont attendues d'octobre à décembre 2023 en raison de la survenue prévue d'El Niño. Les précipitations supérieures à la moyenne entraîneront probablement des inondations localisées, des glissements de terrain et des dommages aux infrastructures dans la Plaine d'Imbo et le long des principaux rivières.

  • Selon le PAM, les insuffisances de financement ont eu pour conséquence qu'environ 56000 réfugiés et demandeurs d’asile reçoivent environ 70 pour cent de leur ration alimentaire habituelle. Cette contraction d’aide alimentaire est susceptible de contribuer au stress ! (Phase 2 de l’IPC !) alimentaire des ménages jusqu’en janvier 2024. Environ 6300 personnes qui sont rentrées chez elles ont reçu une ration complète, y compris des repas chauds pendant leur séjour dans les centres de transit, ainsi qu'un paquet de trois mois pour soutenir leur réintégration. L'aide humanitaire a été étendue à plus de 22000 personnes touchées par des chocs climatiques et socio-économiques à Ngozi, Kirundo, Muyinga, Cibitoke et Bujumbura grâce à une combinaison de transferts en nature et en espèces, couvrant 100 pour cent de leurs besoins caloriques.