Résumé des conclusions de classification :
L’analyse actuelle dénombre au total 26% de la population burundaise, soit plus de 2,56 millions de personnes, en phases humanitaires (phases 3 & 4 de l’IPC) dont plus de 7% en phase d’urgence (4) surtout dans le Bugesera et la plaine de l’Imbo. Les basses et moyennes altitudes (Dépressions de l’Est et du Nord, Plateaux secs de l’Est et Plaine de l’Imbo) ont été les plus touchées par le déficit hydrique qui a caractérisé la saison 2017A, et sont classées en phase 3 avec des poches en phase 4. Il s’agit des communes de Busoni et Bugabira dans la province Kirundo et la commune de Gihanga en province de Bubanza. La dernière fois que le Burundi avait connu des zones classées en phase 4 remonte à l’année 2010 après l’échec de la saison agricole 2010A suite à l'impact du phénomène La Niña (déficit hydrique prononcé). Les zones de Buragane, Crête Congo Nil, Hautes altitudes et Plateaux humides sont classées en phase sous pression (2) pendant les mois d’avril et mai 2017.
La hausse des prix des produits alimentaires (entre 30 et 50% comparés à la même période l’an passé) et les faibles opportunités de revenus constituent des contraintes importantes entravant encore plus la capacité des ménages à absorber les chocs. La chute de production de la saison 2017A estimée entre 19 et 28% selon les cultures, comparée à celle de 2016A elle-même peu performante, a eu un impact indéniable sur l'aggravation de l'insécurité alimentaire dans le pays. De plus, le paludisme, ayant évolué jusqu’au stade d’épidémie fin 2016 avec des augmentations de plus de 150% par rapport à la moyenne des 8 dernières années, en particulier dans les Dépressions du Nord, Plateaux secs de l’Est et Plateaux humides où environ 100.000 cas ont été enregistrés mensuellement dans les centres de santé durant la période de juillet à décembre 2016.
L’analyse projetée concerne la situation alimentaire qui pourrait prévaloir pendant la période de récolte et postrécolte (juin – juillet 2017). Cette analyse estime à 16% la population qui serait en phase humanitaire (crise et urgence), soit une amélioration pressentie grâce principalement aux perspectives de bonnes récoltes de la saison 2017B. Néanmoins, des proportions variant entre 20 et 25% de populations en crise subsisteraient dans les zones de l’Imbo, Dépressions du Nord ainsi que dans les Plateaux secs de l’Est qui resteraient classé en phase 3 à cause du niveau de vulnérabilité élevé lié à la dégradation des moyens d’existence, à l’incidence du paludisme, au risque de départ précoce des pluies et à une répétition d'autres aléas climatiques (grêle, pluies torrentielles et vents violents) qui pourraient affecter les cultures.