FONDATION HIRONDELLE - AGENCE DE PRESSE
HIRONDELLE A ARUSHA
POURPARLERS DE PAIX INTERBURUNDAIS
Arusha, 29 mars 2000 (FH) - Un
porte-parole du groupe rebelle dissident hutu, le CNDD-FDD, a indiqué
que les rebelles maintenaient leurs conditions
pour se joindre aux pourparlers de paix inter-burundais
à Arusha, en Tanzanie, malgré les affirmations contraires du nouveau médiateur,
Nelson Mandela, selon l'Agence de presse indépendante Hirondelle.
"Il y a deux conditions" indique Jérôme Ndiho, porte-parole du FDD, parlant au téléphone depuis la Belgique, mercredi "le gouvernement doit démanteler les camps de concentration de type nazi (...) et libérer les prisonniers politiques".
Le gouvernement du Burundi, dirigé par les Tutsis a contraint une population civile estimée à 300'000 personnes, principalement hutue, à s'établir dans des camps de déplacés, justifiant cette mesure par des raisons de sécurité. Les conditions de vie dans ces camps sont réputées extrêmement difficiles.
Ndiho indique que le leader du FDD, Jean Bosco Ndayikengurukiye, a clairement mentionné ces demandes lors de sa récente rencontre avec Mandela à Johannesburg et que Mandela a promis de faire de son mieux pour que les exigences des rebelles soient prises en compte. "Nous sommes confiants qu'il le fera" a ajouté le porte-parole.
Mandela avait indiqué aux négociateurs mardi que les groupes rebelles dissidents avaient accepté de se joindre aux discussions de paix à Arusha, en Tanzanie, sans conditions.
Il avait indiqué avoir été très impressionné par Jean-Bosco Ndayikengurukiye, leader du FDD, et Kabura Cossana, leader du FNL lors des entretiens qu'il avait eus avec eux. "Ils sont venus vers moi avec (...) des conditions difficiles qui auraient pu rendre la rencontre très difficile. Quand je leur ai dit que ce n'était pas la façon d'agir pour des leaders voulant l'unité et la paix et qu'ils devaient donc retirer leurs conditions, ils ont immédiatement retirés ces conditions et viendront ici en avril en interlocuteurs s'impliquant pour la paix".
Il apparaît que les conditions existent néanmoins. Mandela a du reste déjà exercé des pressions afin que ces conditions soient remplies. Parlant mardi, alors qu'il était assis à côté du Président du Burundi, Pierre Buyoya, il a déclaré que des innocents "se morfondent en prison, simplement parce qu'ils ne sont pas d'accord avec le chef d'état. D'autres ont été envoyés dans des camps de regroupement et les Nations Unies ont déclaré que ces camps de regroupement étaient invivables pour n'importe quel être humain (...). Cette situation est totalement inacceptable".
S'exprimant après coup, Buyoya a réaffirmé la position de son gouvernement qui estime que la fermeture des camps de déplacement était une question interne et qu'elle dépendait de la situation en matière de sécurité. Les autorités burundaises ont néanmoins indiqué mercredi qu'elles avaient d'ores et déjà procédé à la fermeture de 23 camps, permettant à quelque 70000 personnes de retourner chez elles et qu'elles prévoyaient de continuer les fermetures.
La question des prisonniers politiques risque néanmoins d'être plus épineuse. "Quand le Président parle des camps de regroupement, nous disons que cette question peut sans doute être résolue assez facilement car cela dépend seulement de la situation de sécurité" avait indiqué Buyoya à Arusha mardi. "Mais, pour la question des prisonniers politiques, nous devons déterminer qui est un prisonnier politique et qui ne l'est pas. Ce n'est pas quelque chose qu'un gouvernement peut faire d'un jour à l'autre".
Mandela avait annoncé que les rebelles seraient présents dès le début du prochain round de discussions à Arusha agendé pour le 25 avril. Leur présence doit être acceptée par chacune des 19 délégations déjà parties aux discussions. Sous la pression morale de Mandela, les délégués ont tacitement approuvés cela par une déclaration dans laquelle "ils font l'éloge du dévouement et de la détermination des médiateurs, le Président Mandela et son équipe qui facilitent ces négociations, spécifiquement en rendant les pourparlers aussi globaux que possible en y incluant les groupes armés".
"Ils approuvent le principe, mais maintenant ils doivent voir comment les inclure concrètement" a indiqué une source proche de la médiation à l'Agence Hirondelle.
Dans le passé, la lutte de pouvoir entre les dirigeants du courant principal du CNDD participant déjà aux pourparlers d'Arusha et le leader dissident Ndayikengurukiye de la fraction CNDD-FDD était un obstacle majeur. Néanmoins, le porte-parole du CNDD, Jean-Marie Sindayigaya, aurait indiqué mercredi que son parti n'avait plus aucune objection à la participation du FDD.
"Nous ne sommes pas inquiets de leur venue" a-t-il dit "quand nous avons créé le CNDD, nous étions ensemble et nous étions d'accord sur les sujets principaux".
Les derniers développements pourraient donc bien augurer de la prochaine participation des rebelles. Néanmoins, les délégués aux pourparlers d'Arusha n'ont toujours pas discuté des chemins ni des moyens de les inclure et la question des conditions demeure.
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