NAIROBI, 15 janvier (IRIN) - De
passage mardi dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba, le vice-président
sud-africain Jacob Zuma a réclamé de l'Union africaine (UA) qu'elle déploie
le plus tôt possible au Burundi, une force multinationale de maintien de
la paix, afin d'y faire respecter l'actuel accord de cessez-le-feu, a rapporté
l'Association de la presse sud-africaine (Sapa), mercredi.
"L'éthiopie, le Mozambique et l'Afrique
du Sud ont accepté de fournir des troupes, sur une base temporaire, jusqu'à
ce que les Nations Unies déploient (leur propre) force de maintien de la
paix au Burundi", a rappelé mardi M. Zuma à l'Organe central du Mécanisme
de l'Union africaine pour la prévention
des conflits, selon l'agence Reuters. "Le seul problème, c'est le
financement de l'opération", a-t-il souligné, en exhortant l'UA (qui
compte 53 pays membres) à aider au financement de la mission.
Dans un communiqué émis mardi à Addis
Abeba, l'Organe central a autorisé la Commission africaine "à déployer
au plus vite" au Burundi un groupe
d'observateurs de l'Union africaine chargés de faciliter la communication
entre les parties belligérantes. Leur mandat consistera, ajoute le communiqué,
à "réduire les risques de violations de la trêve et (à) entreprendre
toute autre tâche convenue avec les parties et qui est de nature à créer
et à renforcer la confiance entre les parties belligérantes".
"La situation est très urgente. Des troupes africaines devraient être déployées au Burundi le plus tôt possible, pour empêcher que l'accord de cessez-le-feu n'échoue", a plaidé M. Zuma, dont les propos étaient cités par le Centre éthiopien d'information Walta.
Walta rapportait en outre que M. Zuma
a fait appel à l'Organe central pour que l'UA fasse pression sur le chef
rebelle Agathon Rwasa, en vue de lui
faire signer l'accord de cessez-le-feu déjà paraphé par les autres parties
au conflit. Jusqu'ici, trois des quatre mouvements armés du Burundi sont
devenus signataires du cessez-le-feu. Le Parti de libération du peuple
Hutu - Forces nationales de libération, dirigé par M. Rwasa, demeure donc
le seul groupe armé à ne pas s'être encore joint au processus de paix.
M. Zuma a indiqué que l'UA devrait profiter de la volonté démontrée par le Conseil de sécurité de l'ONU de soutenir la mission (africaine) et la mise en oeuvre du cessez-le-feu, ajoutait l'agence Sapa. Dans son communiqué, l'Organe central de l'UA demandait aux Nations Unies "de contribuer de façon substantielle" à la mise en oeuvre du cessez-le-feu. Il lançait aussi un appel pressant aux partenaires de l'Union Africaine "pour apporter l'assistance financière et logistique nécessaire au déploiement rapide de la Mission africaine et à la mise en oeuvre du cessez-le-feu".
Le Conseil de sécurité de l'ONU a récemment exprimé son intention d'apporter son soutien à la mise en oeuvre immédiate et intégrale des accords de cessez-le-feu au Burundi. Il priait également le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, de "répondre positivement et d'urgence" aux requêtes visant à faciliter l'entrée en opération de la Mission africaine.
De son côté, l'UA lançait un appel à toutes les parties concernées pour qu'elles apportent leur entière coopération à M. Zuma et soulignait l'urgence du déploiement de la mission multinationale africaine chargée de superviser le cessez-le-feu. A cet égard, l'Organe central de l'UA a lancé un appel pour l'allocation de ressources financières à partir du Fonds pour la paix de l'Union africaine.
Co-médiateur du processus de paix au Burundi, M. Zuma doit arriver mercredi dans la capitale burundaise, Bujumbura, pour y rencontrer les principaux acteurs du processus de paix, dont le président Pierre Buyoya et les 19 partis politiques ayant signé, en l'an 2000, les accords de paix d'Arusha.
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