BUJUMBURA, le 11 janvier (IRIN)
- Des dizaines de personnes sont mortes et des milliers d'autres sont menacées par la famine qui sévit dans les provinces burundaises de Kirundo et de Muyinga au nord-Est, ont indiqué les autorités administratives locales.
Le gouvernement a reconnu officiellement vendredi que la famine sévissait dans ces deux provinces et a demandé que tout soit mis en œuvre pour venir en aide aux populations affectées.
"Les pluies se sont arrêtées l'année dernière avant la maturation des semences", a indiqué Phillipe Njoni, le gouverneur de la province de Kirundo.
Selon des sources dignes de foi, au moins 30 personnes sont mortes dans les deux provinces, bien que le gouvernement n'ait pas encore fourni de chiffres officiels.
Njoni a indiqué à IRIN que dans la province de Kirundo 10 personnes étaient mortes de famine dans les communes de Bugabira et de Busoni au cours des deux derniers mois. Dans la province de Muyinga, le gouverneur, Said Badende, a noté la mort de sept personnes dans les communes de Gisange et Gashoho.
Les communes les plus affectées dans la province de Kirundo sont Busoni, Bugabira, Ntega et une partie de la commune de Kirundo. Les semences n'ont pas poussé en raison du déficit pluviométrique enregistré depuis 1998. Le virus de la mosaïque du manioc a aussi entraîné une chute importante de la production du manioc.
Certaines habitants désemparés de la province du Kirundo ont mangé des feuilles et des racines pour survivre, d'autres en sont réduits à la mendicité ou ont choisi de fuir vers les provinces voisines ou de traverser la frontière pour se réfugier au Rwanda voisin.
Selon Françoise Ngendahayo, la ministre chargée de la réhabilitation et de la réintégration des personnes déplacées à l'intérieur du pays et des réfugiés, quelque 50 millions de dollars sont nécessaires pour venir en aide aux populations victimes de la famine. "Cette somme permettra d'éviter pour le moment une catastrophe humanitaire", a t-elle conclu.
Vendredi dernier, le président burundais Domitien Ndayizeye a signé un décret appelant à un élan de solidarité nationale en faveur des populations de Kirundo et de Muyinga victimes de la famine. En annonçant la signature du décret, le ministre des Affaires étrangères Térence Sinunguruza a lancé un appel pour solliciter l'aide des ONG et des bailleurs internationaux.
Les premières aides alimentaires ont commencé à arriver. Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies distribue déjà des rations alimentaires en fonction des listes établies par les ONG locales.
Des représentants de l'Union africaine (UA) ont remis 2 000 millions de dollars la semaine dernière au gouverneur de Kirundo et l'église du Bon Berger à Bujumbura a offert une somme équivalente dimanche.
L'Agence des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) distribue depuis 1997 des boutures de manioc résistantes à la sécheresse, a indiqué Joseph Sakubu, consultant à la FAO. L'agence aide aussi les paysans à exploiter les nombreux lacs de Kirundo pour l'irrigation de leurs champs.
Une commission paritaire comprenant des représentants du gouvernement, des ONG et des églises a été mise sur pied en décembre pour superviser la distribution de l'aide.
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