Combien, et quand: Entre août et septembre, soit la période actuelle de post récolte, 42.000 personnes ont été classées en Urgence (Phase 4 de l’IPC), alors que 713.000 (6%) ont été classées en Crise (Phase 3 de l’IPC), et 3.293.000 (28%) en Stress (Phase 2 de l’IPC). Durant la prochaine période de soudure (d’octobre à décembre 2020) la population ferait face à un niveau élevée d’insécurité alimentaire aiguë (Phases 3 et 4 de l’IPC) passerait de 760.000 personnes (6% de la population totale en août - septembre 2020) à 1.335.000 personnes (11%). Ainsi, la proportion des populations en phases de Crise et d’Urgence pourrait connaître une augmentation de 57% par rapport à la période actuelle.
Où et qui: Pour l’analyse de la période actuelle, toutes les zones de moyens d’existence (ZME) du pays ont été classées en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC), à l’exception de la ZME de Haute Altitude (HA) classée en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) et ce, pour la première fois. Cependant, quelques localités isolées, fortement affectées par les aléas climatiques (montée des eaux, inondations et glissements de terrain), surtout au niveau du littoral du lac Tanganyika et à Gatumba, continuent de montrer une certaine vulnerabilité, par rapport au reste de la zone, sans toutefois pouvoir influencer la classification de l’ensemble de la zone. Les personnes en phase de Crise et d’Urgence sont aussi des ménages des zones frontalières, ou des petits centres urbains, fortement affectés par l’impact de la crise du COVID-19. Ainsi que des ménages de retournés dont les moyens de subsistance sont encore fragiles.
Pourquoi: L’effet combiné des facteurs structurels (le faible accès à la terre et aux autres facteurs de production) et conjoncturels (les chocs naturels) justifie le niveau d’insécurité alimentaire actuelle. Concernant les facteurs conjoncturels, les pluies excessives enregistrées durant la première saison culturale 2020A se sont poursuivies jusqu’en pleine saison 2020B, occasionnant des pertes sur la production suite à des inondations et des glissements de terrain, en particulier dans les localités de l’Ouest du pays. Selon le rapport de suivi des déplacements, on dénombre environ 113,338 déplacés internes à la suite de ces aléas et près de 50% de ces déplacements sont survenus au cours des deux dernières saisons culturales. Par ailleurs, l’avènement de la pandémie du COVID-19 a perturbé les échanges (surtout informelles) des zones frontalières, et des centres urbains, et restreint les mouvements transfrontaliers, entraînant, entre autres, une perte des opportunités de migrations économiques habituelles et la baisse des transfets vers le monde rural pour financer la production agricole, etc.