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Burundi: Analyse de la situation de santé publique (ASSP) (29 Novembre 2024)

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RÉSUMÉ DE LA CRISE

Depuis son indépendance en 1962, le Burundi a connu des conflits chroniques avec des périodes successives de violences, qui ont ralenti son développement socio-économique et exacerbé les vulnérabilités. La survenue cyclique de catastrophes naturelles, le retour important de réfugiés burundais des pays voisins depuis 2020, la résurgence de certaines épidémies, telles que le paludisme, la polio, le choléra et la rougeole, ainsi que l’impact socio-économique de la pandémie de COVID-19 ont exacerbé les besoins humanitaires existants.

Le Burundi a l’un des taux de retard de croissance les plus élevés au monde. Selon l’enquête IPC d’avril 2024, 18 % de la population (soit 2,2 millions de personnes) étaient confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et avaient besoin d’une aide alimentaire immédiate. Parmi elles, 229 000 personnes se trouvaient en situation d’urgence (phase 4 de l’IPC), soit le pic de besoins le plus élevé depuis 2017. Selon l’enquête nationale sur la nutrition de 2024, la malnutrition demeure un problème de santé publique majeur dans le pays, avec 53 % des enfants de moins de cinq ans souffrant de retard de croissance (le taux le plus élevé au monde), 8 % d’émaciation et 59 % d’anémie. Les provinces touchées par El Niño ont affiché la plus forte prévalence d’émaciation, contribuant à une augmentation de la morbidité et de la mortalité chez les enfants.

Depuis le début de la saison des pluies en septembre 2023, le Burundi est touché par de fortes pluies, des inondations et des glissements de terrain, exacerbés par le phénomène El Niño. Les districts sanitaires les plus touchés sont situés dans la partie ouest du pays, notamment Cibitoke, Bubanza, Rumonge, Makamba et Bujumbura. En raison des pluies intenses associées au phénomène El Niño, le niveau d'eau du lac Tanganyika a augmenté et celui des autres rivières qui constituent ses affluents comme la rivière Rusizi, provoquant des inondations. Au 30 septembre 2024, 103 000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays, 7 000 personnes en raison de conflits et 95 000 personnes en raison de catastrophes naturelles.

Les conditions climatiques de La Niña attendues entre octobre et décembre 2024 entraîneront probablement des précipitations inférieures à la moyenne, réduisant les activités agricoles, les rendements des cultures commerciales et la production animale. La diminution des possibilités d’emploi qui en résultera réduira les revenus, en particulier chez les 40 % des ménages les plus pauvres, réduisant ainsi leur pouvoir d’achat et leur accès à la nourriture. Les régions semi-arides du nord, de l’est et de l’ouest seront particulièrement vulnérables à ce scénario de sécheresse. En outre, l’accès limité à l’eau potable augmentera le risque d’épidémies et aggravera la situation d’une population déjà vulnérable.