Burundi Addendum Plan de Réponse Humanitaire 2023 (juillet 2023)

Impact de la crise et chagement du contexte

Pays enclavé d'Afrique de l'Est, le Burundi est à majorité agricole avec 80 % de la population employée dans ce secteur. Avec une population projetée en 2022 de 13,1 millions dont 50,6% de femmes et 41,5% de jeunes de moins de 15 ans, le Burundi est l'un des pays les plus densément peuplés au monde, avec une densité de population de 442 habitants au kilomètre carré (2020 projection démographique,
Banque Mondiale).

L'économie est impactée par une inflation élevée. Selon les données fournies par l’Institut national de la statistique du Burundi (INSBU), le taux d’inflation générale était à 28,9 % au mois de mai 2023 contre 26,6% en décembre 2022. Pour les produits alimentaires et boissons non alcoolisés, le taux d’inflation s’élevait à 40,9% en mai 2023. La pression de l'inflation a ralentit la croissance économique en 2022, avec un taux de 1,8 % contre 3,1 % en 2021 et a un impact direct sur les entreprises dans tous les secteurs, réduisant ainsi les opportunités d'emploi et l'accès aux services de base pour la population.

La forte augmentation des prix des denrées alimentaires observée depuis juin 2022, limite l'accès à la nourriture.
Au Burundi, l’insécurité alimentaire aigue s’installe sur un contexte général marqué par une forte vulnérabilité (dont la pauvreté 1 et la malnutrition chronique2 ), une faible capacité de résilience des populations et des aléas climatiques récurrents. Les dérèglements climatiques (retard des pluies dans l’ensemble du pays d’une part, les pluies torrentielles localisées mêlées de vent et de grêle d’autre part), sont venus se greffer et empirer les chocs préexistants (séquelles de la pandémie de COVID-19, la fièvre de la vallée du Rift, l’effet inflationniste de la crise Russo- Ukrainienne).

La situation nutritionnelle et la santé ne sont guère reluisantes. En effet, au moins un enfant sur deux est atteint de malnutrition chronique (55.8% selon l’enquête SMART 2022). Il s’agit d’une forte vulnérabilité qui augmente le risque de développer des épisodes de malnutrition aigüe.

Le contexte actuel de prévalence des maladies à potentiel épidémique dont l’épidémie de choléra surtout dans les provinces de l’Ouest du pays (Bujumbura mairie, Bujumbura, Cibitoke, Bubanza et Rumonge), l’apparition récente des cas de rougeole, le paludisme…, constitue un facteur aggravant d’une probable détérioration rapide de la situation nutritionnelle.

La détérioration de la situation alimentaire qui a commencé en 2022, ne fait que s’aggraver en 2023, comme l’indique les résultats de l’analyse IPC qui s’est tenue du 17 au 21 avril 2023. Il ressort de cette analyse IPC 2023A d’avril 2023 que :

• La population en phases IPC3 et 4 a doublé par rapport à la même période en 2022 : 2,3 Millions (19%) en 2023 contre 1,2 Million (10%) précédemment; La moitié des 8 zones de moyens d’existence se retrouve en phases IPC3 et plus;

• 30% des ménages ont un Score de Consommation Alimentaire (SCA) pauvre à limité ;

• 25 % estiment avoir perçu au moins une faim modérée selon l’Echelle de la Faim des Ménages (HHS) ;

• 18% de ménages n’ont eu accès au plus qu’à un seul repas par jour ;

• 25% des ménages ont eu recours à des stratégies de crise, alors qu’environ 15 % ont adopté des stratégies d’urgence

• Pour répondre efficacement à cette situation de dégradation de la situation alimentaire des populations et ses conséquences, une révision du Plan de réponse humanitaire 2023 du Burundi s’est avérée nécessaire.

• Le présent addendum qui constitue une révision du HRP 2023, prévoit de soutenir 1,6 million de personnes impactées avec un budget révisé de $ 237,2 millions.

• Cette action répond aux priorités du Gouvernement du Burundi, qui dans une lettre adressée aux partenaires humanitaire, a demandé un appui afin de couvrir les besoins urgents des populations affectées par l’insécurité alimentaire.

Les changements apportés :

• Cette mise à jour ciblera 1,6 million de personnes contre 1,1 million, soit près de 500 mille de plus que dans le HRP initial.

• Pour permettre de répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables, 237,2 millions de dollars US seront nécessaires pour mettre en oeuvre les projets d’assistance. Le cadre stratégique de la réponse humanitaire, conjointement élaboré par les acteurs humanitaires, reste inchangé.