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BURUNDI: Reprise du processus de paix
Le processus de paix pour le Burundi a repris ce lundi, à Arusha, au nord de la Tanzanie, en présence de plusieurs chefs d'Etat et du facilitateur, Nelson Mandela. Les dirigeants africains, dont les présidents Daniel arap Moi du Kenya, Sam Nujoma de Namibie, Yoweri Museveni d'Ouganda, Pierre Buyoya du Burundi, Benjamin Mkapa de Tanzanie et un ministre libyen, se sont réunis à huis clos avant la réunion, a rapporté la radio kenyane. Le président nigérian Olusegun Obasanjo se trouve également à Arusha, mais n'aurait pas assisté aux négociations à huis clos. Les spécialistes de la région soulignent que le processus de paix d'Arusha a reçu une nouvelle impulsion avec l'inclusion des groupes rebelles armés, bien que ceux-ci n'aient pas participé à la présente série de pourparlers.
BURUNDI: Il est trop tôt pour un accord, prévient Buyoya
S'exprimant à l'aéroport de Bujumbura, dimanche, avant de s'envoler pour Arusha, le président Pierre Buyoya, a déclaré que si les pourparlers paix étaient à un stade avancé, trop peu de progrès avaient néanmoins été accomplis pour qu'un accord de paix puisse être conclu. "Il n'y aura pas d'accord de paix à la réunion qui commence demain [lundi]...ce n'est pas possible", a-t-il déclaré, selon Radio Umwizero, qui émet depuis Bujumbura. M. Buyoya a souligné que les pourparlers n'avaient pas encore commencé pour ce qui est de la question d'un cessez-le-feu, lequel doit précéder la signature d'un accord de paix. "Nous devons dire aux Burundais d'être réalistes", a-t-il dit. "Les négociations sont toujours difficiles dans la dernière phase...et je crois en effet que nous pouvons conclure un accord de paix dans les prochains mois, mais nous n'y sommes pas encore".
BURUNDI: Le FNL accepte de négocier
Le groupe rebelle Forces nationales de libération (FNL), précédemment exclu du processus de paix d'Arusha, a annoncé qu'il prendrait désormais part aux pourparlers, ont rapporté les agences de presse. Le principal groupe rebelle, Forces de défense pour la démocratie (FDD), a annoncé la semaine dernière que lui aussi participerait, après des pourparlers en Afrique du Sud avec le médiateur, Nelson Mandela, qui a formellement invité le mouvement à y assister. Le chef du FNL, Cossan Kabura, aurait déclaré que sa préoccupation principale concernait la formation d'une nouvelle armée au Burundi. Les hauts gradés de l'armée sont principalement issus de la minorité tutsie. Les chefs du FNL et du FDD ne seront pas présents à la présente série de pourparlers, étant donné le délai trop court, mais M. Mandela a indiqué qu'ils pourraient assister à la prochaine série de négociations, prévue pour le 25 avril prochain.
BURUNDI: Bujumbura quadrillée de cordons de police avant une manifestation
Les forces de sécurité ont bouclé la capitale Bujumbura ce week-end pour détourner une manifestation de groupes anti-génocide opposés à certains aspects des pourparlers de paix d'Arusha. Selon l'agence de presse privée Netpress, la ville était pratiquement inaccessible par véhicule samedi et les commerçants étaient mécontents du manque à gagner. "Un grand nombre de policiers et de gendarmes étaient mêlés aux manifestants et aux piétons, ce qui a créé de la confusion et une certaine nervosité parmi les gens cernés dans le centre ville", a indiqué Netpress. L'agence de presse a estimé que la manifestation elle-même était un succès. Les participants ont marché dans les rues de la ville, en brandissant des slogans tels que "Pas de négociations avec les terroristes génocidaires", "Pas d'amnistie pour les génocidaires", "Pas de démembrement de l'armée nationale", "Non à la recolonisation du Burundi", "Le Burundi doit être dirigé par des Tutsis, des Hutus et des Twas propres". Selon l'Agence burundaise de presse (ABP), la manifestation avait été interdite par le maire de Bujumbura, Pie Ntiyankundiye, pour des raisons de sécurité.
RWANDA: Kagamé confirmé comme président intérimaire
La Cour Suprême a jugé ce week-end que le vice-président, Paul Kagamé devait assumer les fonctions du président du Rwanda jusqu'à ce qu'un successeur ait été trouvé pour remplacer l'ancien président Pasteur Bizimungu, qui a démissionné jeudi dernier. La cour a publié un communiqué samedi, dans lequel elle stipule que "le projet d'accord entre les forces politiques signé le 24 novembre 1994, qui crée le poste de vice-président, prévaut sur les accords de paix d'Arusha signés en 1993 lorsqu'il y a conflit entre les deux", a rapporté Radio Rwanda. "Le Protocole d'Accord indique que le vice-président assume les responsabilités du président lorsque celui-ci n'est plus en mesure de remplir ses fonctions de chef de l'Etat", a ajouté la radio. Aux termes des accords d'Arusha, c'est le président de l'Assemblée Nationale qui doit assumer l'intérim en ces circonstances. Un communiqué de presse du parti au pouvoir, le Front Patriotique Rwandais (FPR), a indiqué que son bureau politique se réunirait à nouveau le 1er avril pour désigner ses deux candidats à la présidence pour succéder à M. Bizimungu. Une session conjointe du parlement et du gouvernement devra ensuite choisir entre les deux.
RWANDA: Kagamé s'entretient avec Mbeki
Parallèlement, M. Kagamé s'est envolé pour l'Afrique du Sud, pour rencontrer le président Thabo Mbeki à Pretoria, samedi. Une porte-parole de la présidence, Tasneem Carrim, a indiqué que la rencontre avait duré environ une heure, mais qu'il s'agissait d'une "discussion confidentielle" dont elle ne pouvait divulguer aucuns détails, a rapporté l'agence de presse sud-africaine SAPA. Cependant, selon des sources gouvernementales citées par l'agence de presse, M. Mbeki aurait ouvert les pourparlers pour obtenir de M. Kagamé qu'il s'engage à ce que la RDC ne soit pas seule à respecter l'accord de paix de Lusaka, si elle acceptait de le faire. M. Mbeki doit également rencontrer M. Kabila dans les quinze prochains jours, à la demande du président de la RDC, a ajouté l'agence de presse.
RWANDA: Le gouvernement surveille les ONG de plus près
Le gouvernement a indiqué que les ONG internationales opérant au Rwanda doivent soumettre des plans d'action détaillés pour garantir que leurs activités soient utiles aux Rwandais moyens. Le ministre des gouvernements locaux, Désiré Nyandwi, a également indiqué que les ONG opérant au Rwanda sans licence, ou dont les contrats ont expiré, devaient se faire enregistrer avant le 31 mars pour pouvoir continuer à opérer, a rapporté la RNA. "La sécurité règne dans tout le pays, ce qui est bénéfique non seulement pour les Rwandais mais également pour tous ceux qui vivent dans le pays. Le gouvernement est près à soutenir les ONG dans leurs activités à condition qu'elles remplissent toutes les conditions pour opérer", a déclaré M. Nyandwi, selon l'agence de presse.
Ces avertissements publics symbolisent "une tentative de surveiller les ONG de plus prêt", ce qui implique que le gouvernement deviendra "très très précis dans les informations qu'il demande" concernant les plans et les rapports, ont indiqué lundi à IRIN des sources humanitaires. En soulignant le contrôle renforcé des ONG, les autorités tentent de les amener à contribuer aux dépenses de sécurité dans le pays; il s'agit d'une pression à laquelle s'oppose fortement le forum des ONG au Rwanda, qui considère que la mise en place d'une situation de sécurité adéquate est une condition essentielle pour opérer, ont indiqué des sources à Kigali. Il y a environ 84 ONG internationales au Rwanda, dont la plupart seraient enregistrées conformément aux exigences gouvernementales.
RWANDA: Un ancien ministre plaide non coupable des charges de génocide
Vendredi, l'ancien ministre rwandais Jean de Dieu Kamuhanda a plaidé non coupable des charges de génocide devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) à Arusha, en Tanzanie, a rapporté l'agence de presse indépendante Hirondelle. Selon Hirondelle, M. Kamuhanda, qui a été ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique pendant le génocide de 1994, a répondu non coupable des neufs chefs d'inculpation retenus contre lui lors de ce qui était sa première apparition devant la cour. Le Ministère public a déclaré que le suspect avait "personnellement mené des attaques de soldats et de miliciens Interahamwe contre des réfugiés tutsis dans la préfecture de Kigali rural, notamment en date ou aux alentour du 12 avril, dans l'église paroissiale et l'école attenante à Gikomero", a rapporté Hirondelle. M. Kamuhanda a été arrêté en France en novembre dernier, et transféré à Arusha le 7 mars, a rappelé l'agence de presse.
RWANDA: Les Etats-Unis déportent un présumé génocidaire
Un ancien pasteur de l'Eglise Adventiste du Septième Jour à Mugonero, préfecture de Kibuye, a été extradé des Etats-Unis pour être jugé devant le TPIR, selon Hirondelle. Ce pasteur, Elizaphan Ntakirutimana, est accusé d'avoir pris part à des massacres de Tutsis à Mugonero et Bisesero. Il comparaît avec son fils Gérard, également en détention à Arusha, précise Hirondelle. M. Ntakirutimana, 76 ans, a été arrêté aux Etats-Unis en 1996 mais avait été libéré 14 mois plus tard. Il a été à nouveau arrêté en 1998 au Texas, o=F9 il vivait.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: Tension à Kisangani
Le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda, s'est déclaré préoccupé et ennuyé d'une présumée concentration militaire ougandaise à Kisangani et ses environs, qui, selon le mouvement, rappellerait ce qui a précédé les affrontements d'août 1999 entre les troupes de l'armée ougandaise (UPDF) et l'armée rwandaise (APR). Le RCD affirme que depuis le récent remaniement au sein du commandement de l'UPDF, l'armée ougandaise a repris possession d'un camp militaire à Kapalata, une position non comprise par les termes de l'accord de Kabale visant à résoudre de telles tensions, et a accru de deux bataillons sa présence à Kisangani ville, a rapporté Radio Rwanda. Le RCD-Goma a affirmé qu'un comité militaire conjoint rwandais-ougandais avait échoué et que des pamphlets haineux étaient distribués par des éléments de l'armée ougandaise et par le RCD-Mouvement de libération (RCD-ML), selon la radio. La tension est de plus en plus vive à Kisangani c'est dernier temps, à mesure que les rivalités entre factions et les défections deviennent évidentes, mais il n'y a pas de preuve formelle d'une concentration militaire, ont indiqué lundi à IRIN des sources militaires.
RDC: Les responsables du MLC reçoivent une formation militaire
Les hauts responsables du Mouvement de Libération du Congo (MLC) ont reçu une formation militaire intensive à Goloma, a indiqué le mouvement rebelle soutenu par l'Ouganda. Dans un rapport parvenu vendredi à IRIN, le MLC indique que son secrétaire général, Olivier Kamitatu, et plus de 30 autres hauts responsables et cadres ont été formés dans des compétences militaires telles que utilisation de fusils automatiques AK-47, tir, topographie, signaux de terrain. Cette formation a commencé le 5 mars sous la direction d'instructeurs "alliés", supervisés par le colonel congolais Gédéon Kibonge, indique le rapport. "Grâce à cette formation, les officiers politiques seront maintenant capables de servir d'interface entre soldats et civils", ajoute le rapport.
RDC: Libération d'anciens soldats mobutistes
Quatre-vingt-neuf prisonniers auraient été libérés vendredi dans la région Buluo de Likasi, près de Lubumbashi, en application d'un décret d'amnistie pris par M. Kabila. Parmi les personnes libérées, il y a un certain nombre d'anciens officiers des Forces armées zaïroises (FAZ), a rapporté la télévision congolaise. Le ministre de la justice Mwenze Kongolo était à Buluo pour présider la cérémonie, et devait se rendre à la prison de Kasapa, samedi, pour superviser la libération de 100 autres anciens soldats, a ajouté la télévision.
Nairobi, le 27 mars 2000
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