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Bulletin quotidien d'information No. 878 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
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RWANDA: Nouveau premier ministre

L'ancien ambassadeur du Rwanda en poste en Allemagne, Bernard Makuza, vient d'être nommé premier ministre du Rwanda. Il succède à Pierre-Célestin Rwigema, qui a démissionné la semaine dernière à l'issue d'accusations d'irrégularités financières, a rapporté la radio nationale. Le poste de premier ministre qui, en vertu des accords d'Arusha de 1993, appartient au Mouvement démocratique républicain (MDR) à majorité hutue, a changé de mains trois fois depuis que l'actuelle administration est venue au pouvoir en 1994. Le premier chef du gouvernement, Faustin Twagiramungu, s'était enfui du pays et a depuis formé une alliance d'opposition contre le gouvernement. 'Twagiramungu est parti et n'a jamais clairement expliqué pourquoi,' a indiqué à IRIN, Victor J. Visathan, directeur de la rédaction du journal semi-officiel 'New Times'. 'Rwigema avait bien commencé mais il s'est attiré des ennuis avec l'assemblée sur des accusations de corruption lorsqu'il était ministre. Croisons les doigts et espérons que Makuza, qui est un homme travailleur, ne suivra pas l'exemple de ses prédécesseurs.'

L'ancien premier ministre Faustin Twagiramungu, qui s'est enfui du pays en 1995, a déclaré que le poste de premier ministre n'avait plus aucune valeur au Rwanda. Aux termes des accords d'Arusha, le poste de premier ministre conférait un pouvoir exécutif et puissant mais 'en réalité, c'est le vice-président [Paul Kagame] qui prend toutes les décisions', a affirmé à IRIN M. Twagiramungu. Il a prétendu que c'était la raison pour laquelle il avait quitté son poste.

D'après M. Twagiramungu, le nouveau premier ministre est un 'poids léger', qui est parent avec Kagame du côté de sa mère. 'Makuza n'est pas actif au sein du MDR,' a indiqué M. Twagiramungu, qui dirige actuellement l'Union des forces démocratiques rwandaises (UFDR) depuis la Belgique o=F9 il est en exil.

Des oservateurs font remarquer que M. Makuza appartient à 'la branche libérale' du MDR qui était opposé à l'ancien régime de Juvenal Habyarimana. Il était ambassadeur au Burundi, avant d'être envoyé à Bonn. La formation du nouveau gouvernement devrait être annoncée dans quelques jours.

RWANDA: Les autorités font le voeu de capturer les meurtriers

Les organes de sécurité rwandais ont fait le voeu d'amener devant la justice les coupables d'une vague d'assassinats dans le pays, a rapporté l'Agence rwandaise d'information (ARI). Selon des sources émanant du Département des enquêtes criminelles, citées par l'ARI, certains 'suspects essentiels' avaient été arrêtés. L'un d'entre-eux serait un déserteur militaire. Un des meurtres les plus retentissants est celui du conseiller présidentiel Aciel Kabera, abattu devant chez lui dimanche dernier.

RWANDA: Libération d'un journaliste

Albert Baudoin Twizeyimana, un journaliste de Radio Rwanda arrêté par les autorités, a été 'provisoirement' relâché, en l'attente d'un jugement pour accusations de génocide. D'après un communiqué émanant de 'l'International Freedom of Expression' (IFEX), le journaliste avait été détenu à la prison centrale de Kigali depuis le 10 mai 1996, car il était accusé d'avoir participé à des massacres perpétrés dans la région de Kibungo dont il est originaire. 'Reporters sans frontières (RSF) [un organisme de protection de la presse] n'a jamais pu confirmer avec certitude les raisons de l'incarcération de Twizeyimana,' a indiqué le communiqué de l'IFEX. 'L'organisation a demandé depuis longtemps que le journaliste soit jugé de manière juste et impartiale.'

Gérald Gahima, le procureur général rwandais a indiqué à IRIN qu'il n'était pas au courant de l'affaire. En revanche, le porte-parole du gouvernement, Joseph Bideri, a fait savoir qu'un certain nombre de journalistes, soupçonnés de génocide, avaient été arrêtés 'mais ils ne sont pas nombreux, juste une poignée'.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: Washington réitère son inquiétude

Le Département d'Etat américain a réitéré mercredi son inquiétude devant la persistance des violations de cessez-le-feu en RDC. Le porte-parole James Rubin a souligné que le déploiement d'une mission de l'ONU de maintien de la paix ne pouvait se faire avec succès que si toutes les parties respectaient rigoureusement l'accord de Lusaka. Washington était 'consterné devant les informations de sources crédibles relatant le meurtre de civils, les détentions arbitraires, les tortures et l'exil de chefs politiques et religieux sur tout le Congo,' a ajouté M. Rubin. Il a cité notamment le refus du groupe rebelle, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) de laisser l'évêque de Bukavu, Mgr Kataliko, rentrer chez lui et l'arrestation par le gouvernement de Kinshasa, le 3 janvier, de deux journalistes qui avaient écrit un article critique. Les Etats-Unis ont à nouveau exhorté toutes les parties au conflit à respecter leurs engagements aux termes de l'accord de Lusaka, a ajouté M. Rubin.

RDC: Bernard Miyet explique la mission de l'ONU et souhaite un 'soutien total'

Parallèlement, le sous secrétaire-général de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix, Bernard Miyet, devait arriver à Kinshasa jeudi afin d'expliquer en détails les plans du déploiement de la force de l'ONU en RDC. Il avait également l'intention de demander aux belligérants 'leur soutien total et essentiel pour déployer une mission forte de plus de 5 500 observateurs militaires', a fait savoir un communiqué de presse émanant des Nations Unies. En approuvant la prorogation du mandat de la Mission d'observateurs de l'ONU en RDC (MONUC) le 24 février dernier, le Conseil de sécurité a demandé à savoir dès que possible si 'les conditions de déploiement étaient réunies ou pas'. La mission de M. Miyet faisait partie de cette évaluation, a indiqué le communiqué. M. Miyet devait rester en RDC jusqu'à dimanche, avant de se rendre au Zimbabwe, au Rwanda et en Ouganda pour achever sa mission.

RDC: Le professeur Ngoma va revenir à Kinshasa

Le professeur Arthur Zahidi Ngoma, un ancien chef rebelle de RDC, a annoncé qu'il reviendra à Kinshasa, la capitale, dans deux semaines en vue de 'préparer le terrain pour l'organisation d'un débat intercongolais'. M. Ngoma, qui se trouve actuellement en France, a fait savoir à des stations de radio européennes qu'il sentait que c'était le moment de rentrer chez lui. 'Je reviens là-bas pour mobiliser l'opposition, pour commencer notre travail,' a-t-il expliqué au service swahili de la BBC. M. Ngoma, qui était le premier président de RDC, a démenti avoir conclu un quelconque accord avec le gouvernement de Kinshasa.

Son ancien collègue au RCD, le professeur Ernest Wamba dia Wamba, actuellement chef du RCD-ML, a indiqué à IRIN que le moment choisi par Ngoma pour retourner à Kinshasa était 'politiquement curieux'. 'Kabila a torturé Ngoma et l'a enfermé pendant longtemps. Il n'a été relâché que sous la pression exercée par la communauté internationale,' a déclaré M. Wamba 'C'est un peu curieux qu'il décide de rentrer maintenant.' D'après Wamba, Kabila avait en tête de remanier son gouvernement 'et créer un gouvernement pratiquement anti-Lusaka qu'il appellerait gouvernement d'unité nationale.' 'Il se peut que son retour [Ngoma] devrait être placé dans ce contexte,' a-t-il poursuivi.

OUGANDA: Visite du président burundais

Le président burundais Pierre Buyoya a entamé jeudi une visite de deux jours en Ouganda, d'après un communiqué de presse émanant du bureau du président ougandais. 'Les deux chefs d'Etat discuteront des questions bilatérales d'intérêt mutuel ainsi que des problèmes concernant la région des Grands Lacs,' a indiqué le communiqué. Le président ougandais Yoweri Museveni dirige l'initiative régionale sur le processus de paix au Burundi et a présidé le sommet du mois dernier à Arusha en Tanzanie. Toutefois, des observateurs régionaux font remarquer que l'envoi d'armes à destination de Bujumbura, saisies en Ouganda en janvier dernier, sera très certainement l'un des sujets dominants de ces consultations.

Nairobi, le 9 mars 2000

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