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Bulletin quotidien d'information No. 876 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
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RWANDA: La France livre un suspect de génocide

La Cour d'appel française a ordonné lundi l'extradition d'un suspect de génocide, François-Xavier Nzuwonemeye, au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) sis à Arusha. Selon les propos de son avocat, Eric Morain, cités par l'AFP, les procédures judiciaires ont eu lieu à huis clos et il ignorait les raisons de cette décision. Il a indiqué qu'il allait interjeter appel.

Gérald Gahima, le procureur général rwandais, a indiqué à IRIN que son gouvernement était satisfait de la décision du tribunal français. 'Cette décision est une bonne nouvelle car les autorités françaises coopèrent avec le tribunal et nous espérons qu'elles arrêteront et livreront d'autres suspects réfugiés en France,' a-t-il fait savoir. Ce suspect est un ancien membre des Forces armées rwandaises et a été arrêté le 15 février 2000. La semaine dernière, le tribunal a officiellement demandé au gouvernement belge de livrer l'ancien chef d'état-major de la gendarmerie rwandaise, Augustin Ndindiliyimana. Il doit répondre d'accusations de génocide, de viol et de crimes contre l'humanité.

RWANDA: Le juge du TPIR ordonne la restitution des documents

Le juge Mehmet Guney du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a ordonné lundi la restitution de documents qui avaient été confisqués au suspect de génocide, Jérôme Bicamumpaka, lors de son arrestation en avril l'an dernier. 'La saisie a été effectuée par les autorités du Cameroun, sans que les documents soient remis au parquet,' selon les termes de l'ordonnance du juge, cités par l'agence Internews. M. Bicamumpaka était ministre des affaires étrangères lors du génocide de 1994.

RWANDA: L'assassinat du conseiller présidentiel est un 'meurtre politique'

Des spécialistes politiques estiment que le meurtre du conseiller présidentiel Aciel Kabera, à Kigali, dimanche, était 'de toute évidence' un meurtre politique. Le service BBC de Kinyarwanda a annoncé qu'il avait été abattu devant chez lui par trois personnes en uniforme. Kabera avait, semble-t-il, confié à des membres de sa famille qu'il craignait pour sa vie depuis que les autorités rwandaises avaient établi un lien entre lui et l'ancien président de l'assemblée, Joseph Sebarenzi Kabuye, qui s'était enfui du Rwanda, accusé de sentiments monarchistes. A l'instar de Kabuye, Kabera était un rescapé du génocide et des observateurs font remarquer que les survivants sont de plus en plus déçus par les autorités rwandaises actuellement au pouvoir.

'Ce qui ressort clairement de l'assassinat d'Aciel Kabera, c'est que [le vice-président] Paul Kagame doit affronter l'opposition sous différents angles,' a expliqué lundi à IRIN, Charles Onyango Obbo, rédacteur-en-chef du quotidien indépendant ougandais 'Monitor' et spécialiste de la région. 'Ceci comprend les Tutsis qui ont survécu au génocide de 1994, qui considèrent les Tutsis d'Ouganda comme des privilégiés...qui monopolisent seulement le pouvoir.' Ce genre de situation encourage les assassinats,' a-t-il ajouté.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: Kabila n'a pas encore donné son feu vert

Le représentant britannique auprès de l'ONU, Sir Jeremy Greenstock, a fait savoir que les Nations Unies attendent encore l'autorisation du président Laurent-Désiré Kabila pour déployer des casques bleus en RDC. 'Mais nous attendons encore de voir des actions sur le terrain qui confirment les intentions de paix,' a-t-il indiqué, d'après le journal 'The Namibian'. 'En ce moment, il n'y a pas de cessez-le-feu stable sur le terrain.' Ses propos étaient recueillis à l'occasion d'une conférence de presse tenue à l'issue de consultations avec le président namibien Sam Nujoma.

RDC: Washington met en garde contre les violations du cessez-le-feu

Parallèlement, le gouvernement américain a prévenu que les violations continuelles de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka entraveront le déploiement du militaire personnel des Nations Unies. 'Les Etats-Unis et le Secrétaire général de l'ONU ont souligné à plusieurs reprises que le déploiement d'une mission de l'ONU de maintien de la paix ne peut s'effectuer pleinement que si les parties au conflit témoignent de leur engagement dans l'accord de Lusaka en respectant rigoureusement ses dispositions,' a fait savoir James Rubin, porte-parole du département d'Etat, selon l'AFP. Lundi, Jean-Pierre Ondekane, vice-président du groupe rebelle, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), a indiqué à IRIN que ses troupes combattaient les forces du gouvernement congolais sur trois fronts.

Le ministre d'Etat ougandais des affaires étrangères, en charge de la coopération régionale, Amama Mbabazi, a réagi par ces mots: 'Ce devrait être le contraire - ils devraient venir et mettre un terme à ce qui ne leur plaît pas.' M. Mbabazi, qui préside le comité politique mis en place pour surveiller l'application de l'accord de Lusaka, a indiqué à IRIN que la mise en application 'dépend d'un certain nombre de facteurs, y compris le déploiement des casques bleus qui sont censés entrer en liaison avec toutes les forces présentes sur le terrain et mettre un terme aux violations du cessez-le-feu'. Les occasionnelles violations du cessez-le-feu sont dues à la proximité des forces armées, les unes des autres,' a-t-il ajouté.

BURUNDI: Les commissions font peu de progrès

Un des principaux membres de l'équipe de facilitation des pourparlers de paix, Marc Bomani, a déclaré que le processus d'Arusha est 'irréversible', d'après l'agence d'information Hirondelle. Prenant la parole à l'issue des séances des commissions, il a reconnu que certaines d'entre elles avaient accompli peu de progrès. La commission chargée d'étudier la nature du conflit est restée 'bloquée' sur la question du génocide, tandis que la commission sur la démocratie et la bonne gouvernance 'avait besoin d'un peu plus de temps' sous prétexte qu'elle avait 'le rapport le plus difficile à produire'. Cette commission a pour rôle de rédiger une proposition de constitution et définir un système électoral et des institutions de transition. La troisième commission sur la paix et la sécurité n'est pas encore parvenue à conclure un accord sur la cessation des hostilités et l'intégration des forces rebelles dans l'armée nationale. Hirondelle a indiqué que les facilitateurs reconnaissaient qu'il s'agissait de questions délicates, d'autant plus que les forces rebelles armées n'avaient pas assisté aux négociations de paix. Selon M. Bomani, la quatrième commission chargée de la reconstruction et du développement économique avait 'quasiment traité' tous les points inscrits à son programme. Les chefs de la délégation devaient se rencontrer à nouveau le mois prochain.

BURUNDI: Le fioul 'se fait rare'

Une crise de fioul secouant actuellement le Burundi a provoqué une querelle entre les 'négociants traditionnels' et les 'négociants irréguliers' qui n'ont pas de licence, a rapporté l'agence de presse privée Netpress. Selon l'agence, le fioul devenait une 'marchandise très rare' au Burundi car les pays que traversaient les camions-citernes avaient imposé un plafond de 30 000 litres. Auparavant, les transporteurs burundais pouvaient charger 60 000 litres et refusaient maintenant de ne remplir que la moitié de leurs réservoirs, a indiqué l'agence. Cette mesure aurait été recommandée par la Banque mondiale pour essayer de préserver l'état des routes dans la région. Netpress a fait savoir que les négociants irréguliers effectuaient des transactions directes avec leurs clients au lieu de passer par les compagnies pétrolières, entraînant un fort mécontentement dans le secteur. Les négociants traditionnels exhortaient le ministère du commerce à intervenir, a ajouté Netpress.

Nairobi, le 7 mars 2000
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