Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

Burundi + 4 more

Bulletin quotidien d'information No. 870 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN Pour l'Afrique Centrale et de l'Est
Tél: +254 2 622147
Fax: + 254 2 622129
E-mail: irin@ocha.unon.org

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: Les défections ne sont pas une menace, selon les rebelles

Le mouvement rebelle, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) a minimisé l'importance de la récente défection d'un haut responsable, Roger Lumbala. 'Certaines personnes ont rejoint la révolution pensant que ça ne prendrait que quelques semaines et ils ont obtenu des positions,' a indiqué lundi à IRIN le vice-président du RCD, Moïse Nyarugabo. Mais maintenant que la lutte s'éternise, les gens comme Roger Lumbala, qui était un cadre, ont rompu les rangs.' Il a affirmé que Lumbala avait été mis en examen pour 'faute professionnelle grave' et allait bientôt être arrêté. Lumbala s'est enfui à Kampala en Ouganda, le 14 février, accusant le RCD de corruption, d'après l'AFP.

Le journal 'EastAfrican' a rapporté lundi que le RCD-Goma traverse une crise de leadership suite à de multiples tentatives de renversement de son chef de file, Emile Ilunga, et que ses responsables rejoignent des mouvements rebelles rivaux tels que le RCD-ML d'Ernest Wamba dia Wamba ou le MLC de Jean-Pierre Bemba. Des analystes de la région affirment que la division au sein du RCD aura un impact sur l'application de l'accord de paix de Lusaka, en raison d'un manque de leadership centralisé. Le Rwanda soutient le RCD-Goma tandis que l'Ouganda appuie le RCD-ML et le MLC.

RDC: Visite prochaine d'un fonctionnaire de l'ONU pour le maintien de la paix

Le sous-secrétaire général pour les opérations de maintien de la paix, Bernard Miyet, finalise la préparation d'une mission en RDC, qui devrait débuter au cours de la deuxième semaine de mars, a déclaré vendredi, à New York, le porte-parole de l'ONU, Fred Eckhard. Il a indiqué que le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan envoyait M. Miyet en RDC pour 'expliquer la nouvelle résolution du Conseil de sécurité prévoyant l'élargissement de la mission de l'ONU en RDC'. Cette mission serait le 'premier pas' vers la préparation du déploiement de 500 observateurs militaires sur quatre bases, à Mbandaka, Mbuji-Mayi, Kisangani et Kindu. Le processus pourrait prendre 150 jours dans des 'circonstances idéales', a-t-il dit. M. Miyet doit discuter avec le gouvernement congolais des 'difficultés' concernant la proposition de déploiement. Le Conseil de sécurité a décidé à l'unanimité, jeudi, d'élargir la mission de l'ONU en RDC (MONUC) à 5 537 militaires. Il a aussi prorogé le mandat de la MONUC au 31 août 2000.

RDC: Le gouvernement déçu de la résolution de l'ONU

Le gouvernement de RDC a fait part de sa déception, vendredi, à l'égard de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU d'élargir la mission des observateurs militaires dans le pays, arguant qu'elle ne prenait pas en compte 'l'agression reconnaissable'. Selon le porte-parole du gouvernement, Didier Mumengi, cité par Reuters, le gouvernement, toutefois, accepterait le plan. 'C'est une demi-mesure qui risque de nous enliser dans ce genre de guerre que nous observons dans d'autres pays africains,' a-t-il commenté. '[Mais] faute de mieux, nous accepterons le déploiement.'

RDC: Coup d'envoi de la 'Consultation nationale' à Kinshasa

Une 'consultation nationale' entamée par des chefs religieux en RDC a com mencé lundi à Kinshasa, a confirmé auprès d'IRIN, l'attaché de presse de l'ambassade de RDC à Nairobi, Mubima Maneniang Milang. 'Elle a été reprogrammée car le président Laurent-Désiré Kabila n'était pas dans le pays,' a-t-il expliqué. 'Il est le premier invité.' La réunion se poursuivra jusqu'au 4 mars. Selon les propos de l'un des organisateurs cités par la chaîne de télévision publique de RDC, la semaine dernière, tous les groupes religieux sont 'profondément impliqués'. L'organisateur a fait savoir que cette initiative était destinée à 'ouvrir la voie' à l'application de l'accord de paix de Lusaka, mais 'surtout' à préparer le dialogue intercongolais. 'Nous vous rappelons que la consultation nationale est une approche exclusivement pastorale et ne sera en aucune manière substituée au dialogue intercongolais,' a-t-il affirmé.

RDC: L'organisation des droits humains sceptique sur la consultation nationale

L'organisation congolaise de défense des droits de l'homme, la Voix des sans voix (VSV), a rendu hommage à cette initiative mais s'est déclarée préoccupée par certains éléments de son organisation. Dans un communiqué parvenu à IRIN lundi, VSV a souligné le fait que la rencontre ait lieu à Kinshasa signifiait que de nombreux acteurs essentiels ne pourraient pas y participer pour raisons de sécurité. En outre, plusieurs partis d'opposition avaient aussi refusé d'y prendre part, a-t-elle noté. VSV a fait savoir que le gouvernement était 'fortement impliqué' dans certaines phases de l'organisation et par conséquent, remettait en question la 'neutralité' de la réunion. 'VSV est sceptique sur le résultat de cette rencontre et attire l'attention des organisateurs sur le risque de favoriser un esprit d'exclusion,' a indiqué le communiqué. Il a mis en garde contre un éventuel 'impact négatif' que ceci pourrait avoir sur le dialogue intercongolais.

OUGANDA: L'armée se dirige vers le poste de commandement de l'ADF

L'armée ougandaise a secouru, la semaine dernière, 35 civils enlevés par les 'Allied Democratic Forces' (ADF) dans l'offensive en cours lancée pour déloger les rebelles de leurs bases de montagne. 'Au total, 35 personnes, 21 Congolais et le reste des Ougandais, ont été secourus en l'espace de deux semaines, grâce à la pression que nous exerçons sur les rebelles au fur et à mesure que nous nous rapprochons de leur poste de commandement,' a confié lundi à IRIN, le capitaine Shaban Bantariza, porte-parole de l'armée pour l'ouest de l'Ouganda. 'Les personnes enlevées sortent de leurs cachettes en petit nombre par crainte de ne pas être reconnues par nos forces ou bien d'être à nouveau enlevées par les rebelles.'

OUGANDA: Pas de nouveau déploiement en Ituri

Parallèlement, l'armée ougandaise a affirmé qu'il n'y a pas eu de nouveau déploiement de troupes dans la région de l'Ituri, dans le nord-est de la RDC, qui vient de subir une vague de conflits ethniques entre les communautés lendus et hemas. 'Nous avons diminué le déploiement des troupes en Ituri car la situation s'est calmée à l'issue du dialogue entre Lendus et Hemas,' a indiqué à IRIN M. Bantariza. 'Aussi, un déploiement massif de troupes est une force dissuasive pour quiconque souhaite ramasser une machette et tuer quelqu'un.' Néanmoins, le porte-parole militaire a averti que si 'la nécessité survenait', l'armée serait en position de déployer plus de troupes.

BURUNDI: Le gouvernement exhorte au calme après les pourparlers d'Arusha

Le gouvernement burundais a appelé à un accord de paix de compromis acceptable pour tous les Burundais de façon à éviter un 'accord sans avenir'. Dans un communiqué, parvenu à IRIN, le gouvernement a fait savoir qu'il souhaitait la conclusion d'un accord de paix dès que possible mais a souligné que des 'conditions favorables' devraient être mises en place pour son application. On n'imposerait aucune solution, a précisé le communiqué. 'Certaines personnes pensent, à tort, que le discours de [Nelson] Mandela [à l'occasion, la semaine dernière, des pourparlers de paix d'Arusha] a mis un terme au débat ou aux négociations,' a indiqué le communiqué. 'Le président Mandela est là uniquement pour aider les Burundais à réunir leurs points de vue...il en est conscient.' Le gouvernement a insisté auprès de la population pour qu'elle ne cède pas à la panique, aux émotions et à la peur avant l'éventuel choix de 'décisions cruciales'. én effet, ceci pourrait compromettre le processus de paix et encourager le radicalisme. 'Au contraire, c'est le moment de faire preuve de calme, de lucidité et de démontrer la logique du compromis,' apprenait-on dans le communiqué.

BURUNDI: Les manifestations ne sont pas une menace aux négociations d'Arusha, déclare le gouvernement

Le gouvernement du Burundi affirme que les manifestations de samedi contre les négociations d'Arusha dans la capitale Bujumbura étaient 'insignifiantes'. 'Je ne peux pas les appeler manifestations car elles ont été écrasées dand l'oeuf,' a expliqué, lundi, à IRIN le porte-parole présidentiel, Apollinaire Gahungu. 'Les renseignements ont appris à l'avance que les soi-disant manifestants voulaient envahir le marché central et piller les marchandises. Des troupes ont été déployées et ont dispersé les petits groupes.' Il a indiqué que la circulation avait repris en l'espace d'une heure et tout était rentré dans l'ordre. Il a ajouté que le président et deux vice-présidents expliquaient à la population ce qui se passait à Arusha et 'il y a une compréhension générale'.

Les groupes tutsis ont été rendus furieux par les commentaires du facilitateur, Nelson Mandela, selon lesquels les Tutsis monopolisaient le pouvoir dans le pays. Des agences de presse ont rapporté que les manifestations étaient un signe évident de nervosité au sein de la classe moyenne tutsie, un électorat important du président Pierre Buyoya. Les arrangements de partage du pouvoir avec la majorité hutue font l'objet de discussions aux négociations en cours à Arusha.

TANZANIE: Ralentissement de l'afflux de réfugiés burundais

Le nombre de réfugiés arrivant en Tanzanie en provenance du Burundi est tombé considérablement depuis le début du mois de février, a indiqué le HCR vendredi. 'Seuls 5 000 nouveaux réfugiés ont été recensés ce mois-ci en Tanzanie, contre plus de 23 000 en janvier,' a fait savoir le porte-parole du HCR, Ron Redmond. Les dernières personnes arrivées ont fait état de la persistance des combats entre troupes gouvernementales et rebelles, notamment dans les provinces de Gitega et Ruyigi et de la reprise des affrontements près de la frontière tanzanienne, a-t-il dit. Quelques nouveaux arrivants ont indiqué que les combats frontaliers empêchaient désormais les gens de fuir, a ajouté M. Redmond. Toutes les personnes arrivées récemment du Burundi sont transférées au camp de Karago, qui abrite maintenant quelque 40 000 réfugiés.

TANZANIE: Les réfugiés de RDC fuient les combats et les pénuries de nourriture

Le porte-parole du HCR a indiqué que le nombre de réfugiés en provenance de RDC avait également diminué. 'Jusqu'à présent, quelque 600 nouveaux arrivants ont été recensés en février, contre 1 300 en janvier,' a signalé M. Redmond. Les réfugiés congolais, qui auraient fui de Baraka, affirment qu'ils étaient forcés de partir en raison des sévères pénuries de nourriture ces quelques derniers mois, a-t-il indiqué. D'autres personnes qui sont arrivées d'Uvira et de Fizi dans le Sud-Kivu ont affirmé que les combats acharnés se poursuivaient et les forces rebelles continuaient de piller les villages, a rapporté M. Redmond, ajoutant qu'une grande partie de la population locale se cacherait toujours dans les forêts du Sud-Kivu.

RWANDA: Démission du premier ministre

Le premier ministre, Pierre Célestin Rwigema, a démissionné de son poste, a rapporté l'agence rwandaise d'information (ARI), citant des sources officielles. Selon l'agence, on ne connaissait pas encore toutes les causes de sa démission annoncée lundi, mais certaines sources suggéraient qu'elle pourrait bien être liée au conflit avec le premier vice-président de son parti, le Mouvement démocratique républicain (MDR). M. Rwigema a été impliqué dans la mauvaise gestion de fonds publics lorsqu'il était ministre de l'éducation, a informé l'ARI.

RWANDA: Renforcement de la sécurité dans la prison après l'évasion de détenus

La sécurité a été renforcée dans la plus grande prison du Rwanda, Nstinda, dans la préfecture de Kibungo, à l'est du pays, suite à des informations relatant l'évasion de quelques détenus, a annoncé l'agence rwandaise d'information (ARI). Les prisonniers se sont évadés alors qu'ils travaillaient dehors. 'La sécurité a été renforcée et une surveillance très stricte a été imposée particulièrement pendant le temps de travail des détenus,' selon les propos du directeur de la prison, Floribert Kabera, vendredi, cités par l'ARI. 'Quelques policiers responsables des prisonniers ont été renvoyés pour négligence dans leur travail,' a affirmé M. Kabera. L'ARI a indiqué que tous les 12 605 détenus de la prison de Nstinda étaient des accusés de génocide en attente de jugement.

RWANDA: Sécheresse potentielle dans le nord-est

Un météorologue a déclaré que le nord-est du Rwanda pourrait subir une grave sécheresse entre les mois de mars et de mai, a rapporté l'agence rwandaise d'information (ARI). 'La sécheresse serait causée par la persistance des vents d'est du large qui soufflent sur la région nord-est du Rwanda et sur certaines parties de l'est, provoquant l'aridité de ces régions,' selon les propos rapportés du météorologue. Il a appelé les fermiers à effectuer leurs plantations plus tôt et à utiliser des cultures résistantes à la sécheresse. Néanmoins, un spécialiste régional de la sécheresse qui a participé à un colloque sur les prévisions climatiques, au début du mois à Arusha, en Tanzanie, a déclaré que les prévisions météo indiquaient une probabilité de pluies normales à inférieures à la normale au Rwanda. 'Le consensus d'opinions parmi les scientifiques internationaux suggère une légère probabilité de pluies en dessous de la normale, mais ne prévoit pas une extrême sécheresse dans le pays,' a-t-il indiqué à IRIN lundi.

RWANDA: Réunion au sommet sur la montée du prix des carburants

Des fonctionnaires du gouvernement rwandais et des compagnies pétrolières devaient tenir des consultations lundi en vue de parvenir à une réduction du prix des carburants, à l'issue de l'augmentation de 20 pour cent annoncée la semaine dernière par les compagnies pétrolières. Un responsable du gouvernement à Kigali a indiqué à IRIN lundi qu'il n'avait pas d'informations détaillées sur l'ordre du jour de la réunion mais qu'il était certain que ces augmentations domineraient la discussion. Les compagnies de pétrole au Rwanda ont augmenté le prix des carburants de 20 pour cent la semaine dernière, haussant de 43 pour cent les frais de transport des habitants de banlieue. D'après l'ARI, le gouvernement a condamné cette décision vendredi la qualifiant 'd'illégale et d'illicite'.

Nairobi, le 28 février 2000

[FIN]

[IRIN-CEA: Tél: +254 2 622147 Fax: +254 2 622129 e-mail:irin-cea@ocha.unon.org]

[Les informations contenues dans ce bulletin vous sont parvenues via IRIN, un département d'informations humanitaires des Nations Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les vues des Nations Unies ou de ses agences. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve. Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux sources originales. Les rapports d'IRIN sont archivés sur internet sous: http://www.reliefweb.int/IRIN ]