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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: L'ONU approuve le déploiement des troupes
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prorogé, jeudi, le mandat de la mission d'observateurs de l'ONU en RDC (MONUC) jusqu'au 31 août et a autorisé la Phase II du soutien de l'ONU pour l'accord de paix de Lusaka. Ceci inclut l'élargissement de la MONUC à 5 537 militaires - regroupant jusqu'à 500 observateurs militaires - plus un 'personnel de soutien civil approprié' dans des domaines tels que les droits de l'homme et la protection de l'enfant. Par ailleurs, le Conseil a clairement défini la base sur laquelle se réaliserait le déploiement en plusieurs phases du personnel militaire et civil. Le Conseil de sécurité a aussi appelé le Secrétaire général, Kofi Annan, 'à recommander immédiatement tout renfort de troupes nécessaires pour accroître la protection de la force'.
RDC: La MONUC dotée d'un mandat sous 'chapître 7'
Le Conseil a déclaré que la Commission militaire mixte (CMM), créée aux termes de l'accord de Lusaka pour garantir son application, 'doit obtenir un statut permanent rapidement, afin de pouvoir réagir aux événements immédiatement et prendre des décisions crédibles et faisant autorité. Aux termes de la résolution de jeudi, la MONUC et la CMM doivent surveiller conjointement l'application de l'accord et 'enquêter sur toutes les violations'. Compte-tenu du fait que les troupes internationales et le personnel civil seront confrontés à des 'risques et des difficultés majeurs', la résolution a aussi doté la MONUC 'd'un mandat sous chapître 7' afin de 'protéger les civils exposés à une menace imminente de violence physique'.
Un responsable de la MONUC a indiqué à IRIN, vendredi, que la mission n'avait pas encore eu le temps d'analyser les implications de la résolution, mais qu'il avait été garanti qu'il n'y aurait pas de déploiement sans signe de coopération de la part des signataires de Lusaka. 'Tant que nous n'aurons pas une liberté de mouvement, la mission ne démarrera pas,' a-t-il ajouté.
RDC: Plan d'action sur Lusaka prévu dans les 45 jours
La résolution du Conseil de sécurité a aussi prorogé le mandat de la MONUC afin de permettre le développement en 45 jours d'un plan d'action prévu pour l'application de l'accord de cessez-le-feu. 'Il sera nécessaire de réfléchir en particulier aux questions du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des groupes armés afin de développer un plan d'action réaliste,' a indiqué un communiqué de presse émanant de l'ONU.
Toutefois, le représentant du Canada auprès de l'ONU, Robert Fowler, a fait part de son inquiétude devant le fait que les ressources disponibles étaient loin d'égaler le mandat prorogé de la MONUC. 'Alors que les besoins d'une réponse immédiate faisaient difficilement contrepoids à la sérieuse considération des conséquences à long terme, les réticences à l'égard des coûts et les réalités politiques extérieures avaient, malheureusement, aussi influencé le Conseil de sécurité', selon les propos de M. Fowler cités dans un communiqué des Nations Unies.
RDC: 'Problèmes' avec la résolution, selon le gouvernement
Le gouvernement de RDC a déclaré vendredi, qu'il y avait des 'problèmes' avec la résolution et le déploiement proposé. D'après l'attaché de presse de RDC en visite à l'ambassade de Nairobi, Mubima Maneniang Milang, le Conseil de sécurité ne prenait pas le problème à sa 'source'. Selon lui, le premier problème était que les Etats-Unis ne voulaient pas envoyer leurs troupes mais avaient promis d'apporter un soutien financier. 'A en juger par le passé, ils n'honoreront pas leur promesse,' a-t-il indiqué à IRIN. Le second problème, a-t-il dit, était que le Secrétaire général, Kofi Annan, recherchait des garanties de sécurité pour les observateurs militaires. 'Ce que le Conseil de sécurité aurait dû faire en premier lieu était de dire à ceux qui nous avaient envahi de partir...Le Conseil de sécurité a fait son travail, mais pourquoi avoir attendu jusqu'à aujourd'hui? Cela a duré deux ans, ça ne sert plus à rien maintenant,' a ajouté M. Milang.
RDC: Inquiétude devant la reprise des messages radio de haine
Lors des consultations du Conseil de sécurité de cette semaine, le secrétariat des Nations Unies s'était déclaré préoccupé par la détérioration accrue des conditions de sécurité, à l'est de la RDC, notamment dans la région de Bukavu. Il a noté que la station de la haine [Radio Patriote] qui diffusait des messages anti-tutsis en 1998, avait recommencé à émettre, a affirmé un communiqué de presse de l'ONU.
RDC: Les Banyamulenge craignent pour leur vie
Les Banyamulenge congolais d'ethnie tutsie ont publié un communiqué pour attirer l'attention de la communauté internationale sur la reprise des programmes de Radio Patriote et la distribution de prospectus de haine dans le Sud-Kivu. Dans le communiqué, parvenu à IRIN vendredi, la communauté des Banyamulenge a fait savoir que certains membres de la société civile du Sud-Kivu étaient à l'origine des sentiments anti-tutsis. Le communiqué a exhorté la communauté internationale à aider les Banyamulenge à reprendre un dialogue avec leurs compatriotes congolais et a averti que les 'forces d'extermination' se mobilisaient actuellement contre les Banyamulenge.
BURUNDI: Pourparlers maintenus malgré les commentaires de M. Mandela
A l'issue de la première semaine de la reprise des pourparlers de paix du Burundi, les analystes de la région sont restés optimistes malgré un communiqué publié par les partis à majorité tutsie, avertissant qu'ils pourraient bien rejeter la facilitation. Ils s'élevaient contre les commentaires proférés par le médiateur Nelson Mandela, selon lesquels il avait affirmé que les Tutsis monopolisaient le pouvoir. 'Malgré les très fortes émotions suscitées par les remarques du facilitateur, un désaccord permanent est exclu car ces commentaires avaient été proférés 'de bonne foi et sans malice à l'égard des Tutsis,' a indiqué à IRIN Jan van Eck du 'Centre for Conflict Resolution' basé en Afrique du Sud. 'Si ce n'était pas pour la stature du président Mandela, je suis sûr que certaines des parties se seraient retirées des négociations.' Il a indiqué qu'il était maintenant nécessaire d'instaurer la confiance entre l'équipe de facilitation et les parties impliquées dans les négociations. L'ambassadeur Welile Nhalapo, proche conseiller de M. Mandela, a accusé les huit partis tutsis d'avoir été de 'mauvaise foi' en publiant leur déclaration.
Les partis tutsis accusent la fondation Nyerere de tenter 'd'induire en erreur' M. Mandela. 'M. Mandela est un homme bien, mais certains membres de l'équipe de facilitation lui ont donné un mauvais compte-rendu impliquant que les Tutsis dominent tout, ce qui est dangereux,' a déclaré à IRIN, Joseph Nzeyimana, chef de file du parti RADDES. Néanmoins, l'ambassadeur Welile Nhalapo a répliqué que ceci était faux. 'Le facilitateur est un homme expérimenté qui dispose de plusieurs sources d'information sur ce qui se passe au Burundi,' a-t-il répondu à IRIN.
Fabienne Hara du groupe d'experts basé à Bruxelles, 'International Crisis Group', a indiqué que les commentaires de M. Mandela sur la domination tutsie avait deux facettes. 'D'une part, il a soulevé des questions tabou telles que le statut des Tutsis qui peuvent aider à démystifier le problème ethnique,' a-t-elle indiqué. 'Toutefois, les commentaires peuvent aussi avoir un effet négatif, compte-tenu de la sensibilité de la question ethnique basée sur des craintes réelles et risquent d'ébranler le processus de paix.'
BURUNDI: L'armée préoccupée par les remarques de M. Mandela
Le ministre de la défense, le colonel Cyrille Ndayirukiye, tout en faisant part du soutien des forces armées au processus de paix, a souligné 'l'inquiétude' de l'armée devant les remarques de M. Mandela, a rapporté l'agence burundaise de presse jeudi. Il a déclaré aux officiers militaires que M. Mandela était 'manifestement mal informé sur les réalités du Burundi'. Le premier vice-président du pays, Frédéric Bamvuginyumvira, a ajouté que la question sur l'intégration des rebelles dans l'armée 'doit être étudiée sérieusement...sans précipitation', a signalé l'agence. Il a souligné qu'on doit prévoir 'des mesures d'accompagnement destinées à empêcher que la situation échappe à tout contrôle et à éviter les risques d'implosion'.
BURUNDI: Alliances entre partis pour le gouvernement de transition
Les protagonistes des pourparlers de paix d'Arusha forment des alliances pour se positionner en vue de la formation d'un gouvernement de transition, d'après Mathias Hitimana, leader du parti monarchiste, le PRP. Les alliances semblent être légèrement différentes de celles formées lors des précédentes séries de pourparlers tenus à Arusha. Les bords à prédominance hutue - le FRODEBU, le CNDD, le FROLINA, le PALIPEHUTU, le PL, le RPB et le PP - restent dans le cadre du G7, tandis que le gouvernement, l'assemblée nationale et l'UPRONA forment le groupe G3. Les petits partis tutsis - l'ANDADDE, le RADDES, le PSD et le PIT ont constitué le G4 et les partis tutsis plus radicaux - l'AV-Intwari et le PRP - sont regroupés sous le G2. Trois autres partis à majorité tutsie - le PARENA, l'ABASA et l'INKINZO - n'ont formé aucune alliance. Les observateurs de la région signalent que la formation de ces alliances a généré de fortes pressions et des tensions, bien que la formation du gouvernement de transition ne soit pas encore connue. D'après les observateurs, le président Pierre Buyoya et le leader exilé du FRODEBU Jean Minani sont apparus comme les principaux candidats pour diriger cette transition, qui sera formée à l'issue du processus d'Arusha.
RWANDA: Amnesty préoccupée par l'arrestation des soldats
L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International (AI), s'est déclarée très préoccupée par le sort de deux ressortissants rwandais qui auraient été forcés de rentrer au Rwanda après s'être enfuis du pays.
Dans un communiqué, AI a déclaré que les deux hommes - Bertain Murera, membre de la 'Rwandan Patriotic Army' (RPA) et Benjamin Rutabana, musicien et membre démobilisé de la RPA - se sont enfuis le 24 janvier après avoir appris que les autorités rwandaises avaient l'intention de les arrêter. Ils auraient contribué à aider l'ancien président de l'assemblée, Joseph Sebarenzi Kabuye - accusé d'opinions monarchistes - à fuir en Ouganda. Les deux hommes ont d'abord fui au Burundi puis en Tanzanie, o=F9 les autorités tanzaniennes semblent les avoir arrêtés à la demande du Rwanda qui prétend qu'ils sont recherchés pour meurtre et vol à main armée, a indiqué AI. L'organisation a ajouté que d'après des informations non confirmées, ils se trouveraient, selon toute vraisemblance, en détention militaire à Kigali.
Des sources ont fait savoir à IRIN que M. Rutabana avait distribué des cassettes en faveur de la monarchie au Rwanda. Des partisans de l'ancien roi, Kigeli V, renversé en 1961, semblent avoir intensifié leur campagne.
RWANDA: Le parlement enquête sur le stockage de déchets toxiques
Le parlement du Rwanda a décidé d'enquêter sur des allégations selon lesquelles le gouvernement a détourné des fonds disposés à l'élimination des déchets toxiques, a rapporté l'AFP jeudi. Selon l'agence française, le gouvernement n'aurait pas détruit les déchets toxiques provenant d'une cargaison de 250 tonnes de pesticides donnés par l'Union européenne, en dépit d'une subvention de l'UE accordée à cet effet en 1995. Les élus n'étaient pas 'satisfaits des raisons invoquées par le gouvernement pour avoir laissé ces déchets entreposés' à Kigali, a rapporté l'AFP.
Nairobi, le 25 février 2000
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