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BURUNDI: Les pourparlers de paix entrent dans la phase des comités
Les pourparlers de paix du Burundi en cours à Arusha, en Tanzanie, sont entrés jeudi dans la phase des comités, après trois jours de discussions ouvertes. 'Les négociations prennent forme, tous les comités doivent continuer à se réunir pendant quelques semaines,' a déclaré à IRIN l'Ambassadeur Welile Nhlapo, proche conseiller du facilitateur Nelson Mandela. Il a expliqué que le rôle du facilitateur serait d'apporter des conseils et 'de temps en temps, il viendra à Arusha'. La session actuelle doit s'achever le 9 mars. Des sources diplomatiques présentes aux négociations ont indiqué à IRIN qu'il existait maintenant une 'nouvelle méthodologie' qui pourrait faciliter la conclusion du processus. Le texte de la proposition de compromis était maintenant attendu, et ceci serait discuté par les comités.
BURUNDI: Les partis tutsis critiquent Nelson Mandela
Parallèlement, huit partis principalement tutsis participant aux pourparlers ont publié un communiqué exprimant leur inquiétude devant les commentaires de M. Mandela sur le monopole tutsi du pouvoir au Burundi. 'Ces conclusions tendent à impliquer que la source du conflit burundais est la domination politique, économique et militaire du groupe minoritaire tutsi sur celui majoritaire des hutus,' a indiqué le communiqué. 'Cette théorie pourrait générer des tensions et créer un risque de confrontation dans le pays, mettant potentiellement en danger les chances de succès du processus de paix.' Les partis ont averti qu'ils n'accepteraient pas l'équipe de facilitation 'si la proposition de compromis reposait sur cette théorie'. Le communiqué était signé par l'AV-Intwari, le PRP, le RADDES, l'UPRONA, l'ANADDE, le PSP, le PIT et l'INKINZO. Des sources diplomatiques proches du facilitateur ont confié à IRIN qu'elles ne pensaient pas que les commentaires de M. Mandela avaient été exprimés dans un 'esprit de confrontation'.
Le RADDES, petit parti à majorité tutsie, a finalement été invité à participer aux pourparlers de paix après s'être vu refuser l'entrée pendant deux jours. 'Nous sommes heureux d'y être enfin admis, mais ce retard montre que quelques facilitateurs manipulent les négociations,' a indiqué, jeudi, à IRIN, le leader du RADDES, Joseph Nzeyimana.
BURUNDI: Statut d'observateurs pour les groupes de femmes
Des groupes de femmes du Burundi ont reçu le statut d'observateurs aux négociations après avoir déploré que les vues des femmes n'étaient pas prises en compte et qu'elles étaient souvent les victimes du conflit burundais. Néanmoins, Catherine Mabobori, présidente de la Coalition des groupes de femmes du Burundi, s'est déclarée déçue de la décision d'autoriser les groupes à observer uniquement les sessions plénières mais pas les comités 'o=F9 sont prises la plupart des décisions'. Elle a accusé les délégués d'être 'réticents à nous donner un statut pour des raisons sexistes'.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: Date-butoir pour l'application de l'accord
Les leaders rebelles et les dirigeants de la région réunis à Lusaka, en Zambie, ont fixé le 1er mars comme date-butoir à l'application de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka. Selon un communiqué émanant de la réunion, les leaders ont entériné une proposition actualisée, soumise par le comité politique ministériel dont dépend la Commission militaire mixte (CMM). Le sommet a réuni les chefs d'Etat du Zimbabwe, de Namibie, du Rwanda, du Mozambique, de RDC, de Zambie, d'Ouganda et le ministre de la défense angolais, ainsi que les trois factions rebelles. La délégation du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) a été retardée pour des raisons logistiques mais espérait pouvoir être à Lusaka jeudi. Le communiqué a réitéré l'engagement des protagonistes dans l'accord de Lusaka et a rendu hommage à l'intention des Nations Unies d'accroître la force des observateurs militaires en RDC.
Le Conseil de sécurité de l'ONU devait approuver, jeudi, la résolution prévoyant l'élargissement du déploiement à plus de 5 500 casques bleus. Outre le personnel militaire, le projet de résolution appelle également le Secrétaire général à mettre en place un groupe d'experts pour enquêter sur l'exploitation et le commerce des ressources naturelles et autres formes de richesse qui prévaudraient en RDC. Le groupe étudierait les liens entre ces activités et la poursuite du conflit.
RWANDA: Le procureur soulève la possibilité d'instruire des procès à Kigali
Le procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Carla del Ponte, a fait savoir que la possibilité d'instruire des procès au Rwanda est 'souhaitable'. Elle a indiqué, à l'occasion d'une conférence de presse à Arusha, que cette question avait été soulevée car la Cour suprême du Rwanda était en cours de réaménagement et serait bientôt équipée des mesures de sécurité nécessaires et d'autres installations rendant possible la tenue de telles audiences.
RWANDA: La Tanzanie abandonne les charges de génocide contre l'accusé
Entre-temps, la Tanzanie a abandonné les charges portées contre un suspect, Bernard Ntuyahaga, en vue de faciliter son extradition au Rwanda, ont rapporté les organes d'information. Le TPIR a libéré M. Ntuyahaga en mars dernier pour essayer de le faire juger par les autorités belges. Il a été immédiatement arrêté de nouveau par la Tanzanie. La Belgique et le Rwanda ont rivalisé pour son extradition. M. Ntuyahaga est accusé d'implication dans le meurtre de l'ancien leader rwandais, Agathe Uwilingiyimana et 10 soldats de la paix belges qui assuraient sa garde pendant le génocide de 1994. Les accusations de meurtre retenues contre lui sont toujours valides.
'Nous avons modifié le dossier d'accusation car le génocide n'entre pas dans le cadre de l'accord d'extradition [avec le Rwanda],' a indiqué à des journalistes, le procureur de Tanzanie, Ama Munisi. L'avocat de M. Ntuyahaga, Luc de Temmerman, a fait savoir qu'il allait agir pour obtenir la libération de son client, maintenant que les accusations de génocide avaient été abandonnées.
Nairobi, le 24 février 2000
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