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Bulletin quotidien d'information No. 867 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN
Pour l'Afrique Centrale et de l'Est
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BURUNDI: Buyoya déçu par Mandela dans son approche des problèmes

A l'occasion des négociations de paix en cours à Arusha, en Tanzanie, le président Pierre Buyoya a accusé le facilitateur, Nelson Mandela, de 'simplifier' les problèmes du Burundi. L'ancien président sud-africain a reproché aux dirigeants du Burundi, mardi, leur 'manque d'urgence' pour trouver la paix et leur a dit: 'ceci suggère que ça ne vous gêne pas que les gens se fassent massacrer'. M. Buyoya a répliqué que M. Mandela ne comprenait pas les problèmes, ont rapporté les agences de presse.

Parallèlement, les partis dominés par les Tutsis, ont réagi avec colère aux remarques de M. Mandela selon lesquelles la minorité tutsie devrait abandonner son monopole du pouvoir. Jean-Baptiste Bagaza, qui dirige le parti dur, le PARENA, a fait savoir à IRIN à Arusha que M. Mandela cherchait à soulever la question ethnique. 'La question Hutu-Tutsi n'aurait pas dû être soulevée par le facilitateur car nous l'avions déjà discutée, à moins qu'il ne veuille nous ramener à la nature du conflit,' à indiqué M. Bagaza. Un autre leader tutsi, Mathias Hitimana du mouvement monarchiste, le Parti royaliste parlementaire (PRP), a déclaré qu'il était 'faux de promouvoir l'idée que les Tutsis monopolisent tout'. 'Ceci renvoie un mauvais signal chez nous,' a-t-il indiqué à IRIN. 'Les Tutsis risquent d'être effrayés par un compromis obtenu lors des pourparlers, tandis que les Hutus interprèteront ces commentaires comme une preuve de soutien de leur cause.'

Toutefois, Jean Minani, qui dirige la branche exilée du parti d'opposition, le FRODEBU, a indiqué que cette question devrait être discutée. 'Nous devons parler à ceux qui se plaignent et trouver exactement ce qui les inquiètent,'
a-t-il dit.

BURUNDI: Le gouvernement prêt à étudier une proposition de compromis

Des sources présentes aux négociations ont fait savoir qu'une proposition de compromis allait être soumise à l'examen minutieux de tous les protagonistes. Le ministre burundais du processus de paix, Ambroise Niyonsaba, a indiqué à IRIN que son gouvernement était prêt à étudier les propositions et à apporter ses commentaires. Tous les bords auraient accepté de recevoir ce document.

BURUNDI: Les Etats-Unis soulignent le lien avec le conflit en RDC

Le président américain, Bill Clinton, s'est adressé, mardi, aux membres de la réunion, par liaison satellite et a averti que le conflit pouvait s'étendre au-delà des frontières du Burundi si on ne trouvait pas une solution. 'Ceci nécessite du courage de la part des leaders pour accepter les risques de faire la paix,' a-t-il dit. M. Clinton a aussi promis de 'créer les conditions économiques' pour soutenir la paix, mais n'a pas donné plus de détails. L'envoyé américain pour les Grands Lacs, Howard Holpe, qui participe aux pourparlers, a parlé de 'l'impact psychologique énorme et positif' qu'avait eu le discours du président sur les Burundais, ceci ajouté au fait que le pays était actuellement au coeur de l'attention internationale. Soulignant le 'lien certain' entre les conflits en RDC et au Burundi, il a indiqué à IRIN que les Etats-Unis recommanderaient à toutes les parties au conflit congolais de ne pas entraver le processus de paix au Burundi et d'encourager les parties concernées à y participer. 'Il y a un besoin de créativité et la nécessité d'une approche régionale complète,' a-t-il souligné.

RWANDA: Amnesty International enquête sur les arrestations de soldats

L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, a fait savoir qu'elle enquête sur le cas de quatre soldats rwandais qui s'étaient enfuis au Burundi et en Tanzanie, et qui auraient été rapatriés de force au Rwanda. Les quatre hommes seraient des membres du 'Directorate of Military Intelligence' (DMI - Département des renseignements militaires).

D'après le service BBC de Kinyarwanda, ils se sont enfuis après avoir reçu des menaces de mort au Rwanda. Selon certaines informations, ces quatre personnes, qui comptent parmi elles le chanteur connu, Benjamin Rutabana, avaient été torturées. La Commission nationale des droits de l'homme au Rwanda enquête également sur cet incident. Les autorités rwandaises ont confirmé que ces hommes sont de retour dans leur pays, ont indiqué les organes d'information. Des analystes de la région ont confié à IRIN que ces arrestations avaient probablement un lien avec l'ancien président de l'assemblée, Joseph Sebarenzi, qui a récemment cherché refuge en Ouganda, suite à des allégations qui l'accusaient de chercher à ramener l'ancien roi, Kigeli V. Les analystes ont souligné qu'il semble y avoir des divisions croissantes au sein de l'armée.

RWANDA: Barayagwiza doit être jugé, déclare le Rwanda

Le conseil de défense de l'accusé du génocide, Jean-Bosco Barayagwiza, a fait valoir que la Chambre d'appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) n'a pas de juridiction pour conduire une révision sollicitée par le procureur. D'après un communiqué de presse émanant du TPIR, l'avocate, Carmella Marchessault, a déclaré que le parquet n'avait 'apporté aucun fait nouveau'. Mardi a marqué le début de l'audition de la requête du procureur, Carla del Ponte, aux fins de révision de la décision de la Chambre d'appel de libérer Barayagwiza, pour vices de procédure. Quant à lui, le procureur général rwandais, Gérald Gahima, a déclaré qu'il incombait au Tribunal de juger l'accusé ou de le livrer à la juridiction rwandaise.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: La résolution du Conseil de sécurité attendue

Le Conseil de sécurité de l'ONU a poursuivi, mardi, ses consultations sur la RDC, en préambule de l'adoption attendue d'une résolution approuvant l'expansion de la mission de l'ONU en cours (MONUC). Le déploiement total comptera plus de 5 000 casques bleus dont 500 observateurs. Un communiqué émanant du Conseil a déclaré que 'quelque progrès' avait été effectué sur le texte proposé de la résolution, mais qu'il était encore trop tôt pour dire s'il serait prêt à tenir un vote officiel sur la résolution d'ici mercredi.

RDC: Les leaders de la région se rencontrent à Lusaka

Entre-temps, les leaders de la région ont entamé, mercredi, une réunion d'une journée dans la capitale zambienne, Lusaka, ont indiqué des sources à IRIN. Cette rencontre fait suite à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la RDC qui s'est tenue le mois dernier, laquelle avait réuni les leaders de la région en vue de redonner un élan à l'accord de paix de Lusaka. Cette réunion à huis clos qui se tient mercredi, regroupe les présidents suivants: Yoweri Museveni d'Ouganda, Robert Mugabe du Zimbabwe, Sam Nujoma de Namibie, Laurent-Désiré Kabila de RDC, le Pasteur Bizimungu du Rwanda, Frederick Chiluba de Zambie, Joaquim Chissano du Mozambique et le ministre de la défense angolais.

RDC: Deux 'conseillers pour la protection des enfants' à la MONUC

L'ONU a nommé deux 'conseillers pour la protection des enfants' qui seront rattachés à la MONUC. Ceci s'inscrit dans le cadre d'une dimension 'nouvelle et révolutionnaire' donnée aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. Un communiqué des Nations Unies a annoncé, mardi, que ces personnes apporteraient leurs conseils aux opérations de maintien de la paix dans le monde et assureraient une coordination avec les agences onusiennes, les ONG et les autorités nationales. Le rôle de ces conseillers était d'aider à garantir la 'préoccupation prioritaire' pour les droits des enfants dans le processus de maintien de la paix. 'Ceci est une véritable percée pour les enfants touchés par le conflit,' a signalé le communiqué.

RDC: 'Le problème des Grands Lacs s'étend' avec les rebelles de l'UNITA

Les conclusions préliminaires d'un groupe d'experts de l'ONU sur le mouvement angolais de l'UNITA ont fait ressortir que le soutien pour les rebelles se faisait plus sur une 'base individuelle' qu'au nom des gouvernements. L'équipe a visité plusieurs pays africains, dont ceux de la région des Grands Lacs, pour établir si les sanctions de l'ONU imposées contre l'UNITA sont bien appliquées. Ronald Kayanja, responsable des affaires publiques du PNUD en Ouganda, qui a coordonné la visite des experts dans le pays, a fait savoir que le groupe enquêtait sur d'éventuelles violations de ces sanctions dans la région. 'Il a visité et visitera beaucoup d'autres pays dans la région puisque la guerre en Angola est devenue, d'une certaine manière, liée à celle de RDC, constituant un problème étendu des Grands Lacs,' a-t-il expliqué à IRIN mardi. Parmi les autres pays qui restent à visiter, on compte la RDC, la République du Congo, le Rwanda, le Botswana, la Namibie et la Zambie, a-t-il ajouté. 'Mais l'équipe se concentre essentiellement sur l'UNITA, l'afflux d'armes en direction du groupe et ses violations des sanctions de l'ONU, et pas vraiment sur les pays visités,' a-t-il souligné. Par la suite, l'équipe visitera de grandes sociétés de diamants implantées en Europe pour chercher à connaître leurs sources d'approvisionnement. L'équipe devrait présenter les résultats de son enquête au Conseil de sécurité de l'ONU, le mois prochain.

RDC: Hausse des prix en conséquence de la grève

Tandis que les activités commerciales ont repris normalement dans la région de Bukavu, les prix sur les marchés ont augmenté depuis le mouvement de grève général de la semaine dernière, ont indiqué à IRIN des sources indépendantes de la région. Elles ont révélé que quelques produits s'étaient fait plus rares sur les marchés locaux, et que le taux d'échange du franc congolais contre le dollar américain était passé de 18 à 22 francs. Parallèlement, à Goma, la plupart des parents ont renvoyé leurs enfants dans les écoles religieuses en réponse à une invitation reçue pendant l'office de dimanche dans les églises catholiques de la ville, ont indiqué les sources. Le mouvement de grève de la semaine dernière a éclaté après que le groupe rebelle, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) a refusé de laisser l'évêque du Sud-Kivu, Emmanuel Kataliko descendre de son avion à Goma.

RDC: Mouvement de grève à Kindu

L'Association pour la défense des droits de l'enfant (ADDE), une ONG locale de Maniema, a annoncé que Kindu avait rejoint Bukavu dans une campagne de désobéissance civile. Un communiqué de l'ADDE, publié vendredi, a déclaré que les manifestants de la province de Maniema avaient dénoncé les 'massacres et les pillages par le RCD et les forces étrangères' mais 'restaient engagés dans une lutte non violente'. Selon certaines informations, un mouvement de grève aurait également éclaté à Butembu, dans le Nord-Kivu, vendredi.

RDC: Les Banyamulenge appellent au retrait du Rwanda

Parallèlement, le groupe des Banyamulenge, les Forces républicaines fédéralistes (FRF), ont appelé, dans un communiqué du 14 février, au retrait des forces rwandaises de RDC, les accusant de commetre des 'pillages systématiques', tout en protestant contre la distribution d'armes à la milice dans la région d'Uvira. Les menaces à l'encontre des Banyamulenge, des Congolais d'ethnicité tutsie, étaient une des causes de l'intervention rwandaise et de la rébellion congolaise de 1996-1997. Maintenant, néanmoins, le communiqué indique que la présence de l'armée rwandaise tourne la population locale contre eux. Le FRF accuse des éléments de la société civile de Bukavu 'd'assimiler les Tutsis Banyamulenge à des étrangers', causant des 'milliers de morts depuis 1995'.

RDC: Diminution du nombre de cas de choléra

Le nombre de cas de choléra a diminué à Bukavu depuis le début de l'année, ont indiqué des sources humanitaires. Un bilan relevé entre le 7 et le 13 février, fait état de 28 cas de choléra dans le centre de traitement de la ville, contre 73 cas enregistrés pendant la première semaine de janvier. Des cas de choléra ont également été signalés dans d'autres régions du Sud-Kivu, mais aucune information spécifique n'a été communiquée, ont indiqué ces mêmes sources. Entre-temps, les autorités locales de la région de Kalehe de la province ont signalé la présence de quelque 13 000 personnes déplacées le long du Lac Kivu entre Kalehe et Minova, ont précisé les sources.

Nairobi, le 23 février 2000

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