Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

Burundi + 3 more

Bulletin quotidien d'information No. 866 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN
Pour l'Afrique Centrale et de l'Est
Tél: +254 2 622147
Fax: + 254 2 622129
E-mail: irin@ocha.unon.org

BURUNDI: Nelson Mandela souhaite un accord de paix dans les quatre mois

Les pourparlers de paix d'Arusha se sont poursuivis mardi en présence du médiateur Nelson Mandela qui a recommandé aux protagonistes de conclure un accord de paix dans les quatre prochains mois. Des sources indépendantes présentes aux pourparlers ont confié à IRIN qu'un consensus s'était formé autour de cette date-butoir. 'On sent un climat d'accord. Vous pouvez voir les gens se positionner', ont indiqué les sources. Le ministre burundais pour le processus de paix, Ambroise Niyonsaba, a indiqué à IRIN qu'il croyait à la signature 'très prochaine' d'un accord. 'Les questions restant à traiter ne sont pas controversées. Le seul problème est que les [principaux] rebelles ne sont pas impliqués,' a-t-il dit. Pour sa part, Léonce Ndarubagiye, du groupe rebelle CNDD, a déclaré que les différents bords étaient passés des 'généralités aux questions spécifiques'. 'Les vrais dossiers sont maintenant sur la table,' a-t-il signalé 'Un processus de concessions mutuelles est maintenant possible et cela ne prend pas longtemps.'

Selon l'envoyé européen pour les Grands Lacs, Aldo Ajello, la date-butoir des quatre mois est une échéance réaliste d'autant plus que beaucoup de travail a été accompli au cours des 18 derniers mois. 'La personnalité de M. Mandela, son expérience et son autorité morale ont insufflé un nouvel esprit à ce processus,' a-t-il confié à IRIN.

Avant de se rendre à Arusha lundi, le président burundais, Pierre Buyoya a réitéré son engagement dans les négociations et a souligné qu'elles devraient s'achever dans un 'délai raisonnable'. Dans un message communiqué à l'occasion de la session d'ouverture, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a déclaré qu'un accord de paix au Burundi dépendrait de la restauration de la stabilité dans la région des Grands Lacs, particulièrement en République démocratique du Congo (RDC) voisine. Entre-temps, le président français, Jacques Chirac, a exhorté la communauté internationale à reprendre son aide économique au Burundi, de manière à favoriser les perspectives de paix. Dans un message communiqué oralement par Charles Josselin, ministre de la coopération, et rapporté par l'AFP, M. Chirac avait ajouté que, dès la conclusion d'un accord de paix, la France pourrait aider le Burundi à réinsérer les soldats démobilisés dans la vie civile et à renforcer un état de loi. Le président américain, Bill Clinton devait, mardi, intervenir dans cette session par liaison satellite.

BURUNDI: Des diplomates rendent visite aux Rwandais capturés

Des sources diplomatiques au Burundi ont confirmé, mardi, à IRIN qu'ils avaient rendu visite à plusieurs Rwandais capturés, qui auraient été d'anciens alliés du groupe rebelle, le PALIPEHUTU-FNL. L'armée burundaise a récemment affirmé que plus de 200 Rwandais de l'Interahamwe et des ex-FAR avaient été tués lors de combats internes avec le FNL. D'après le service de la BBC de Kirundi, huit Rwandais sont actuellement soignés à l'hôpital militaire de Kamenge à Bujumbura et ont reçu la visite de diplomates étrangers. 'C'est vrai, nous avons visité l'hôpital et nous pensons que les quatre patients à qui nous avons parlé étaient rwandais,' a révélé une source diplomatique. Selon cette même source, ces quatre patients étaient de 'très jeunes personnes'. 'Ils ont dit qu'ils avaient eu des problèmes avec les Forces nationales de libération (FNL) du Burundi parce que les Burundais voulaient les désarmer et ils avaient refusé,' a expliqué le diplomate. 'C'est alors que les combats ont éclaté.' Il a ajouté que les Rwandais avaient déclaré aux diplomates qu'ils souhaitaient rentrer au Rwanda 'car ils réalisaient que le processus de paix au Burundi, qui se négociait actuellement à Arusha, ne leur apporterait rien, une fois la paix revenue'. Il a signalé que six autres Rwandais étaient sortis de l'hôpital et étaient détenus dans le camp militaire.

Un porte-parole du PALIPEHUTU-FNL, Augustin Ntawogeza, a réfuté que son groupe avait combattu l'Interahamwe et les ex-FAR. Le FNL ne s'était pas non plus battu antérieurement aux côtés des Rwandais au Burundi, a-t-il indiqué à IRIN. Il a affirmé que les Rwandais capturés étaient des 'prisonniers de guerre envoyés par le Rwanda pour lutter pour Buyoya', et étaient utilisés par le gouvernement burundais pour 'prétendre qu'ils étaient les alliés du FNL'.

Selon les propos d'un responsable de l'ambassade française en poste à Bujumbura, cités par la BBC de Kirundi, il était clair que la région était confrontée au problème des 'restes de l'armée rwandaise'. Un des Rwandais capturés, interviewé par la station, a avoué qu'il n'était pas un milicien de l'Interahamwe mais un soldat des ex-FAR.

BURUNDI: La directrice de l'UNICEF appelle à la fermeture des camps

La directrice générale de l'UNICEF, Carol Bellamy, a enjoint au gouvernement burundais de progresser dans le démantèlement des camps de regroupement, a indiqué, lundi, à IRIN une représentante de l'UNICEF à Bujumbura. Pendant sa visite de deux jours au Burundi, Mme Bellamy a rencontré le président Pierre Buyoya et d'autres hauts responsables du gouvernement. Elle a également visité le camp de regroupement de Ruziba aux abords de la capitale Bujumbura, a précisé le responsable. 'Elle a félicité le gouvernement sur sa décision de démanteler les camps. Mais nous espérons que le rythme du démantèlement va s'accélérer,' a fait savoir la représentante de l'UNICEF.

Le gouvernement a garanti à Mme Bellamy qu'il entendait poursuivre le démantèlement des sites basé sur un 'plan de suppression progressive', a précisé la représentante de l'UNICEF. Jusqu'à présent, seul un des quelque 53 sites implantés à Bujumbura Rural a été fermé. La situation humanitaire dans les sites est restée difficile, a indiqué cette même personne. 'Dans les camps, les enfants sont exposés au paludisme. Le choléra a été contrôlé mais on n'est pas à l'abri d'une autre épidémie. Les enfants ne vont pas à l'école, certains souffrent de traumatisme psychologique, et nous avons relevé des cas de malnutrition,' a-t-elle signalé.

BURUNDI: Un 'comité technique' pour préparer le démantèlement

Parallèlement, le gouvernement a récemment invité le chef du bureau OCHA du Burundi à participer à un comité technique qui prépare le démantèlement de la première série de 11 camps de regroupements, d'après un rapport d'OCHA. 'Ce forum a accepté que des missions interagences d'évaluations aient lieu avant le démantèlement des sites et qu'il y ait un accord commun sur les dates de fermeture des camps,' a indiqué le document. Le principal défi pour la communauté humanitaire serait d'assurer la disponibilité des ressources et la capacité de fournir l'aide nécessaire aux personnes retournées, a ajouté le rapport.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: L'amnistie offerte aux rebelles

Le ministre de la justice, Mweze Kongolo, a annoncé, lundi, la signature d'un décret offrant une amnistie générale a tous les Congolais qui 'mettaient à mal la sécurité interne ou externe de l'Etat'. Lors d'une allocution télévisée sur la chaîne nationale, M. Kongolo a fait savoir que le président Laurent-Désiré Kabila avait signé le décret samedi, tenant compte du besoin 'd'inaugurer une nouvelle ère de paix'. 'Les rebelles demandant l'amnistie doivent immédiatement mettre un terme à tous les actes nuisant à la sécurité de l'Etat et se faire enregistrer auprès des autorités au point d'entrée dans le territoire contrôlé par le gouvernement,' a stipulé le décret. L'amnistie couvre des actes commis avant et jusqu'à la date de mise en vigueur du décret samedi, mais n'inclut pas les 'réparations civiles, la restauration et aux autres coûts'.

RDC: Les rebelles rejettent l'offre de Kabila

Les trois groupes rebelles en RDC ont rejeté, mardi, l'offre du président Kabila, déclarant 'qu'il devait demander l'amnistie lui-même'. 'C'est ridicule,' a répondu à IRIN, Bizima Karaha, chef de la sécurité du RCD-Goma. 'C'est une violation totale de l'accord de Lusaka.' Le leader du MLC, Jean-Pierre Bemba a qualifié l'offre de 'blague'. 'Il ne peut pas le faire tout seul,' a-t-il déclaré à IRIN. 'Qui est-il pour accorder une amnistie?' le leader du RCD-ML, Ernest Wamba dia Wamba, pour sa part, a accusé Kabila 'd'essayer de nous détourner de ce qui est en train de se passer dans l'application de l'accord de paix'. Il a signalé que le décret d'amnistie 'n'a aucun sens'. 'Il [Kabila] essaie de rouvrir les négociations et il veut que son gouvernement soit le gouvernement de transition, ce n'est que de la manipulation,' a commenté M. Wamba, ajoutant que l'idée d'amnistie était bonne mais qu'elle devait venir après un dialogue national. Il a accusé M. Kabila d'essayer de devancer le processus.

RDC: Un nouveau commissariat d'Etat pour s'occuper de la MONUC

Le gouvernement congolais a aussi décrété l'établissement d'un commissariat général pour traiter toutes les questions relatives à la Mission des observateurs de l'ONU en RDC (MONUC). Il a nommé le professeur Léonard Humphrey Ntwaremba au poste de commissaire général en charge des opérations de l'ONU dans le pays. Le nouveau commissariat a été chargé d'exécuter les directives liées à la présence de la MONUC, ainsi que de tenir le gouvernement informé 'des évaluations et conceptions' de la mission de l'ONU. Trois sous-commissaires pour les dossiers de la MONUC se chargeraient de la question des troupes de l'ONU déployées en RDC, l'application des décisions prises par les Nations Unies et les questions d'identification concernant tout le personnel de l'ONU en RDC. Le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Yerodia, a été chargé de mettre en place le nouveau commissariat, a rapporté la télévision congolaise.

RDC: Les rebelles seront à Lusaka

Parallèlement, les groupes rebelles ont confirmé qu'ils iraient à Lusaka pour participer à une réunion, mardi soir, du comité politique au niveau ministériel, dont dépend la commission militaire mixte (CMM). Ernest Wamba dia Wamba du RCD-ML a demandé le deploiement rapide du personnel de l'ONU en RDC, tandis que Bizima Karaha du RCD-Goma a indiqué que les gens étaient fatigués de la guerre. 'Les groupes militaires sont confrontés à des problèmes financiers et il est probable qu'avec le déploiement [de l'ONU], il pourrait bien y avoir un cessez-le-feu,' a-t-il indiqué à IRIN.

OUGANDA: Masire et Museveni débattent de la RDC

L'ancien président botswanais, Ketumile Masire, qui facilite le dialogue national intercongolais, a tenu des discussions avec le président ougandais, Yoweri Museveni, la semaine dernière, au cours desquelles ils ont débattu des questions régionales et de l'application de l'accord de paix de Lusaka. Un communiqué émanant de la Chambre d'Etat d'Ouganda, samedi, a fait savoir, qu'en qualité de facilitateur des pourparlers intercongolais, Masire devait consulter toutes les organisations politiques en RDC ainsi que les différents groupes rebelles impliqués dans le conflit. Selon des sources citées par le journal semi-officiel 'New Vision', M. Masire devait rencontrer les leaders rebelles congolais à Kampala et Kigali.

RWANDA: Le procureur demande une 'vraie justice' dans l'affaire Barayagwiza

L'audition de la requête du procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Carla del Ponte, a débuté mardi. Mme del Ponte avait introduit une requête aux fins de révision de la décision de la Chambre d'appel, en novembre dernier, de libérer l'accusé du génocide, Jean-Bosco Barayagwiza, pour vices de procédure. Le procureur général a fait valoir qu'une 'vraie justice' exigeait que la décision soit annulée, et que la Chambre d'appel avait accordé des 'égards excessifs' aux droits de Barayagwiza, accusé de jouer un rôle dans le génocide de 1994, ont rapporté les agences de presse. 'Si Barayagwiza ne peut pas être jugé, cela équivaudra à une violation des droits des victimes,' aurait déclaré Mme del Ponte aux cinq juges de la Chambre d'appel, siégeant à Arusha en Tanzanie, selon Associated Press.

RWANDA: Réinstallation de plus 8 000 familles

Le gouvernement procède à la réinstallation de près de 8 350 familles de la forêt naturelle de Gishwati, au nord-ouest du Rwanda, vers d'autres régions de la préfecture de Gisenyi, d'après le dernier rapport hebdomadaire sur le Rwanda publié par le PNUD. Le document a révélé que les familles qui avaient fui le Rwanda en 1959, étaient retournées dans le pays après le génocide de 1994 et s'étaient installées dans des zones désignées en lisière de la forêt. Au cours des quatre dernières années, les retournés ont cultivé de plus larges parcelles de terres et ont élevé du bétail dans la forêt, suscitant l'inquiétude du gouvernement devant la destruction de l'environnement dans cette zone, a indiqué le rapport. 'Deux sites temporaires ont été ouverts jusqu'à présent dans deux communes de Gisenyi alors qu'un plus grand nombre de personnes continuent à être évincées de la forêt,' a affirmé le texte. Une récente mission conjointe de l'ONU et des ONG a fait ressortir que les familles réinstallées avaient besoin d'aide alimentaire, de bâches en plastique et de soins médicaux, a ajouté le rapport.

Nairobi, le 22 février 2000

[FIN]
[IRIN-CEA: Tél: +254 2 622147 Fax: +254 2 622129
e-mail:irin-cea@ocha.unon.org]

[Les informations contenues dans ce bulletin vous sont parvenues via IRIN, un département d'informations humanitaires des Nations Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les vues des Nations Unies ou de ses agences. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve. Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux sources originales. Les rapports d'IRIN sont archivés sur internet sous : http://www.reliefweb.int/IRIN ]