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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: L'Ouganda serait impliqué dans le conflit ethnique
Un rapport émanant du groupe congolais de défense des droits de l'homme, l'ASADHO, sur le conflit ethnique dans le nord-est de la RDC, a donné un historique des affrontements entre Hemas et Lendus, énumérant les incidents de violence en remontant jusqu'à 1911 pour illustrer l'ancienneté des problèmes divisant les deux communautés. Le rapport a relevé que les combats actuels ont été provoqués par un incident survenu à la fin du mois d'avril 1999 au cours duquel un propriétaire terrien Hema, demeurant près de Kpandroma, a évincé les fermiers Lendus des terres attenantes aux siennes, gr=D4ce au soutien des rebelles du RCD-ML et des autorités ougandaises. L'échec d'une réunion sur la paix, tenue le 19 juin, a marqué le début des hostilités ouvertes. L'ASADHO affirme que les soldats ougandais étaient activement impliqués dans le massacre des Lendus.
Jacques Depelchin, un haut responsable du RCD-ML, a reconnu que les 'soldats ougandais ont été impliqués' et a admis qu'un commandant ougandais, Anthony Kyakabale, cité par l'ASADHO, avait joué un rôle dans les massacres. M. Depelchin a confié que M. Kyakabale avait été démis de ses fonctions et soumis à un conseil de discipline par les autorités ougandaises en novembre dernier. Des sources militaires ougandaises ont confirmé à IRIN que M. Kyakabale avait été rappelé huit mois plus tôt et qu'il avait été mis en examen pour 'mauvaise gestion'. Toutefois, l'Ouganda dément les allégations d'une participation générale, et, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU le 3 février, a rejeté les accusations congolaises de 'génocide' dans l'est du Congo, arguant qu'elles étaient 'sans fondement'.
Le rapporteur spécial de l'ONU pour la défense des droits de l'homme en RDC, Robert Garreton, a indiqué dans un communiqué que si les informations dont il disposait sur le conflit en Ituri étaient confirmées, les événements représentaient des 'crimes contre l'humanité'. M. Depelchin a indiqué à IRIN que quelques troupes ougandaises avaient été payées pour agir au nom des Hemas, 'pour quelques dollars par ci par là', mais ce n'avait pas été la politique du gouvernement ougandais de soutenir un côté particulier dans le conflit.
RDC: Le rapporteur de l'ONU préoccupé par l'exécution des soldats
M. Garreton a aussi exprimé son inquiétude devant l'expulsion du territoire contrôlé par le RCD de l'évêque de Bukavu, Emmanuel Kataliko, qui se trouve maintenant chez lui, dans la ville de Butembo. Dans un communiqué de presse, M. Garreton a indiqué que la situation des droits de l'homme, dans l'est de la RDC, se détériorait rapidement. Il a exhorté les autorités rebelles à lui fournir des détails sur la situation concernant l'évêque. Dans un autre communiqué de presse, M. Garreton a fait part de 'sa profonde consternation' devant l'exécution sommaire de 19 soldats à Kinshasa. Il a déclaré qu'il était particulièrement consterné car ces exécutions avaient eu lieu un jour après que le ministre congolais des droits de l'homme avait réaffirmé l'observation d'un précédent moratoire sur les condamnations à mort. Les exécutions ont eu lieu entre le 28 janvier et le 2 février.
RDC: Holbrooke exhorte Washington à soutenir une force de maintien de la paix
L'envoyé américain auprès de l'ONU, Richard Holbrooke, a exhorté les législateurs américains à soutenir une force de maintien de la paix pour la RDC, ont rapporté les organes d'information. S'adressant mardi aux membres du sous-comité pour l'Afrique, du Comité de relations internationales de la Chambre, il a averti que le 'vide politique et militaire au Congo a attiré des états parias tels que la Libye, l'Iran, la Corée du Nord, Cuba et le Soudan'. 'Ces états cherchent à prendre pied dans une Afrique centrale déstabilisée pour la vente d'armes, les alliés politiques, les bases de terroristes et l'accès aux minerais stratégiques,' a-t-il expliqué. 'Le temps est venu de prendre d'autres mesures pour apporter la paix à cette région explosive.' Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a recommandé l'envoi de 5 537 casques bleus en RDC et M. Holbrooke a souligné la nécessité pour les Etats-Unis de remplir leurs responsabilités de soutien.
BURUNDI: Les parties au conflit achèvent leurs consultations
Les délégués des principales parties au conflit burundais ont achevé leurs réunions de consultations à Dar es Salaam, en préambule aux pourparlers de paix prévus la semaine prochaine à Arusha. 'La rencontre de Dar es Salaam n'était pas prévue pour prendre des décisions mais pour harmoniser les positions,' a fait savoir à IRIN le ministre burundais du processus de paix, Ambroise Niyonsaba. Il a expliqué que la rencontre avait été couronnée de succès car les délégués avaient avancé en acceptant de mettre en place des commissions 'pour enquêter sur le génocide et d'autres meurtres survenus à différents niveaux'. Malgré des perspectives différentes, les délégués ont soumis leurs vues sur d'autres questions telles que le choix d'une démocratie, l'administration de transition et la composition des forces de défense,' a ajouté M. Niyonsaba. Il a souligné que ces décisions seraient prises à Arusha.
Parallèlement, le porte-parole de l'équipe de facilitation, Hashim Mbita, a indiqué à IRIN que les délégués devaient encore se mettre d'accord sur les principes démocratiques constitutionnels, les procédures administratives pour le gouvernement de transition, les procédures électorales et la réforme des forces armées. Le médiateur, l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, a déclaré qu'il impliquera tous les bords burundais dans le processus d'Arusha.
BURUNDI: Le Rwanda n'a pas encore confirmé les conflits entre rebelles
Le Rwanda n'a pas encore confirmé les informations selon lesquelles plus de 300 soldats des ex-FAR et miliciens de l'Interahamwe ont été tués lors de conflits internes avec les rebelles burundais. 'Nous sommes tombés sur des bulletins de presse mentionnant les combats entre les deux groupes, mais nous devons encore vérifier ces informations,' a indiqué mercredi à IRIN le porte-parole du ministère rwandais de la défense, le commandant Emmanuel Ndahiro. 'Toutefois, c'est un développement intéressant dans le sens o=A8 ces groupes ont été alliés. Ceci montre que ce sont de simples terroristes et qu'ils n'ont aucune cause.'
Préalablement, le porte-parole de l'armée burundaise, le colonel Longin Minani a déclaré en conférence de presse que les conflits internes entre les milices rwandaises et le FNL, l'aile armée du PALIPEHUTU, avaient commencé lorsque les Rwandais ont décidé de ramener leurs camps en RDC devant la perspective de la résolution du conflit burundais, facilitée par la médiation de M. Mandela.
RWANDA: Deux autres arrestations de suspects de génocide en Europe
Deux anciens officiers militaires de haut rang ont été arrêtés en Europe sur la base de mandats d'arrêts émis par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). D'après un communiqué émanant du procureur, mardi, François-Xavier Nzuwonemeye a été arrêté chez lui à Montauban, en France, et Innocent Sagahutu a été arrêté dans sa résidence de Ringkjobing au Danemark. Les deux hommes sont des membres des ex-FAR. Le procureur, Carla del Ponte, s'est réjouie de ces arrestations et a remercié les autorités fran=FEaises et danoises de leur coopération. Les deux accusés seront transférés aux centres de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie, dès que cela sera rendu possible.
RWANDA: Habyarimana sur la liste révisée des suspects de génocide
Le gouvernement rwandais a inclus feu le président Juvenal Habyarimana sur une nouvelle liste révisée de suspects de génocide. 'Le 31 décembre, l'année dernière, nous avons publié une nouvelle liste de suspects de génocide,' a indiqué mercredi à IRIN le procureur général rwandais Gérald Gahima. 'Nous avons procédé en retirant 643 cas et en ajoutant 800 supplémentaires dans la catégorie 1. Nous avons ajouté le nom des suspects décédés sur la liste pour permettre aux victimes de demander des dommages et intérêts.
Les experts juridiques ont indiqué qu'en ajoutant les noms des suspects décédés sur la liste, les autorités rwandaises pouvaient automatiquement confisquer les biens des suspects défunts tels que l'ancien président Habyarimana. La loi rwandaise sur le génocide, édictée en 1996, divise les suspects en quatre catégories. La catégorie 1 attribue la peine de mort automatique.
RWANDA: Le parlement approuve les tribunaux de gacaca
Le parlement rwandais a unanimement adopté une loi permettant l'établissement des tribunaux de gacaca basés dans les communautés, a rapporté l'agence rwandaise d'information. La loi constitutionnelle amendée prévoit maintenant l'ouverture d'une sixième branche à la cour suprême qui surveillera les opérations des tribunaux de gacaca. Les juges seront élus par les populations locales au lieu d'être désignés par le conseil des magistrats. D'après le ministre de la justice, Jean de Dieu Mucyo, quelques personnes de haut rang tels que des ministres bénéficieront de l'immunité et ne pourront pas être jugés par les tribunaux de gacaca.
Nairobi, le 16 février 2000
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