NATIONS UNIES
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RWANDA: Kigali demande qu'Annan vienne s'excuser en personne
Le Rwanda a demandé au Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan, de venir en personne à Kigali s'excuser de l'incapacité des Nations Unies à empêcher le génocide de 1994. "Nous attendons du secrétaire général qu'il vienne ici présenter personnellement ses excuses et celles des Nations Unies", a déclaré à la BBC le Ministre au Secrétariat de la Présidence, Patrick Mazimhaka. "Nous espérons qu'il prendra la peine de venir ca r il était en charge à l'époque".
Une enquête indépendante sur le rôle joué par les Nations Unies pendant le génocide, demandée par M. Annan, conclut que l'organisation a failli à ses responsabilités vis à vis du peuple du Rwanda et aurait dû s'excuser "plus clairement, plus franchement e t beaucoup plus tôt". Le rapport, qui estime que les Nations Unies manquaient de leadership et d'esprit de décision, a recommandé que le Secrétaire Général recherche activement les moyens de faire repartir sur des bases nouvelles les relations entre les N ations Unies et le Rwanda. [Le dossier complet est disponible sur le site internet http://www.un.org/News/ossg/rwanda=5Freport.htm]
RWANDA: Annan accepte pleinement les conclusions du rapport
Dans un communiqué exprimant "son profond remords", M. Annan a déclaré qu'il acceptait pleinement les conclusions de la commission d'enquête "y compris celles qui concernent les responsables du Secrétariat des Nations Unies, dont je faisais partie". "De t ous les objectifs que je me suis fixés en tant que Secrétaire Général, aucun ne me tient plus à cour que celui de faire en sorte que les Nations Unies ne faillent plus jamais à leur devoir de protéger une population civile d'un génocide ou d'un massacre m assif", a-t-il dit.
RWANDA: Dallaire dénonce "l'impuissance" des Nations Unies
Le général canadien, Roméo Dallaire, qui commandait la force de maintien de la paix des Nations Unies au Rwanda à l'époque, a fustigé "l'impuissance bureaucratique" de l'ONU. Dans un rapport, obtenu jeudi par le journal canadien 'National Post', M. Dallai re a laissé entendre que, pour lui, la mission de maintien de la paix au Rwanda souffrait de vices de conception dès le début, au stade même de la planification. "Depuis que les Nations Unies ont commencé les opérations de maintien de la paix en 1956, il faut honnêtement dire que l'organisation a tiré très peu de leçons de ses erreurs", indique le rapport Dallaire, selon le 'National Post'. Les pays membres imposent "des structures de forces inadéquates" et "des mandats désespérément restrictifs", tandis que les budgets sont "rognés et compressés pour satisfaire des intérêts bureaucratiques ou nationaux", a-t-il commenté.
RWANDA: Le Rwanda salue la décision française d'extrader un présumé génocidaire
Le Rwanda s'est félicité de la décision de la France d'extrader l'ancien ministre de l'enseignement supérieur, Jean-de-Dieu Kamuhanda, vers le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) à Arusha, au chef de génocide. Interrogé par Radio France Int ernationale, le Ministre de la justice, Jean-de-Dieu Mucyo, a exprimé l'espoir que ce ne serait qu'un début. "Nous savons qu'il y a de nombreux présumés génocidaires en France", a-t-il dit. "J'aurais préféré qu'il soit extradé vers le Rwanda, mais le fait même qu'il ait été arrêté et qu'il sera envoyé à Arusha, c'est déjà quelque chose".
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: Les libérations de prisonniers de guerre devraient commencer avant la fin de l'année
La Commission Militaire Mixte (CMM), chargée de mettre en ouvre l'accord de cessez-le-feu de Lusaka, a proposé que le rapatriement des prisonniers de guerre commence d'ici le 25 décembre. Dans un document de concept général, adopté après la troisième sess ion plénière qui vient de se terminer à Harare et dont IRIN a reçu copie, la CMM a décidé que toutes les parties au conflit devraient remettre une liste de prisonniers de guerre et personnes détenues au président de la CMM et au CICR, avant le 15 décembre . Le mouvement rebelle Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) a toutefois exprimé des réserves quant aux dates, étant donné la situation sur le terrain. Le document prévoit également que des couloirs humanitaires soient mis en place en fonction des résultats d'évaluations humanitaires indépendantes et transparentes.
En ce qui concerne le désarmement, le document précise que les Nations Unies ont la principale responsabilité et obligation de localiser les groupes armés, tandis que la CMM, l'ONU et l'OUA détermineront de concert les modalités pratiques de cette opérati on. Des informations seront demandées au Burundi, qui n'est pas représenté au sein de la CMM mais a des groupes rebelles armés opérant à partir de la RDC.
RDC: La libération des prisonniers politiques est un "pas positif", estime l'UDPS
Le Président Laurent-Désiré Kabila a fait libérer 156 prisonniers politiques à Kinshasa, ont indiqué vendredi à IRIN des sources humanitaires. Parmi eux, 90 membres du Parti lumumbiste unifié (PALU) et quatre de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Un haut responsable de l'UDPS, M. Mukendi, a estimé sur Radio France Internationale que les libérations de mercredi étaient un pas positif. "Cela contribuera à faciliter la conduite du dialogue inter-congolais", a-t-il dit. "Il s'agit d'une décision importante qui nous aidera à avancer". Les autorités ont annoncé que d'autres libérations suivraient, a-t-il ajouté.
RDC: Les envoyés de l'ONU et de Grande-Bretagne s'entretiennent avec Kabila
Le chef de la Mission d'observation des Nations Unies en RDC (MONUC), Kamel Morjane, a eu mercredi avec le Président Kabila des entretiens qu'il a qualifié de "fructueux". M. Morjane a déclaré à la télévision d'Etat de RDC que le président s'était engagé à collaborer avec lui et "à m'aider à accomplir ma difficile mission". Il a expliqué que la MONUC était déterminée à garantir l'indépendance de la RDC et son intégrité terr itoriale.
L'ambassadeur britannique en RDC, Douglas Scrafton, a également rencontré M. Kabila. Au cours de l'entretien, il a rappelé que son gouvernement soutenait l'accord de Lusaka et était prêt à jouer un rôle dans la restauration de la paix en RDC. Il a déclaré à la télévision que le choix de l'ancien président du Botswana, Ketumile Masire, était bon "car le débat inter-congolais peut maintenant avoir effectivement lieu". "Cette longue guerre ne profite à aucun pays, tout le monde a intérêt à ce que la paix pré vale en RDC et dans toute la région", a ajouté M. Scrafton.
RDC: Des inondations à Boma, mais le port de Matadi ne serait pas menacé
Une mission conjointe d'évaluation organisée par le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires (BCAH) dans la province du Bas Congo a noté un "niveau d'eau exceptionnellement élevé" dans la région de Boma, mais a estimé qu'il était peu probable que le port de Matadi soit inondé cette saison. Selon un rapport du BCAH, des terres arables ont été inondées mais pas le port lui-même. Le barrage hydroélectrique d'Inga est conçu pour retenir de grandes quantités d'eau, note le rapport. Des opérations de secours sont en cours, mais les équipes se montrent préoccupées du fait que certaines familles qui n'ont pas été touchées par les inond ations se glissent parmi les bénéficiaires.
OUGANDA: Nouveau déploiement de troupes dans l'ouest
De nouveaux soldats ougandais sont arrivés jeudi à Fort Portal, une ville du district de Kabarole dans l'ouest du pays, pour aider à chasser les rebelles du mouvement 'Allied Democratic Forces' (ADF) qui ont récemment intensifié leurs attaques dans la région. Dans l'édition de vendredi du journal semiofficiel 'New Vision', le chef d'état-major James Kazini, qui coordonne l'offensive militaire contre les rebelles, a indiqué que deux bataillons supplémentaires d'environ 1 000 hommes seraient déployés dans la région.
OUGANDA: Le HCR refuse d'aider les étudiants rwandais demandeurs d'asile
Le HCR a signalé jeudi qu'il n'apporterait pas d'aide humanitaire à un groupe d'étudiants rwandais qui ont demandé l'asile en Ouganda, car rien n'indique qu'ils aient été l'objet de persécutions au Rwanda. Selon un communiqué du HCR diffusé à Kampala, l'a gence a mené des enquêtes sur le cas de ces étudiants rwandais qui affirment qu'ils risquent l'emprisonnement au Rwanda parce qu'ils ont protesté contre l'enseignement en français, une langue qu'ils ne possèdent pas. Pour le HCR, il a été établi que tous les étudiants rwandais sont censés avoir une bonne connaissance de l'anglais et du français, et que le gouvernement a proposé des cours de langue aux étudiants concernés mais que ceux-ci ont refusé d'étudier le français. Il est également établi que ces ét udiants ont participé, au début de l'année, à une manifestation contre la politique du gouvernement rwandais d'imposer le français comme langue obligatoire dans leur cursus académique.
OUGANDA: Il y aurait des liens entre Kampala et l'UNITA, selon HRW
Un nouveau rapport de l'organisation de défense des droits de l'Homme 'Human Rights Watch' (HRW) suggère l'existence de liens entre l'Ouganda et les rebelles angolais de l'UNITA, indique la BBC. Le rapport présente la liste d'environ 20 avions qui se sera ient posés "sans notification préalable" dans des régions contrôlées par l'UNITA l'an dernier. L'un des avions aurait été donné en leasing à l'armée de l'air ougandaise en 1998. "Ce que cet avion faisait à ce moment-là dans les régions contrôlées par l'UN ITA reste à déterminer", indique le rapport. Les investigations menées par HRW révèlent que de hauts responsables ougandais seraient impliqués.
BURUNDI: MSF s'installe à Ruziba
Médecins sans Frontières (MSF) a établi un camp à Ruziba, en Bujumbura Rural, pour procurer une aide médicale aux populations touchées par une épidémie de choléra dans les camps de regroupement de la province. Une responsable de MSF à Nairobi a indiqué à IRIN qu'en fin de semaine dernière l'agence avait reçu une lettre du Ministère burundais de la santé lui demandant de reprendre pleinement ses opérations dans les camps. "Bien que cette demande soit inacceptabl e, MSF a décidé d'établir un centre de lutte contre le choléra à Ruziba", a-t-elle précisé. "MSF a choisi Ruziba parce que c'est proche de la ville et qu'il n'y a pas d'ONG médicale dans la zone". Selon les chiffres fournis par le Ministère, quelque 161 cas présumés de choléra ont été enregistrés en cinq jours, dont cinq décès. MSF n'a pu confirmer ces chiffres. L'agence a par ailleurs indiqué que selon des informations non confirmées, il y aurait des risques d'épidémie dans six autres camps. "Toutefois, nous ne pouvons aller dans les camps que si l'épidémie de choléra est officiellement déclarée, et cela, seuls le Ministère de la santé ou l'OMS peuvent le faire", a-t-elle expliqué.
BURUNDI: Washington demande la fin des déplacements forcés de populations
Jeudi, Washington a appelé le gouvernement burundais à mettre fin aux transferts de civils vers des camps de regroupement, une politique qui, selon les Etats-Unis, non seulement est à la base des décès et maladies signalés dans les camps, mais "engendre u n ressentiment durable", a déclaré le porte-parole du Département d'Etat, James Foley, cité par l'AP. "Les Etats-Unis condamnent fermement et sans équivoque les attaques rebelles contre les populations civiles de la région", a-t-il dit. "Les Etats-Unis re stent néanmoins profondément préoccupés par les déplacements forcés de populations et leurs conséquences humanitaires et en termes de droits de l'Homme".
BURUNDI: Le gouvernement défend sa politique
Parallèlement, le gouvernement burundais a rappelé que son programme de regroupement avait été mis en place "à la demande des populations", qui désiraient être protégées de la violence et des intimidations des groupes rebelles, a déclaré un porte-parole m ilitaire burundais, cité par la BBC. Le gouvernement affirme également que son action est mal comprise par ses détracteurs et demande à la communauté internationale de l'aider davantage pour garantir que les camps soient viables.
Nairobi, le 17 décembre 1999.
[FIN]
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