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Bulletin quotidien d'information No. 1195 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN
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RWANDA: L'armée tue 150 rebelles dans de violents combats

Des groupes de défense de l'environnement ont fait état de violents combats dans le nord-ouest du Rwanda, signalant qu'un gorille de montagne en voie de disparition avait été tué et mangé par des miliciens rwandais affamés alors qu'ils traversaient la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Dans un communiqué parvenu à IRIN, le Programme international de protection des gorilles (PIPG) a confirmé que les affrontements dans la région frontalière entre les deux pays s'étaient intensifiés au cours des deux dernières semaines, précisant que des groupes de milices quittaient la forêt de Virunga pour pénétrer au Rwanda. Selon le communiqué, le regain des combats entre l'armée rwandaise et les milices a entraîné la capture d'au moins 400 rebelles et la mort d'un certain nombre de miliciens. " Deux des rebelles capturés ont avoué aux autorités du parc rwandais qu'ils avaient tué un gorille pour le manger, " apprenait-on dans le communiqué. Le porte-parole de l'armée rwandaise le lieutenant-colonel Jean-Bosco Kazura a déclaré jeudi à IRIN que les miliciens Interahamwe et les anciens soldats de la FAR (ancienne armée rwandaise) ne " visaient " pas les gorilles. Il a qualifié l'incident d '" exception ". " Il est plus probable qu'ils (les rebelles( étaient encerclés par l'armée et qu'ils avaient besoin de nourriture, " a-t-il expliqué. Selon Kazura, l'armée rwandaise a tué 150 rebelles et capturé 32 hommes lors de " violents affrontements " avec les forces des Interahamwe et de l'ancienne armée des FAR dans les journées de mardi et mercredi. Il a affirmé que les rebelles - dont le nombre oscillait entre 300 et 400 - avaient quitté leurs cachettes en RDC pour s'infiltrer dans le district de Cyanzarwe dans la province de Gisenyi. (Pour obtenir un rapport complet, se référer à l'article séparé d'IRIN du 7 juin intitulé " Rwanda : Heavy fighting in northwest as militiamen kill gorilla")

RWANDA: Verdict attendu dans le procès des Rwandais à Bruxelles

Le jury de la cour d'assises de Bruxelles devait rendre jeudi son verdict dans le procès des quatre Rwandais accusés de génocide. Le professeur d'université Vincent Ntezimana, le directeur d'usine et ancien ministre Alphonse Higaniro, et les religieuses Consolata Mukangango et Julienne Mukabutera, alias sour Gertrude et sour Maria Kizito, sont accusés d'avoir participé directement ou indirectement au génocide rwandais, a rappelé l'AFP. S'ils sont reconnus coupables, ils risquent une peine maximale d'emprisonnement à vie. Leur procès, qui a débuté le 17 avril dernier, se déroule dans le cadre d'une loi unique datant de 1993 qui permet aux tribunaux de Belgique de juger des résidents belges, quelle que soit leur nationalité, pour des allégations de crimes commis à l'étranger. Le procureur Alain Winants, dans son résumé de l'affaire, a déclaré que les accusés avaient " provoqué et ordonné " les massacres, fourni les moyens ayant permis les tueries ou simplement choisi de ne pas intervenir. Les avocats de la défense ont rejeté les accusations des témoins à charge les qualifiant de " mensonges ".

Les religieuses, jugées par les psychiatres comme ayant des personnalités " fragiles " et souffrant de stress post-traumatique, ont déclaré au jury qu'elles avaient fait tout ce qui était en leur pouvoir pour protéger les Tutsis réfugiés dans le couvent de Sovu au Rwanda. Cependant, sour Gertrude a avoué que le chef milicien Emmanuel Rekeraho l'avait prévenue que les Hutus allaient attaquer le couvent mais qu'elle n'avait communiqué cette information ni aux réfugiés ni aux autres nonnes afin " d'éviter tout ennui ".

RWANDA: Premier acquittement prononcé par le TPIR

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) sis à Arusha a acquitté jeudi le suspect de génocide, l'ancien maire rwandais Ignace Bagilishema, poursuivi pour sept actes d'accusation, déclarant que le parquet n'avait pas réussi à prouver sans l'ombre d'un doute son implication dans le génocide, a rapporté l'agence Hirondelle. C'est la première fois que le TPIR acquitte un suspect.

Le juge présidant le procès, Erik Mose de la Norvège, s'est appuyé sur le " manque " de preuves du parquet concernant la plupart des accusations et le caractère contradictoire et peu fiable des témoignages. Bagilishema - qui était maire de la commune de Mabanza dans la préfecture de Kibuye pendant le génocide de 1994 - avait plaidé non coupable face aux sept chefs d'accusation de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Il avait été arrêté en février 1999 en Afrique du Sud puis transféré à Arusha.

RWANDA: Un second enquêteur du TPIR soupçonné d'avoir des liens avec les accusés

Un second enquêteur de la défense travaillant pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) sis à Arusha est soupçonné d'avoir des liens avec l'un des accusés, a rapporté l'agence d'information Hirondelle. Un témoin du parquet entendu dans le cadre du procès de l'ancien ministre des transports André Ntagerura a identifié mercredi l'enquêteur Malien Habyarimana comme un ancien directeur général dans le même ministère durant le génocide de 1994. Suite à ce témoignage, le parquet a déclaré qu'il y avait des " éléments indiquant un lien entre la dite personne Habyarimana et Ntagerura ". Cependant, l'avocat français de Ntagerura, Benoît Henri, a contesté les déclarations du témoin.

Ntagerura est jugé conjointement avec l'ancien commandant militaire de Cyangugu, Samuel Imanishimwe, et l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki. Les trois hommes sont accusés de génocide et de crimes contre l'humanité et d'avoir joué un rôle dans les massacres de Tutsis à Cyangugu pendant le génocide.

Le 19 mai dernier, Siméon Nshamihigo, enquêteur de la défense dans le cadre du procès de Imanishimwe, a été arrêté à la demande du procureur du TPIR. Il fait l'objet d'une enquête pour définir son rôle dans le génocide et se trouve actuellement en détention provisoire.

RWANDA: Un juge français est à Arusha pour enquêter sur l'accident d'avion de 1994

Un juge français chargé d'enquêter sur le crash de l'avion survenu en avril 1994, qui a tué l'ancien président rwandais Juvénal Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira, facteur ayant déclenché le génocide, se trouve actuellement à Arusha pour interroger des suspects détenus par le TPIR, a rapporté l'agence d'information Hirondelle.

Selon des sources informées, le juge Jean-Louis Bruguière est arrivé lundi pour interviewer six suspects. Un tribunal français a mandaté le juge Bruguière pour mener une enquête internationale sur les circonstances de ce crash au nom des familles des trois membres de l'équipage français également morts dans l'accident.

BURUNDI: Neufs personnes tuées à Kanyosha

Des assaillants inconnus ont ouvert le feu jeudi sur un groupe de personnes, faisant neuf victimes, près d'un point de contrôle militaire dans la commune de Kanyosha, dans la province de Bujumbura Rural, ont déclaré à IRIN des sources humanitaires travaillant dans la région. " Il s'agissait pour la plupart de fermiers et de commerçants qui se rendaient en ville pour y vendre leurs marchandises. Ils étaient presque tous à bicyclette, " a précisé une source. Cependant le porte-parole de l'armée, le colonel Augustin Nzabampema, a confirmé à IRIN qu'il y avait eu un incident sur cette route mais qu'il s'agissait d'une embuscade sur un véhicule. Il a indiqué qu'il n'avait pas de précisions sur le nombre de victimes mais il a attribué l'incident aux rebelles.

BURUNDI: Le Conseil de sécurité appelle au cessez-le-feu

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé mercredi toutes les parties impliquées dans le conflit au Burundi à " cesser immédiatement les hostilités " et à respecter les droits de l'homme et le droit international. " Les membres du Conseil réitèrent leur ferme soutien en faveur de l'accord d'Arusha considéré comme la base pour la résolution du conflit au Burundi, et sont unanimement convaincus qu'il n'existe pas de solution militaire au conflit, " a déclaré le président actuel du Conseil, l'ambassadeur du Bengladesh Anwarul K. Chowdhury, à des journalistes à New York. " Les groupes armés ne devraient pas poursuivre leurs objectifs en utilisant la violence. " L'ambassadeur Chowdhury s'exprimait à l'issue d'une réunion du Conseil sur le Burundi.

Il a fait savoir que les membres du Conseil encourageaient également le dialogue entre le gouvernement et les rebelles, et qu'ils appelaient les pays de la région à user de leur influence pour faire entrer les groupes armés dans le processus de paix. Ils ont approuvé les conclusions de la mission du Conseil au Burundi et demandé une nouvelle fois aux Forces nationales de libération (FNL) et aux Forces pour la défense de la démocratie (FDD) de se joindre au processus d'Arusha et de s'abstenir de toute action violente. Les membres ont également constaté les progrès du processus de paix lors de la session du Comité de suivi de l'application (CSA) réuni à Arusha entre le 28 mai et le 4 juin. Ils ont également réaffirmé leur soutien à Nelson Mandela, le facilitateur du processus de paix d'Arusha, et aux initiatives régionales tentant de restaurer la paix dans un pays dévasté par les conflits.

RCA: Les forces gouvernementales affirment avoir chassé les rebelles

Le gouvernement de la République Centrafricaine (RCA) a annoncé que le reste des rebelles alliés à l'ancien président André Kolingba, responsables de la tentative de coup d'état de lundi dernier, avaient été chassés de la capitale Bangui, selon Radio France Internationale (RFI). " Nous avons réussi à chasser ceux qui ont essayé de monter ce coup d'Etat, et nous avons repris toutes les localités dont ils s'étaient emparés il y a quelques jours. Nous avons repris possession du port pétrolier et de la station émettrice, qui était légèrement endommagée, mais nous allons la remettre en état de façon à ce que la radio nationale soit restaurée dans les jours à venir, a déclaré le ministre de la défense Jean-Jacques Demafouth, cité par RFI. Les soldats rebelles ont contesté ces déclarations, affirmant qu'ils s'étaient retirés de la ville pour des raisons purement stratégiques et qu'ils attendaient simplement des ordres de Kolingba pour lancer une contre-offensive.

Une source émanant d'une ONG à Bangui a informé IRIN que les organisations humanitaires sur le terrain estimaient qu'au moins 50 000 personnes déplacées avaient maintenant besoin d'urgence de vivres et de soins médicaux. Le nombre officieux de morts durant ces onze jours de violences est estimé entre 250 et 300 personnes.

La même source a également indiqué qu'un semblant de normalité revenait dans la ville, tandis que les piétons et les véhicules commencent à s'aventurer en dehors du centre ville. Une autre source a signalé que la circulation reprenait lentement sur l'axe routier principal à l'ouest de Bangui et qu'une partie des habitants qui avaient fui la capitale pour échapper aux combats commençait à revenir chez eux.

RDC: Le retrait du MLC confirmé par des observateurs militaires de l'ONU

La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC) a confirmé q ue la rébellion soutenue par l'Ouganda, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) avait entamé le retrait de ses troupes des lignes de front. Le porte-parole de l'ONU, Hamadoun Toure, a déclaré mercredi à des journalistes que le MLC avait commencé à se désengager le 1er juin des villes de Befale, Bolomba, Basankusu et Imese dans la province septentrionale de l'Equateur, comme il l'avait promis à la mission du Conseil de sécurité de l'ONU lors de sa récente visite en RDC et dans les pays voisins. Ce retrait permettra le déploiement des troupes de maintien de la paix de l'ONU dans les zones occupées par les forces rebelles et gouvernementales.

Le MLC est le dernier des partis signataires de l'accord de paix de Lusaka à retirer ses forces, comme convenu par tous les partis en février après que le président Joseph Kabila ait relancé le processus. Le MLC avait refusé de rejoindre le désengagement général des forces armées en RDC, arguant qu'il craignait pour la sécurité des civils qu'il laissait derrière lui, mais il a été rassuré par les Nations unies qui ont promis de fournir de l'aide humanitaire. Le MLC contrôle une large tranche de territoire dans le nord du pays.

RDC: Le commandant de la SADC dément les accusations de pillage

Le commandant des forces de la Communauté de développement de l'Afrique australe (CDAA) en République démocratique du Congo (RDC), le général de division Edzai Chimonyo, a démenti les informations selon lesquelles des hauts responsables militaires de la CDAA stationnés en RDC pillent les ressources du pays, notamment les diamants. Dans un entretien mercredi avec la radio et télévision zimbabwéenne dans la ville diamantifère orientale de Mbuji-Mayi, le général de division Chimonyo a affirmé que les informations étaient fausses et destinées à démoraliser et ternir la réputation des forces de coalition de la CDAA en RDC.

M. Chimonyo a souligné que les membres de la presse zimbabwéenne étaient libres de se rendre sur le front oriental de la RDC sous contrôle de la CDAA pour vérifier la situation. Il a indiqué que lorsque de telles allégations survenaient, une équipe parlementaire pouvait effectuer une visite de contrôle et enquêter sur la situation. M. Chimonyo a également noté que si des cas de mauvaise conduite de la part des forces de la CDAA devait apparaître, une équipe d'intervention de la CDAA était habilitée à mener l'enquête, poursuivre en justice et punir toute personne jugée coupable.

RDC: Le RCD accroît ses efforts pour réprimer les Mayi-Mayi

Pour faire face à l'insécurité incessante et la récente opération " ville morte " des combattants Mayi-Mayi dans la ville d'Uvira, à l'est de la RDC, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) basé à Goma a accru ses efforts pour lutter contre les combattants Mayi-Mayi et leurs partisans, a rapporté mercredi l'agence d'information privée burundaise NetPress. Elle a indiqué que les auteurs présumés des pamphlets qui avaient appelé à une action " ville morte " et leurs complices - y compris ceux qui avaient imprimé les pamphlets - avaient été arrêtés, ainsi que tous les chauffeurs de taxi et les hommes d'affaires qui avaient répondu à l'appel et déserté les rues.

Avec l'aide de l'armée rwandaise, la force militaire du RCD a lancé simultanément une attaque de plusieurs jours sur les plateaux centraux de la plaine de Ruzizi, dans les régions aux alentours de Lemera, Katobo et Rugeje, les soi-disant fiefs des Mayi-Mayi et de leurs alliés, le mouvement rebelle burundais des Forces pour la défense de la démocratie (FDD) et les milices Interahamwe rwandaises. Plus de 30 personnes appartenant aux " forces négatives " ont, semble-t-il, été tuées au cours de l'offensive. Les autorités du RCD ont déclaré à NetPress qu'ils pensaient que cela représentait une solution durable dans la région puisque plusieurs bases des " forces négatives " auraient été détruites.

Nairobi, le 7 juin 2001

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