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BURUNDI: La réunion à Arusha organisée à un "moment inopportun"
La réunion organisée par Mark Bomani, le représentant du médiateur pour les négociations de paix au Burundi, a été jugée "inopportune". "La réunion a été convoquée trop tôt et au mauvais moment, " a déclaré jeudi l'analyste du Burundi, Jan Van Eck. "La rencontre ne donnera pas de résultats en ce qui concerne le problème de la transition," a-t-il indiqué à IRIN. Mercredi, des responsables du gouvernement et de l'armée ont déclaré à IRIN qu'ils ne participeraient pas à la réunion qui devait se tenir jeudi à Arusha pour discuter du problème de la transition. Des partis politiques appartenant au G10, l'UPRONA, le PARENA et le CNDD ont également affirmé qu'ils ne se rendraient pas à cette rencontre, déclarant que leur priorité actuelle était la mise en place d'un cessez-le-feu. Le gouvernement a fait savoir qu'il avait lui aussi la même priorité.
M. Van Eck a expliqué qu'une délégation d'anciens, de représentants de la société civile, du clergé et de l'armée avaient rencontré, il y a deux semaines en Afrique du Sud, le médiateur pour le processus de paix au Burundi, Nelson Mandela. Il a souligné que les représentants de l'armée avaient proposé à M. Mandela d'essayer d'aider à trouver un consensus sur la question de la présidence si on leur en laissait le temps. "Cela s'est passé il y a environ deux ou trois semaines, s'attendre à ce qu'ils aient obtenu un consensus en si peu de temps serait prématuré ," a-t-il ajouté. "L'échec de la réunion viendra plus du fait de son caractère inopportun," a-t-il répété.
BURUNDI: La paix sera possible après un "équilibre du pouvoir"
Parallèlement, la paix ne pourra être restaurée au Burundi que lorsque les forces combattantes réaliseront qu'elles ne peuvent pas vaincre "l'ennemi", a déclaré l'analyste du Burundi, Jan Van Eck. S'exprimant à propos de la récente position adoptée par le FNL et le gouvernement - les deux camps ont confirmé la poursuite de la lutte armée - M. Van Eck a indiqué qu'il y aurait une "escalade" des hostilités dans le pays au cours des prochains mois. "Les forces ennemies doivent parvenir à un équilibre du pouvoir et se rendre compte que personne ne peut remporter une victoire militaire, alors elles seront prêtes à négocier," a-t-il expliqué jeudi à IRIN. "Ensuite pourra se mettre en place un cessez-le-feu efficace," a-t-il ajouté. Il a précisé qu'en raison du retour des mouvements de rebelles dans le pays et des quelques attaques qu'ils avaient menées dans plusieurs régions, "ils pensent qu'ils peuvent gagner avec les armes". "L'armée a dû intensifier ses contre-attaques," a indiqué M. Van Eck.
L'analyste a jugé bon que la délégation du Conseil de sécurité de l'ONU ait visité le pays et déclaré qu'il n'existait pas de solution militaire au conflit. Il a rappelé que la communauté internationale était favorable à la paix au Burundi. "Elle a besoin d'être convaincue du sérieux et du travail mis en oeuvre pour parvenir à la paix, et elle financera le processus." "Il ne fait aucun doute pour le Burundi, la région et la communauté internationale que la guerre au Burundi doit finir," a expliqué M. Van Eck. "Quelques-uns des chefs rebelles souhaiteraient un cessez-le-feu même maintenant mais ils auraient du mal à convaincre certains de leurs partisans persuadés qu'ils peuvent gagner la guerre par la force des armes."
BURUNDI: La délégation de l'ONU rencontre Buyoya
La délégation du Conseil de sécurité de l'ONU, qui effectue une tournée dans la région des Grands Lacs, s'est entretenue mercredi à Bujumbura, au Burundi, avec le président du pays, Pierre Buyoya, et d'autres leaders. Les membres de la délégation ont souligné qu'ils étaient conscients du lien entre les situations du Burundi et de la RDC voisine. "Nous ne permettrons pas qu'une solution au conflit en RDC soit adoptée au détriment du Burundi," a déclaré dans une communiqué onusien le chef de la délégation, l'ambassadeur français Jean-David Levitte, à l'issue d'une rencontre d'une heure entre les membres de la délégation et les signataires des accords d'Arusha. Soulignant "qu'il n'y a pas de solution militaire" à la crise burundaise, M. Levitte a indiqué que le Conseil plaiderait en faveur de la paix et de la mise en place d'institutions démocratiques protégeant à part entière les droits des minorités.
M. Levitte a également noté que, pour la première fois, le Burundi avait assisté en tant qu'observateur à la réunion entre le Conseil et le Comité politique pour l'accord de Lusaka, qui s'est tenue mardi soir en Zambie sur la question de la RDC. La délégation du Conseil est désormais en route pour Dar es Salaam, en Tanzanie, o=F9 elle doit rencontrer les responsables du groupe rebelle armé qui n'a pas signé l'accord - les Forces nationales pour la libération (FNL).
RDC: L'otage suédois appelle à des négociations de libération
Un Suédois, Bjoern Rugsten, qui fait partie des 26 otages enlevés par les guerriers Mayi-Mayi à Mangina, au nord-est de la RDC, a lancé un appel à l'aide internationale dans un message reçu jeudi par Human Rights Watch. M. Rugsten, un fournisseur de camions pour la société thaïlandaise d'exploitation forestière DAR-Forest, visitait l'enceinte de l'entreprise lorsqu'il a été enlevé le 15 mai dernier, avec un citoyen kenyan et 24 ressortissants thaïlandais, a annoncé un communiqué de HRW. Les négociations pour la libération des otages ont été interrompues lorsque les Mayi-Mayi, opposés à l'occupation étrangère en RDC, ont exigé le retrait des soldats de l'armée occupante ougandaise et de leur allié local, le Front de libération congolais (FLC). Les deux armées auraient envoyé des renforts dans la région, semble-t-il pour préparer une attaque en vue de libérer les otages. "Lorsque les Mayi-Mayi ont appris l'arrivée de nouvelles troupes, ils ont immédiatement déplacé les otages vers une nouvelle cachette," a indiqué HRW.
Dans son message enregistré et communiqué par téléphone à HRW, M. Rugsten a fait appel à toutes les parties concernées et à la communauté internationale, dans les termes suivants: "S'il vous plaît, n'envisagez pas le recours éventuel à la force pour nous libérer. Cela mettrait nos vies en danger. Je suis sûr que les gouvernements présents au Congo sont raisonnables mais je leur demanderais de réfléchir encore une fois à ce qu'ils font dans ce pays." Les ravisseurs demandent que des émissaires de la mission d'observateurs de l'ONU au Congo (MONUC) et d'une ou plusieurs ambassades implantées dans la région surveillent les négociations. Ils ont nommé des représentants des USA, de la France, de la Belgique, du Soudan, de la Libye, du Zimbabwe et de l'Angola, susceptibles de faire office d'observateurs. "Des prêtres de la région qui ont essayé de négocier la libération des otages craignent que toute tentative de libération par la force ne mette leur vie en danger," a déclaré Suliman Baldo, responsable de la recherche pour la division Afrique de HRW. "Les civils de la région craignent également que les soldats ougandais et du FLC ne lancent des représailles contre eux car ils sont soupçonnés de soutenir les Mayi-Mayi," a-t-il ajouté.
RDC: Le Rwanda, l'Ouganda et le RCD accusés d'avoir assassiné Kabila
Le gouvernement congolais a accusé mercredi le Rwanda, l'Ouganda et le mouvement rebelle basé à l'est de la RDC, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), d'avoir assassiné en janvier dernier le président Laurent-Désiré Kabila. Selon la BBC, le rapport de l'enquête désigne le garde du corps, Rashidi Mizele, comme l'assassin mais précise qu'il faisait partie d'un complot d'assassinat plus large. Le correspondant de la BBC à Kinshasa a indiqué que l'enquête n'apportait aucune précision et n'était rien d'autre qu'une "opération de camouflage". Une centaine de personnes, dont l'aide de camp de M. Kabila, Eddy Kapend, ont été arrêtées au lendemain de l'assassinat du président, mais le rapport ne les mentionne pas.
"Le Rwanda et le RCD-Goma ont travaillé ensemble à l'assassinat du chef de l'Etat," a indiqué le procureur général de la RDC, Luhonge Kabinda Ngoy, lors de son annonce des conclusions de l'enquête. "Leurs services de renseignements spéciaux et leurs représentants se trouvaient à Kinshasa et dans certains pays voisins. Cela faisait partie d'un complot pour monter un coup d'Etat," a-t-il déclaré, dans des propos cités par la BBC. L'Ouganda et le Rwanda ont rejeté ces accusations. "Nous n'avons jamais participé à une telle entreprise. Nous ne croyons pas aux assassinats comme un message de stratégie politique," a déclaré un porte-parole ougandais, cité par la BBC. "Ils inventent tout de toutes pièces pour salir la réputation de leurs ennemis. Qu'ils fournissent la preuve de leurs allégations," a déclaré un porte-parole du gouvernement rwandais.
RDC: Des soldes en faux billets verts
Le ministre sud-africain de la défense, Mosiuoa Lekota, a annoncé que son ministère enquêtait sur un incident au cours duquel 160 000 rands en faux dollars américains - l'équivalent de 20 138.50 dollars - avaient été remboursés au service financier de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) par un soldat en retour de mission de la RDC, a rapporté mercredi l'agence de presse sud-africaine (SAPA). Le ministre, qui répondait à une question de l'Assemblée, a expliqué que les faux billets verts avaient été ensuite distribués aux membres de la SANDF se rendant en mission en RDC, et que la fraude avait été détectée alors qu'ils essayaient de les utiliser en RDC. M. Lekota a indiqué que les investigations dans cette affaire étaient "à un stade très sensible". Il a précisé que le dossier était sur le point d'être classé car les enquêteurs connaissait le coupable.
RWANDA: L'enquêteur nie les accusations produites contre lui
L'enquêteur de la défense pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Siméon Nshamihigo, soupçonné d'avoir participé au génocide de 1994 et actuellement détenu par les autorités tanzaniennes, a plaidé mercredi "non coupable" à des charges d'immigration illégale devant un tribunal d'Arusha. Selon l'agence d'information indépendante Hirondelle, M. Nshamihigo nie être en possession illégale de deux faux passeports congolais. Récemment arrêté, il travaillait sous un nom d'emprunt comme enquêteur de l'équipe de la défense d'un ancien commandant de la garnison militaire de Cyangugu au sud-ouest du Rwanda, Samuel Imanishimwe. Il est détenu par la Tanzanie pour immigration illégale mais il est également soupçonné d'avoir participé au génocide du Rwanda.
OUGANDA: Nomination de la commission d'enquête
Le gouvernement ougandais a désigné une commission d'enquête chargée d'examiner les allégations d'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse de la RDC, a annoncé mercredi la radio ougandaise. La commission siégera pendant trois mois. Le mandat de la commission a été émis par le ministre des affaires étrangères, Alfred Mubanda, en réponse à un rapport publié le 16 avril dernier par un groupe d'experts de l'ONU sur l'exploitation illégale des ressources de la RDC, et qualifié "d'imparfait" par le gouvernement ougandais. Le pays répond également écho à la requête du Conseil de sécurité de l'ONU qui lui a demandé de conduire sa propre enquête sur les allégations, a ajouté la radio nationale.
Nairobi, le 24 mai 2001
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