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Bulletin quotidien d'information No. 1178 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
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RWANDA-OUGANDA: Les deux Etats rejettent les allégations de la RDC

Le Rwanda et l'Ouganda ont dénoncé vivement les propos tenus récemment devant le Conseil de sécurité par la délégation permanente de la RDC auprès de l'ONU. Dans une lettre adressée la semaine dernière au Conseil, l'ambassadeur rwandais près l'ONU, Anastase Gasana, fait référence à une lettre signée par le chargé d'affaires congolais, Atoki Ileka, sur le meurtre de six employés de la Croix-Rouge dans le district de l'Ituri au nord-est du pays. Dans sa lettre, la RDC allègue que ces meurtres ont "très probablement été commis par des membres de l'armée régulière ougandaise (UPDF) qui ont 'découvert' les corps", mais elle appelle aussi le Rwanda à "garantir le démantèlement de tous les mouvements criminels et mafieux ainsi que les structures et les réseaux que le pays [le Rwanda] a malheureusement organisés en RDC".

Tout en se disant choqué du meurtre des collaborateurs de la Croix-Rouge, le Rwanda accuse le chargé d'affaires congolais de "créer volontairement une horrible confusion...en établissant un lien entre les autorités rwandaises et les présumés mouvements criminels et mafieux". "Il apparaît clairement que la RDC entend créer une confusion et détourner l'attention de la communauté internationale des importantes questions et préoccupations du gouvernement rwandais suite à sa réponse positive concernant la mise en application immédiate de l'accord de paix de Lusaka," stipule la lettre du Rwanda.

Quant à l'Ouganda, il qualifie les allégations congolaises de "non fondées". Dans sa lettre au Conseil de sécurité, le chargé d'affaires Fred Beyendeza déclare que les accusations sont "graves et devraient être appuyées par des preuves crédibles". "De telles déclarations reposant sur des on-dits et des mensonges font preuve d'un manque de délicatesse envers les familles impliquées mais reflètent aussi un manque de responsabilité et de sérieux de la part de leur auteur," a-t-il ajouté. M. Beyendeza a ajouté que l'armée ougandaise apportait son aide dans le cadre de l'enquête ouverte pour retrouver les auteurs des crimes de la Croix-Rouge.

BURUNDI: La RDC accusée de mener une "tactique de diversion"

Le Burundi a également démenti les accusations émanant du chargé d'affaires congolais, Atoki Ileka, selon lesquelles il affirme que Bujumbura maintenait des troupes dans les villes de Pweto et de Kalemie, dans la province du Katanga en RDC. "Mon gouvernement a reçu des informations relatives à l'annonce du gouvernement du Burundi du retrait de trois de ses bataillons des villes de Pweto et Kalemie," a déclaré M. Ileka dans sa lettre au Conseil de sécurité. "Cette annonce du retrait des éléments de l'armée régulière du Burundi démontre clairement - malgré les fréquentes dénégations des autorités de ce pays - leur importante implication dans cette vaste entreprise de déstabilisation en RDC."

Dans sa réponse, le représentant permanent du Burundi auprès de l'ONU, Marc Nteturuye, a d'abord démenti que son pays avait fait une telle annonce. "Le gouvernement du Burundi dément catégoriquement les allégations exprimées dans cette lettre selon lesquelles le Burundi a commis un acte d'agression à l'encontre de la RDC," affirme-t-il. "Au lieu de prendre des mesures aussi inutiles qu'anachroniques, le chargé d'affaires aurait dû chercher à encourager la poursuite du dialogue entre son pays et le nôtre." M. Nteturuye qualifie les propos de "tactique de diversion", malgré les pourparlers entamés entre les deux pays sur les questions de sécurité.

BURUNDI: Prochaine réunion du CSA prévue ce mois-ci

Le Comité de suivi et d'application (CSA) de l'accord de paix d'Arusha tiendra sa troisième session à Arusha en Tanzanie du 28 mai au 4 juin et examinera les différents aspects de son mandat. Selon un ordre du jour provisoire émanant du CSA, une session sera consacrée aux questions relatives aux réfugiés et aux personnes déplacées. Parmi les autres questions au menu, figureront le statut d'une commission indépendante sur les prisonniers politiques qui serait mise en place par le gouvernement, le contrôle des activités du gouvernement actuel et la mise en place de mécanismes pour trouver des solutions aux différends entre les parties et enfin l'engagement du CSA aux appels à l'arrêt des hostilités. Les questions relatives aux conditions nécessaires pour l'établissement d'institutions transitoires seront également évoquées lors de cette prochaine rencontre du CSA.

BURUNDI: Les otages de MEMISA sont "sains et saufs"

L'association humanitaire MEMISA - dont six membres ont été enlevés par les rebelles des Forces pour la défense de la démocratie (FDD) au sud du Burundi et emmenés en Tanzanie - annonce que ses six employés sont "bien traités et en bonne santé". Un responsable de MEMISA a néanmoins déclaré mardi à IRIN que les six employés "étaient chaque soir déplacés d'un camp à l'autre" et étaient fatigués de ces déplacements quotidiens. Ce responsable a ajouté que l'organisation est en contact régulier avec le FDD et de nombreux efforts sont déployés pour garantir la libération des otages. La source n'a pas été en mesure de confirmer les informations de l'agence de presse privée Netpress suggérant que les rebelles souhaitent échanger les otages contre des stocks de médicaments.

Les six employés de cette ONG sillonnaient vendredi la province de Makamba pour apporter une assistance aux personnes déplacées par la guerre civile du Burundi. Parmi ces six personnes, figurent cinq travailleurs humanitaires dont quatre femmes et leur chauffeur. Ils étaient arrivés dans la région de Makamba mardi dernier pour soigner et distribuer des médicaments à la population locale.

BURUNDI: 20 prévenus condamnés pour les massacres de 1993

Une vingtaine de prévenus, jugés par le tribunal criminel de Ngozi (au nord du Burundi) ont reçu des peines allant de 15 ans d'emprisonnement à la peine capitale pour leur "participation dans des massacres" commis dans le nord du pays après l'assassinat du premier président élu démocratiquement, Melchior Ndadaye, en 1993, a rapporté l'agence de presse privée Netpress. Selon l'agence, la plupart de ces 20 personnes - qui ont fait appel de leur condamnation - sont originaires de la province septentrionale du Kirundo.

RDC: Deux factions rivales de l'ancien parti de Mobutu vers la réconciliation

Deux factions rivales d'un parti de l'opposition, le Mouvement populaire révolutionnaire (MPR) [le parti de l'ancien président de la RDC, Mobutu Sese Seko] ont tenu en fin de semaine des "pourparlers de réunification", a rapporté l'AFP. Lors de cette rencontre, le dernier secrétaire de cabinet de Mobutu, Félix Vunduawe te Pemako qui vient de revenir à Kinshasa après quelques années d'exil a été désigné "médiateur de la réunification", a annoncé le parti dans un communiqué cité par l'AFP. M. Vunduawe a également été nommé "président provisoire" du MPR, chargé de convoquer un congrès du parti et de sélectionner un nouveau comité de direction, poursuivait le texte. Après la mort de Mobutu en 1997, son parti s'est scindé en deux groupes rivaux, le MPR-Fait dirigé par Catherine Nzuzi wa Mbombo et le MPR-Légal conduit par Mananga di Ntoka Pholo.

RDC: Le Nigeria dépêche une force de police pour faciliter le désengagement

Le Nigeria s'apprête à dépêcher une équipe de police composée d'une vingtaine d'hommes pour contrôler le désengagement des troupes étrangères de la RDC, a annoncé en fin de semaine Radio Nigeria depuis Kaduna. Le ministre nigérian des affaires étrangères a déclaré que cette initiative répondait à la requête formulée par le ministre congolais de la justice lors de sa récente visite au Nigeria, précisait la station. M. Onyia a indiqué que le président nigérian, Olusegun Obasanjo, avait déjà demandé à l'inspecteur général de la police de mettre sur pied cette équipe. Il a ajouté que M. Obasanjo entend "garantir que les conflits en Afrique, notamment ceux de la sous-région de l'Afrique de l'ouest, se règlent par le dialogue".

GRANDS LACS: Les ministres de l'UE discuteront de la situation de la région

Le Conseil européen des ministres des affaires étrangères devait débattre de la situation dans la région des Grands Lacs, au cours de sa session de lundi et mardi, selon des sources officielles de Bruxelles citées par l'agence de presse PANA. Les ministres débattront du rapport du groupe d'experts de l'ONU sur le pillage des ressources naturelles en RDC. Le Conseil ministériel de l'UE doit adopter un rapport sur la prévention des conflits en Afrique, ont ajouté ces sources.

Nairobi, le 15 mai 2001

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