NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN
Pour l'Afrique Centrale et de l'Est
Tél: +254 2 622 147
Fax: +254 2 622 129
E-mail: irin@ocha.unon.org
BURUNDI: Le gouvernement défend son diplomate expulsé du Rwanda
Le gouvernement burundais a "catégoriquement" démenti mardi les accusations portées contre l'ancien premier secrétaire de son ambassade à Kigali, Dieudonné Habarugira. Dans un communiqué émanant du ministère des Affaires étrangères diffusé sur les ondes de la radio nationale, le gouvernement a déclaré que M. Habarugira "n'est pas impliqué dans des activités incompatibles avec son statut diplomatique". "Il a agi strictement dans le cadre de ses fonctions. En fait, l'octroi d'un visa à un citoyen ne constitue en aucune façon un délit. C'est au contraire un devoir consulaire," lisait-on. L'ambassade du Burundi n'a jamais reçu de liste de citoyens rwandais suspects de la part des autorités rwandaises compétentes, poursuivait le texte. "Comment explique-t-on que le citoyen rwandais concerné a franchi, à plusieurs reprises, la frontière de son pays, au vu et au su des autorités rwandaises, sans avoir été interpellé?"
"Le gouvernement burundais est surpris que la coopération qu'il attendait dans le cadre des bonnes relations avec le Rwanda ne s'est pas avérée. La question aurait due être traitée de façon plus approfondie et à l'issue d'une consultation bilatérale," indiquait le communiqué. Le texte indiquait que des discussions approfondies sur la situation sont prévues "afin de dissiper toute malentendu et préserver la sérénité politique et diplomatique entre les deux Etats. M. Habarugira a été déclaré, le 20 avril, persona non grata et sommé par les autorités rwandaises de quitter le pays dans les 24 heures. On lui reproche d'avoir accordé un visa d'entrée burundais à un citoyen rwandais soupçonné d'appartenir aux "forces négatives".
BURUNDI: Aucune preuve de la participation d'un parti dans la tentative de putsch
Le ministre burundais de la justice, Thérence Sinunguruza, a déclaré mardi qu'on ne détenait aucune information concrète suggérant la participation d'un parti dans la tentative de coup d'Etat survenue la semaine dernière à Bujumbura. Dans une interview accordée à la radio nationale, le ministre a indiqué que face à la multitude de "théories", certaines plus crédibles que d'autres, le gouvernement a décidé de mettre en place une commission nationale. Cette commission est présidée par un haut magistrat et composée de membres issus de différents secteurs afin que "tout le monde soit rassuré pendant le déroulement des investigations, qui ont pour objectif de découvrir la vérité, rien que la vérité". "Je voudrais également ajouter que les premières investigations ont abouti à plusieurs arrestations," a précisé M. Sinunguruza.
"Deux civils ont déjà été arrêtés. Je tiens à souligner que selon les informations dont je dispose, ces personnes ont été arrêtées en raison de leur comportement individuel. Leur arrestation n'a aucun lien avec des partis politiques," a-t-il ajouté. "Donc, d'après les enquêtes judiciaires effectuées jusqu'à présent, je peux affirmer que ce sont [la participation des partis politiques] de pures conjectures. Tout montre que ces personnes ont été arrêtées sur une base individuelle et leur arrestation n'a rien à voir avec un parti ou toute autre organisation," a-t-il affirmé.
BURUNDI: Coup d'Etat: arrestation d'une quarantaine de suspects
Entre-temps, environ 40 soldats et deux civils ont été arrêtés suite à la tentative de coup d'Etat opérée au Burundi le 18 avril, a déclaré mardi Amnesty International. Les détenus sont actuellement interrogés et l'organisation craint qu'ils ne subissent des "tortures et de mauvais traitements". Entre 30 et 40 soldats auraient participé à la tentative de coup d'Etat, "le nombre exact d'arrestations n'a, toutefois, pas été communiqué officiellement". "Au moins deux civils, tous deux appartenant au parti de l'opposition, le PARENA (Parti pour le redressement national), ont été également arrêtés le 21 avril," a déclaré Amnesty. Le PARENA a depuis lancé un appel en faveur de la mise en liberté sans conditions des deux hommes et du militaire qui aurait commandité le coup d'Etat, le lieutenant Pasteur Ntakarutimana.
L'organisation a indiqué que les suspects sont détenus dans différents endroits de Bujumbura, dont une unité d'enquête spéciale de la gendarmerie, la Brigade spéciale de Recherches (BSR), implantée dans la capitale, o=F9 Raphael Manirakiza et Ildephonse Ndagijimana sont actuellement détenus. D'autres sont incarcérés dans des cellules de la Police de sécurité publique (PSP), la Police spéciale de Roulage (PSR), la Police judiciaire des parquets (PJP) ainsi que dans des camps militaires, dont celui de Ngagara. "Les tortures et mauvais traitements sont monnaie courante dans tous ces lieux de détention," a précisé l'organisation.
BURUNDI: L'Inkinzo, parti tutsi, retire son soutien au gouvernement
L'Inkinzo, parti minoritaire tutsi, a retiré son soutien en faveur du gouvernement du président burundais Pierre Buyoya, l'accusant de ne pas honorer l'accord de paix d'Arusha, a annoncé mardi la BBC. Selon un communiqué émanant du parti, le gouvernement a outrepassé son mandat et aurait déjà dû ouvrir la voie à une administration transitoire en vertu des accords d'Arusha signés en août dernier.
RDC: Kofi Annan entrevoit des signes d'espoir
Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a déclaré mardi que le changement de leadership en RDC s'est accompagné d'une "nouvelle volonté" de coopérer avec les différentes factions congolaises en vue d'aboutir à une résolution pacifique du conflit déchirant le pays. "Je pense qu'il existe aujourd'hui de réels signes d'espoir au Congo," a déclaré M. Annan à son arrivée à l'aéroport international de Kotoka à Accra au Ghana. "Nous sommes passés par un moment difficile mais depuis sa nomination en janvier, le président Joseph Kabila a montré qu'il entend ouvrer de concert avec ses compatriotes pour mettre un terme au conflit [et] coopérer de manière plus effective avec l'ancien président [Ketumile] Masire," a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général, en route pour le sommet africain sur le VIH/sida à Abuja (Nigeria), a effectué une courte étape au Ghana. Il a noté que la nouvelle ouverture en faveur de la coopération est un phénomène que l'on n'a pas observé en RDC depuis longtemps. "Les protagonistes eux-mêmes coopèrent avec nous en redéployant leurs troupes conformément aux accords qu'ils ont signés," a-t-il poursuivi. "Nous commençons enfin à faire quelques progrès, mais la route est encore longue," a-t-il conclu.
RDC: Kabila exige de ses ministres la plus grande abnégation
Le président de la RDC, Joseph Kabila, a demandé à ses nouveaux ministres de servir le pays avec le plus grand dévouement, en ayant à cour les intérêts des citoyens. Selon les propos du président cités par la radio d'Etat, M. Kabila a déclaré aux ministres que le peuple congolais attendait des réponses concrètes, à savoir l'institution de la paix, la poursuite du processus de démocratisation, la reconstruction nationale et la promotion d'une économie de libre entreprise. "Chers membres du gouvernement, les tâches importantes dont vous êtes chargés exigent un esprit d'abnégation, de désintéressement personnel, et le triomphe de l'intérêt général, en toute occasion, au-delà de vos propres intérêts," a déclaré M. Kabila.
Il les a exhortés à faire preuve d'un comportement exemplaire et d'un esprit de solidarité en vue d'aboutir à la "cohésion nationale". Il a déclaré que les ministres devraient recruter des personnes de "toute origine [et] en ce faisant, vos ministères banniront le népotisme et les tendances ethniques ". Joseph Kabila s'exprimait à l'occasion de la prestation de serment des nouveaux membres du gouvernement dont la plupart, indiquent les analystes entretiennent des liens très étroits avec le Zimbabwe.
RWANDA: Deux nouveaux juges pour le TPIR
L'Assemblée générale de l'ONU a élu mardi deux juges supplémentaires au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a-t-on appris dans un communiqué émanant des Nations Unies. Les deux juges, Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho et la Malgache Arlette Ramaroson ont été élus au deuxième tour. Leur nomination porte à 16 le nombre de juges indépendants exerçant au Tribunal. L'Assemblée a pris sa décision après examiné une liste de cinq candidats présentée par le Conseil de sécurité de l'ONU. La décision d'augmenter le nombre de juges a été prise en novembre par le Conseil de sécurité en vue d'alléger le travail du tribunal et accélérer le processus judiciaire. Le Conseil a créé le Tribunal, sis à Arusha en Tanzanie en novembre 1994, afin de juger les personnes responsables du génocide et d'autres graves violations du droit humanitaire international commises au Rwanda en 1994.
KENYA-TANZANIE: Les réfugiés sont prêts à rentrer si les tensions s'apaisent
Les citoyens tanzaniens des îles de Pemba et de Zanzibar qui ont trouvé refuge au Kenya ont affirmé au HCR qu'ils étaient prêts à rentrer chez eux "si les pourparlers entre le gouvernement et l'opposition [Le Civic United Front (CUF)] aboutissent à une déclaration qui permettra d'apaiser les tensions actuelles sur l'archipel". Les réfugiés ont exprimé leurs revendications à l'occasion d'une rencontre avec le HCR et les autorités kényanes organisée lundi à Shimoni, leur lieu de refuge situé sur la côte kényane, a indiqué un communiqué du HCR. Les réfugiés ont indiqué qu'une déclaration commune résultant de négociations entre le gouvernement tanzanien et le CUF était "le signal qu'ils attendaient pour rentrer chez eux". "Le HCR attend un accord officiel pour entamer les préparatifs du retour," a déclaré mardi à Genève le porte-parole de l'agence, Kris Janowski.
Il a indiqué que le calme était revenu à Pemba et Zanzibar o=F9 des heurts survenus en janvier entre des militants de l'opposition et les forces de l'ordre s'étaient traduits par la fuite de 2 400 ressortissants vers le Kenya. "Il reste quelque 1 300 réfugiés à Shimoni. Les autres ont rejoint des amis ou de la famille au sein de la population locale," a précisé M. Janowski. D'après l'agence, les autorités kényanes ont accepté de repousser jusqu'à jeudi le transfert controversé des réfugiés vers le camps de Dadaab, au nord-est du Kenya. Le début de cette opération était initialement prévu le 19 avril, après que le gouvernement kényan eut rejeté la proposition de créer un autre site plus proche de la côte. Le HCR s'est engagé à apporter un soutien aux réfugiés pendant leur transfert, en leur fournissant des soins médicaux et des vivres au cours des 600 km de trajet. L'agence a indiqué, néanmoins, qu'elle ne transfèrera aucun réfugié par la force, faisant observer que jusqu'à présent aucune personne du groupe ne s'est encore portée volontaire pour un transfert vers Dadaab.
Nairobi, le 25 avril 2001
[FIN]
[IRIN-CEA: Tel: +254 2 622147 Fax: +254 2 622129 e-mail: irin-cea@ocha.unon.org ]
[Les informations contenues dans ce bulletin vous sont parvenues via IRIN, un département d'informations humanitaires des Nations Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les vues des Nations Unies ou de ses agences. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve. Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux sources originales. Les rapports d'IRIN sont archivés sur internet sous : http://www.reliefweb.int/IRIN. Toute utilisation par des sites web commerciaux nécessite l'autorisation écrite d'IRIN.]