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Bulletin quotidien d'information No. 1100 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
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RDC: L'investiture de Joseph Kabila à nouveau reportée

L'investiture du nouveau président de la RDC, le général-major Joseph Kabila, a été reportée jeudi pour la deuxième fois, un jour après que sa nomination a été approuvée par le parlement, ont rapporté les organes d'information. Selon les propos du ministre des communications, Dominique Sakombi Inongo, cités par l'agence Associated Press (AP), la cérémonie d'investiture qui devait avoir lieu jeudi, se déroulera vendredi au Palais du peuple. Après avoir prêté serment, Joseph Kabila s'adressera à la nation, pour la première fois depuis sa nomination "rapide" à la tête de l'Etat, a précisé M. Inongo. Joseph Kabila a été désigné chef du gouvernement par intérim après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, la semaine dernière. M. Inongo n'a pas expliqué les raisons du report de la cérémonie, qui devait initialement avoir lieu mercredi. Cependant, selon des officiels de Kinshasa cités par l'AP, les détails juridiques de la succession ne seraient pas encore totalement finalisés.

RDC: Désespoir "croissant" parmi les réfugiés

Les bureaux du HCR implantés à la frontière de la RDC ont constaté un "désespoir de plus en plus profond" au sein des réfugiés qui sont convaincus que l'assassinat de Kabila les condamne à un exil prolongé. D'après un rapport de situation publié mercredi par le HCR, l'agence n'a pas encore été témoin d'un exode de Congolais. Selon des témoignages recueillis auprès des réfugiés congolais qui sont arrivés à Kigoma, à l'ouest de la Tanzanie, la population de la province du Sud-Kivu, à l'est de la RDC, pense que la mort de Kabila a éloigné les perspectives de paix. "Les réfugiés consternés, vivant dans les camps tanzaniens, éprouvent le même sentiment et beaucoup craignent que le pays peut se diviser selon des critères ethniques prolongeant à jamais leur séjour dans les camps de réfugiés," selon le HCR.

RDC: Les conditions précaires de sécurité risquent d'entraver l'aide aux réfugiés

L'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est déclarée préoccupée mercredi par le fait que la possible aggravation de la situation sécuritaire en RDC pourrait entraver l'aide destinée à quelque 109 000 réfugiés angolais vivant dans les zones contrôlées par le gouvernement. La détérioration des conditions de sécurité porterait également préjudice aux interventions de secours en faveur des 98 000 réfugiés issus de la province de l'Equateur en RDC qui ont trouvé asile en République du Congo (RC), a expliqué l'agence.

"L'accès à des milliers de réfugiés congolais au nord de la République du Congo est limité depuis que les forces rebelles et pro-gouvernementales se sont affrontées récemment pour s'emparer des villes de Boyele et d'Imese, en province d'Equateur (RDC)," a indiqué le HCR, ajoutant que ces affrontements ont interrompu le trafic sur le fleuve Ubangui entre Impfondo et Betou. A la fin de l'année dernière, un accord conclu entre les autorités de Brazzaville (RC) et de Kinshasa (RDC) pour faciliter le mouvement des travailleurs humanitaires a permis au HCR d'atteindre, pour la première fois, plus d'un quart des 98 000 réfugiés dispersés le long du fleuve Ubangui sur une étendue de 800 kms.

RDC: Report probable des missions d'évaluation, signale World Vision

On observe des "sentiments anti-occidentaux de plus en plus forts" à Lubumbashi, capitale du Katanga, au sud de la RDC, province natale du défunt président Kabila, car la plupart des habitants pensent que l'Ouest est derrière ce meurtre, a rapporté l'ONG internationale World Vision. Face à ces informations, "les missions d'évaluation prévues par les équipes de World Vision, à Lubumbashi et à Kinshasa, seront probablement repoussées". En revanche, les missions d'évaluation dans les territoires rebelles auront lieu comme prévu, a fait savoir l'agence sur son site Internet. [http://www.wvi.org/] Ces missions ont pour but d'aider à mettre en place des interventions plus importantes et plus centrées sur les secours humanitaires, sur l'ensemble de la RDC (territoires gouvernementaux et rebelles). Une équipe issue de 'North West Medical', soutenue par World Vision, prévoit de passer plusieurs semaines dans les hôpitaux de Goma, pour venir en aide aux victimes civiles des rebelles, selon le rapport.

Le personnel de World Vision, basé à Lubumbashi, a indiqué que la population semble vouloir donner au nouveau président, Joseph Kabila, la chance de faire ses preuves, d'autant plus qu'il a promis de payer les arriérés de salaires aux responsables gouvernementaux.

RDC: Ogata lance un appel en faveur de l'intervention internationale

L'ancien haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Mme Sadako Ogata, a lancé un appel, jeudi, à la communauté internationale pour qu'elle intervienne en RDC. Prenant la parole à l'occasion d'un forum de deux jours sur les 'Partenaires dans les crises humanitaires' à l'Université des Nations Unies au Japon, Mme Ogata a indiqué que cette intervention est nécessaire malgré les obstacles rencontrés pour le déploiement d'une importante force de maintien de la paix dans ces difficiles circonstances. "Si vous ne pouvez pas intervenir, alors qu'allez-vous faire?" a-t-elle demandé. Mme Ogata a terminé son mandat de 10 ans à la tête du Haut Commissariat pour les réfugiés à la fin du mois de décembre. Lors de cette rencontre, le commissaire européen pour le développement et l'aide humanitaire, Poul Nielson, s'est déclaré préoccupé par le sentiment de frustration engendré par l'insolubilité du conflit congolais, a rapporté l'agence de presse japonaise Kyodo. Les participants au forum de Tokyo ont prévu de faire des recommandations pour l'amélioration des mécanismes internationaux visant à mettre en place des réponses aux crises, et pour l'investissement dans la 'prévention structurelle des conflits' à long terme, a-t-on appris.

OUGANDA: Amnesty demande la cessation des massacres entre Hema et Lendu

L'association internationale des droits de l'homme, Amnesty International, a exprimé mercredi de "graves craintes" à l'égard de la sécurité des civils de la région de l'Ituri, au nord-est de la RDC, suite au massacre d'au moins 200 civils dans la ville de Bunia, au cours des récents incidents de violence entre les groupes ethniques Lendu et Hema. Les forces militaires ougandaises, contrôlant la ville, ne sont pas parvenues à empêcher ces massacres, alors qu'elles étaient "apparemment en position pour le faire", affirme Amnesty dans un communiqué de presse. "Les derniers massacres et le climat d'extrême méfiance prévalant dans la région font craindre une intensification de la violence qui pourrait entraîner d'innombrables pertes parmi les civils," a déclaré Amnesty.

"L'Ouganda, en tant qu'autorité suprême de la région, a la responsabilité d'agir de manière impartiale en vue de protéger la vie civile et empêcher une nouvelle escalade de la violence," déclare Amnesty. "La communauté internationale, de son côté, doit faire face à l'ampleur et à la gravité de ce conflit et adopter un rôle plus actif pour mettre un terme à la violence contre les civils," a-t-elle ajouté. Le conflit entre Hema et Lendu a éclaté à l'issue d'une dispute sur les droits fonciers en juin 1999. L'association a signalé que pendant la première moitié de 1999, les groupes armés Hema se sont lancés dans une campagne visant à faire partir les Lendu de chez eux, en Ituri, une région riche en minerais. Au début de l'an 2000, le conflit avait déjà causé la mort d'environ 7 000 civils et le déplacement de plus de 180 000 personnes. Au cours de ce conflit, bon nombre d'informations ont circulé selon lesquelles les Ougandais et les troupes alliées soutenaient les Hema et étaient impliqués dans les massacres et autres exactions perpétrées contre les Lendu, selon Amnesty.

OUGANDA: Disparition du virus Ebola dans le district de Masindi

Le ministre ougandais de la santé a déclaré que le virus Ebola avait totalement disparu du district de Masindi, à l'ouest du pays, a annoncé mercredi la radio ougandaise. D'après un communiqué de presse émanant du ministère de la santé, 40 jours sont passés depuis la notification du dernier cas d'Ebola dans le district. Le ministère a remercié les habitants de Masindi pour "l'efficacité de leurs efforts en vue d'éradiquer la maladie". L'OMS a également rapporté que depuis le 14 janvier, on n'a pas enregistré de nouveaux cas d'Ebola dans le district de Gulu, ajoutant que le nombre total de cas s'élève à 396 dont 150 décès. A Masindi, on a enregistré au total 27 cas dont 19 décès, selon l'OMS.

L'OMS a rappelé que la flambée d'Ebola n'exige pas de restrictions particulières sur les voyages ou les échanges commerciaux en provenance ou en direction du pays. Les musulmans ougandais protestent actuellement contre les autorités d'Arabie Saoudite qui leur ont interdit de se rendre en pèlerinage à la Mecque, de peur qu'un pèlerin ougandais ne leur transmette le virus Ebola, ont signalé les médias ougandais.

BURUNDI: La Banque mondiale approuve un projet de création d'emplois

Les efforts gouvernementaux entrepris pour reconstruire les infrastructures socio-économiques, renforçant le processus de paix, doivent être soutenues par la Banque mondiale à hauteur d'un crédit de 40 millions de dollars destinés aux travaux publics et à la création d'emplois, a annoncé l'agence onusienne mercredi. La Création d'emplois et de travaux publics du Burundi vise à faciliter la réconciliation au niveau communautaire en aidant à générer des "activités productives, intensives en main d'oeuvre pour la population active, notamment pour les jeunes réfugiés de retour chez eux et les combattants démobilisés," a expliqué la Banque.

Des sous-projets sont prévus pour financer les réparations et la construction des infrastructures de base, telles que les routes, les marchés, les centres de santé et les écoles détruits pendant le conflit burundais; et pour renforcer les capacités du Ministère des travaux publics et de l'équipement au travers d'une aide technique, de conseils et de programmes de formation. Ce projet visera aussi à promouvoir les efforts de prévention du VIH/SIDA, en soutenant, dans les communautés, un programme d'éducation et d'information destinés aux ouvriers du bâtiment, aux chauffeurs routiers, aux travailleurs saisonniers et aux autres groupes vulnérables, a expliqué la Banque mondiale. Le projet global sera financé par ce crédit de 40 millions de dollars - d'une échéance de 40 ans et assorti d'un différé d'amortissement de 10 ans - octroyé par l'Association internationale de développement, l'organe de la Banque mondiale qui concède des prêts à taux privilégié aux pays les plus pauvres.

BURUNDI: La ministre présente les priorités pour les femmes

La ministre des affaires sociales et de l'avancement de la femme, Romaine Ndorimana, a réaffirmé mardi "l'attachement du Burundi à restaurer la paix et la sécurité", notamment pour que les femmes puissent enfin pleinement exploiter leur potentiel. Le gouvernement prévoit d'aider les femmes à réaliser des projets à microcrédit, de doter les provinces d'eau potable, de poursuivre l'alphabétisation des femmes en milieu rural et d'assurer qu'elles reçoivent une formation appropriée, a déclaré Mme Ndorimana au Comité de l'ONU chargé de l'Elimination de la discrimination contre les femmes. La ministre a indiqué que ces mesures sont prises pour apporter aux femmes et aux jeunes filles des conseils et une aide en cas de violences perpétrées contre elles, "dont la violence en milieu conjugal et le viol." Parmi les questions à résoudre, restent les droits de succession des femmes, la santé en matière de procréation, l'éducation des filles et la lutte contre le VIH/SIDA, a-t-elle ajouté.

Des experts du Comité de l'ONU chargé de l'Elimination de la discrimination contre les femmes constate que les coutumes familiales et le code pénal du Burundi sont discriminatoires à l'égard des femmes et doivent, par conséquent, être modifiés. "Le problème de la violence domestique, dont le viol, est très préoccupant", ainsi que la condition des femmes et des filles dans les camps de regroupement, et l'incidence du VIH/SIDA, a noté la présidente ghanéenne du comité, Charlotte Abaka.

RWANDA: Le ministre belge optimiste à l'issue de sa rencontre avec Kagamé

Le président Paul Kagamé a rencontré jeudi, dans la capitale rwandaise, Kigali, le ministre belge des affaires étrangères, Louis Michel, qui effectue une tournée des pays de l'Afrique centrale et australe afin de discuter du conflit congolais. M. Michel a indiqué que cette rencontre de 45 minutes a été "très fructueuse", et qu'il avait apprécié l'ouverture de M. Kagamé ainsi que sa volonté d'ouvrir le jeu des négociations sur le Congo, a rapporté l'agence de presse Reuters. "Le Rwanda n'est pas un obstacle à la paix en RDC, plus qu'un autre belligérant ... Tous les bords doivent comprendre qu'ils ont plus à gagner de la paix que de la poursuite de la guerre," selon ses propos cités par l'agence. Le ministre belge a également rencontré une délégation du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda, à la résidence de l'ambassadeur de Belgique en poste à Kigali, lisait-on.

RWANDA: VIH/SIDA - imminence d'un accord avec les sociétés pharmaceutiques

Les compagnies pharmaceutiques internationales sont sur le point de conclure un accord avec le Rwanda en vue de fournir des médicaments à prix réduits pour le traitement du VIH/SIDA, a rapporté Reuters jeudi. Cet accord a été négocié avec quatre sociétés: Glaxo SmithKline, Bristol-Myers Squibb, Merck & Co, et Boeringher Ingelheim, et doit offrir des réductions allant de 60 à 90 pour cent sur les prix internationaux, d'après les propos d'un responsable de l'ONUSIDA, Ben Plumley. De telles facilités ont déjà été accordées à l'Ouganda (pays leader dans la lutte anti VIH/SIDA) et au Sénégal, a-t-on appris. Les principales sociétés pharmaceutiques ont accepté en mai dernier de fournir des médicaments à prix réduits aux pays pauvres d'Afrique o=F9 le VIH/SIDA fait d'énormes ravages. Néanmoins, ces sociétés ont retardé la mise en ouvre de ce programme de distribution de médicaments à prix réduits par crainte d'éventuelles répercussions sur les marchés européen et américain, en l'absence de mécanismes de contrôle adaptés.

RWANDA: Un prêtre et trois autres accusés condamnés à 20 ans de prison

Le tribunal de Cyangugu, au sud-est du Rwanda, a condamné mercredi à 20 ans de prison, un prêtre catholique, le frère Laurent Ntimugura et trois autres personnes reconnues coupables de génocide et de crimes contre l'humanité, a rapporté la BBC mercredi. Ils sont accusés d'avoir tué le frère Joseph Mboneza, qui, comme Ntimigura, vivait à Mibirizi, dans la commune de Kimbogo. Ils ont été également accusés d'avoir participé au meurtre d'un homme d'affaires, Jean-Marie Vianney Habimana, le livrant à son assassin, le lieutenant Manishiwe. Ce dernier est actuellement jugé au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a rapporté la BBC.

Nairobi, le 25 janvier 2001

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