NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN
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RWANDA: Emprisonnement à vie confirmé pour Kambanda
La Chambre d'appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a confirmé jeudi la peine d'emprisonnement à vie pour l'ancien premier ministre Jean Kambanda pour son rôle dans le génocide de 1994. M. Kambanda avait d'abord plaidé coupable de génocide et de crimes contre l'humanité et avait été condamné à l'emprisonnement à vie le 4 septembre 1998. Toutefois, l'accusé a appelé du jugement rendu et après avoir changé sa défense, il a demandé l'annulation de son plaidoyer de culpabilité et la tenue d'un nouveau procès, a déclaré jeudi le TPIR. Le jugement prononcé en 1998 par le TPIR sis à Arusha, en Tanzanie, a été confirmé par les juges de la Cour d'appel de La Haye, aux Pays-Bas, a rapporté Agence France Presse (AFP). M. Kambanda, qui était premier ministre du gouvernement intérimaire en place lors du génocide de 1994, a été le premier ancien chef de gouvernement à être condamné pour crime de génocide, a indiqué l'AFP. Il était notamment inculpé d'incitation publique à la haine ethnique et au génocide. [ Consulter le site internet du TPIR à l'adresse suivante: http://www.ictr.org/]
RWANDA: Ouverture de la conférence sur l'unité et la réconciliation
Une conférence nationale de trois jours sur l'unité et la réconciliation s'est ouverte mercredi dans la capitale Kigali en présence du président sud-africain Thabo Mbeki, a rapporté l'Agence rwandaise d'information (ARI). Dans son allocution d'ouverture, le président Paul Kagamé a déclaré que des progrès considérables avaient été faits pour surmonter les problèmes de sécurité, de justice et de pauvreté. Il a souligné que la conférence était conforme à l'accord de paix d'Arusha de 1993, qui prévoyait que la commission nationale pour l'unité et la réconciliation organise des réunions et des conférences à travers le pays afin que ses citoyens puissent 'échanger des idées et trouver ensemble des solutions aux divers problèmes de leur pays'. Il a également rappelé que le Rwanda avait été confronté à des conflits répétés, à des mauvais dirigeants, à la pauvreté et à un système judiciaire qui avait conduit à la culture de l'impunité. 'Un minimum de sécurité a désormais été rétabli dans tout le pays, la plupart des réfugiés ont été rapatriés et réintégrés dans la société et les infrastructures de base fait l'objet d'une restauration considérable', a expliqué le président, dans des propos cités par l'ARI.
Le président Mbeki a déclaré que les Sud-Africains se sentaient très proches du Rwanda. 'Nous avons le sentiment que la douleur que vous avez éprouvée a été notre douleur,' a-t-il souligné dans des propos cités par l'ARI. 'Nous avons le sentiment que les progrès que vous faites et ceux que vous devrez faire pour surmonter le passé difficile sont des progrès qui nous seront aussi bénéfiques,' a-t-il poursuivi. 'Nous sommes donc venus vous présenter nos voeux de réussite dans l'importante entreprise dans laquelle vous êtes engagés pour parvenir à l'unité et à la réconciliation,' a-t-il ajouté. La réunion se concentrera sur le rôle de la sécurité dans le processus de réconciliation, le rôle de l'histoire, de la gouvernance et des dirigeants dans la gestion du conflit, la promotion de la justice dans le processus de réconciliation et la relation entre la pauvreté, l'unité et la réconciliation.
RWANDA: De nouvelles priorités sanitaires sont adoptées
Le ministère de la santé publique envisage d'adopter de nouvelles mesures sanitaires adaptées à la situation actuelle, pour remplacer les mesures mises en place en 1995 après le génocide, a fait savoir mercredi l'Agence rwandaise d'information (ARI). Le ministre de la santé Ezechias Rwabuhihi a indiqué dans des propos cités par l'ARI que la politique sanitaire actuellement en place avait été élaborée pour faire face aux conséquences de la guerre et du génocide et qu'elle était aujourd'hui dépassée, car elle répondait aux besoins de la 'période d'urgence' de l'époque. M. Rwabuhihi a indiqué que la nouvelle politique aurait pour cible principale le contrôle du paludisme, du SIDA et des autres maladies dues à une mauvaise hygiène et à la malnutrition.
RWANDA: Les USA protestent contre la violence dans l'est du Congo
Washington s'est plaint au gouvernement rwandais de la violence dont seraient victimes les agents humanitaires travaillant dans l'est de la RDC, et le Rwanda a promis d'examiner la situation, a annoncé mercredi un responsable du département américain des affaires étrangères, Philip Reeker. M. Reeker a fait savoir que les Etats-Unis étaient 'très préoccupés' par l'incident au cours duquel la faction rebelle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda, avait publiquement attaqué au moins 13 militants des droits de l'homme le 9 octobre dernier à Bukavu, à l'est de la RDC. L'organisation Human Rights Watch (HRW) a rapporté la semaine dernière que des soldats congolais et rwandais avaient fait sortir de force des militants d'une réunion, les avaient forcés à s'allonger et les avaient battus à coups de poings et de bâtons devant une foule nombreuse. Le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en RDC, Roberto Garreton, a condamné vendredi la détention de militants des droits de l'homme dans le Sud-Kivu. Il a également critiqué le mauvais traitement infligé aux détenus ainsi que les atteintes portées à leur liberté d'expression et de rassemblement.
'Notre ambassade à Kigali a signalé ces incidents à de hauts responsables du gouvernement rwandais qui ont promis de mener l'enquête,' a indiqué M. Reeker dans un communiqué de presse. La demande des Etats-Unis faisait écho à la requête du Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Mary Robinson, qui avait exigé la semaine dernière que les rebelles cessent immédiatement leur campagne d'intimidation sur les représentants d'ONG et de la société civile dans l'est du Congo, a-t-il ajouté. [Le communiqué complet est disponible à l'adresse suivante: http://secretary.state.gov/www.briefings/statements/2000/ps001018c.html]
BURUNDI: Plus de 800 cas possibles de choléra signalés
Deux présumées épidémies de choléra ont été signalées au Burundi: une dans l'ouest du pays, principalement à Bujumbura Rural et Bujumbura Mairie, une autre à Citiboke dans le nord-ouest du pays. Huit cent vingt-six cas avaient été enregistrés jusqu'à présent à l'OMS, plus de 600 à Bujumbura Rural et Bujumbura Mairie et presque 100 dans le village de Rugombo à Cibitoke, a indiqué mercredi à IRIN un responsable d'OCHA. Les quelque 600 cas recensés à l'ouest concernaient pour la plupart des habitants des rives du lac de Tanganyika, tandis qu'on soupçonnait les 96 cas signalés à Cibitoke d'être venus du sud-ouest du Rwanda, a indiqué OCHA. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) doit encore confirmer s'il s'agit effectivement d'épidémies de choléra.
Le choléra se propage dans l'eau et la nourriture contaminées. Les grandes épidémies soudaines sont généralement causées par une source d'eau contaminée, bien que le type 'vibrio cholerae' soit souvent trouvé dans un environnement aquatique et qu'il fasse partie de la flore normale des eaux saumâtres et des estuaires. Dans les régions très endémiques, c'est une maladie qui touche principalement les jeunes enfants.
BURUNDI: Deux soldats condamnés à mort pour meurtre
Le tribunal militaire du Burundi a condamné mardi deux personnes à la peine de mort, deux autres à l'emprisonnement à vie et une autre à 20 ans de réclusion , a rapporté mercredi la radio nationale. Le premier procès concernait le meurtre de Caritas Nahimana, l'ancien directeur de l'école paramédicale de Gitega dans le centre du Burundi, qui a été tué ainsi que ses deux fils le 3 octobre dernier. Le second procès concernait le meurtre d'un ecclésiastique italien, Père Antonio, dans la ville commerciale de Mutoyi, également située dans le centre du pays. L'assassinat du Père Antonio a aussi eu lieu le 3 octobre et serait lié à une affaire de vol à main armée.
Dimanche 15 octobre, une religieuse italienne, Soeur Gina Simonita, a été tuée et la religieuse burundaise qui l'accompagnait blessée alors qu'elles se rendaient à la paroisse de Sikiliza après une attaque lancée plus tôt sur Mweya, au sud-ouest de Gitega dans le centre du pays, ont rapporté les médias burundais. Toute la semaine, des rumeurs ont circulé selon lesquelles Soeur Simonita aurait été tuée en raison de son rôle d'agent humanitaire catholique, ont confié des habitants de Bujumbura.
Des sources émanant de la société civile ont déclaré à IRIN que selon elles, des 'éléments incontrôlés' de l'armée étaient responsables de ces meurtres, dans l'intention de déstabiliser le pays et de renverser le président Pierre Buyoya. Ces sources ont indiqué que les assassins de la religieuse italienne étaient toujours en liberté, impliquant que d'autres tentatives de déstabilisation étaient à craindre.
RDC: Kinshasa mène la Belgique devant la Cour internationale de Justice
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a engagé une procédure contre la Belgique auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ) afin d'essayer de bloquer un mandat d'arrêt international lancé par un juge belge à l'encontre d'un responsable congolais le 12 juillet dernier, a annoncé mercredi un communiqué de presse de l'ONU. Lors du procès qui a débuté cette semaine, la RDC a demandé à la CIJ qu'elle ordonne à la Belgique de retirer son mandat d'arrêt contre le ministre congolais des affaires étrangères Yerodia Abdoulaye Ndombasi, précisait le communiqué. La Belgique veut faire arrêter puis extrader M. Ndombasi pour des allégations de crimes constituant 'de graves violations du droit humanitaire international'. L'argument de la RDC était que le mandat d'arrêt - ainsi que la loi belge qui a permis sa délivrance - représentait une violation de l'autorité et de la souveraineté de la RDC [Pour plus d'informations, consulter: http://www.un.org/News/]
A terme, le gouvernement de Kinshasa demande à la CIJ d'annuler le mandat d'arrêt international contre M. Ndombasi, mais il a également présenté une requête pour une 'mesure provisoire' prévoyant le retrait du mandat pendant que la cour examine l'accusation selon laquelle ' le mandat d'arrêt international contesté ... empêche le ministre de quitter cet Etat pour tout autre Etat vers lequel ses devoirs peuvent l'appeler et par conséquent de remplir son mandat de ministre'. Le mandat d'arrêt belge violait le droit international dans la mesure o=F9 il tentait de porter atteinte à l'immunité diplomatique d'un ministre d'un Etat souverain, précisait la requête de la RDC reprise mardi dans un communiqué de presse de la CIJ. En conséquence, la RDC a demandé à la Cour d'ordonner à la Belgique d'annuler le mandat, a ajouté le communiqué. La CIJ a indiqué qu'elle tiendrait bientôt des audiences pour permettre aux deux parties de soumettre leurs arguments.
RDC: Poursuite de l'enquête sur les ressources naturelles
Le groupe d'experts de l'ONU chargés d'enquêter sur l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse en RDC est arrivé ce week-end à Kinshasa pour poursuivre ses recherches, ont indiqué des sources présentes dans la capitale. Le panel de cinq experts, dirigé par l'ancien ministre de l'énergie de la Côte d'Ivoire, Safiatou Ba-Ndaw, devait rester quatre jours à Kinshasa avant de se rendre dans d'autres parties du pays, y compris des régions sous contrôle rebelle, ont précisé ces sources. Le panel a été mis en place par le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan à la mi-août, à la demande du Conseil de sécurité qui, le 2 juin, avait requis que le secrétariat de l'ONU réunisse des informations sur le problème et analyse les liens entre cette exploitation et le conflit incessant en RDC. Le panel a prévu de présenter au Conseil de sécurité un rapport préliminaire sur ses résultats d'ici la mi-novembre, puis un rapport final avec des recommandations à l'issue de son mandat de six mois.
TANZANIE: Ouverture d'un nouveau camp pour des réfugiés congolais
La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a ouvert un deuxième camp à Lugufu, dans l'ouest du pays, destiné à accueillir des réfugiés de la RDC. Lugufu-2 a été ouvert alors que le camp initial, Lugufu-1, atteignait sa capacité maximum de 55 000 réfugiés. Des projets pour l'ouverture de Lugufu-2 avaient été élaborés à la fin de 1999 comme mesure d'urgence, et il était prévu qu'il ouvre en avril ou mai 2000, a indiqué à IRIN une porte-parole de la FICR. Cette dernière a ajouté qu'un récent recensement des réfugiés de Lugufu-1 avait conduit à une révision à la baisse du nombre de personnes vivant dans le camp.
Lugufu-2 a accepté 859 réfugiés dans la première semaine qui a suivi son ouverture officielle le 2 octobre dernier. La FICR et le personnel du HCR ont accueilli les réfugiés qui sont arrivés en assez bonne condition médicale et nutritionnelle. Ils s'étaient pour la plupart remis de leur périlleux voyage en provenance de la RDC dans un centre d'accueil dans la ville voisine de Kigoma, a expliqué la FICR. Les réfugiés ont fait l'objet de contrôles médicaux, ils ont été vaccinés, et le camp leur a également fourni des vivres. Chaque famille a reçu une parcelle de terrain pour construire une maison. L'ouest de la Tanzanie accueille actuellement quelque 475 000 réfugiés en provenance de la RDC et du Burundi, répartis dans une dizaine de camps.
Nairobi, le 19 octobre 2000
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