NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN
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(du 19 au 25 février 2000)
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: Le conseil de sécurité approuve le déploiement des troupes
Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé, à l'unanimité, l'élargissement de la mission de l'ONU en RDC (MONUC) à 5 537 casques bleus. Il a aussi accepté de proroger le mandat de la MONUC jusqu'au 31 août 2000. Agissant sous chapître VII de la Charte de l'ONU, qui prévoit l'usage de la force, le Conseil a décidé que la MONUC pourrait prendre les 'mesures nécessaires' pour protéger le personnel de l'ONU et de la Commission militaire mixte (CMM) et protéger les civils exposés à une 'menace imminente de violence physique', a indiqué la résolution. Le déploiement prévoit la possibilité d'une force d'interposition plus importante à une date ultérieure lorsqu'il sera établi que l'accord de cessez-le-feu de Lusaka est bien respecté.
RDC: Date-butoir pour l'application de l'accord de cessez-le-feu
Les leaders rebelles et les dirigeants de la région réunis à Lusaka, en Zambie, ont réitéré leur attachement à l'accord de Lusaka et fixé le 1er mars comme date-butoir à sa mise en application. Selon un communiqué émanant de la réunion, les leaders ont entériné une proposition actualisée, soumise par le comité politique ministériel dont dépend la Commission militaire mixte (CMM). Le sommet a réuni les chefs d'Etat du Zimbabwe, de Namibie, du Rwanda, du Mozambique, de RDC, de Zambie, d'Ouganda et le ministre de la défense angolais, ainsi que les factions rebelles de RDC. Le communiqué a rendu hommage à l'intention des Nations Unies d'élargir la force des observateurs militaires en RDC.
BURUNDI: Reprise du processus de paix à Arusha
Le processus de paix d'Arusha, conduit sous la nouvelle médiation de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, a débuté lundi dans la ville septentrionale de Tanzanie. Des diplomates participant aux pourparlers se sont déclarés optimistes sur l'élaboration d'un nouveau document de compromis pour la paix, dont le texte n'a pas encore été communiqué. Tous les bords auraient accepté d'étudier le document. Les négociations sont maintenant entrées dans la phase des comités, après trois jours de discussions plénières. Des sources diplomatiques ont indiqué à IRIN qu'il y avait maintenant une 'nouvelle méthodologie' qui pourrait faciliter la conclusion du processus. Toutefois, les principaux groupes rebelles - le FDD et le FNL - étaient absents des pourparlers, en dépit d'avoir été invités aux négociations par M. Mandela après en avoir été exclus par son prédécesseur, l'ancien président tanzanien, Julius Nyerere.
BURUNDI: Les partis tutsis critiquent Mandela
Parallèlement, huit partis à majorité tutsie participant aux pourparlers ont publié un communiqué exprimant leur inquiétude devant les commentaires de M. Mandela selon lesquels il accusait les Tutsis de monopoliser le pouvoir au Burundi. 'Ces conclusions tendent à impliquer que la source du conflit burundais est la domination politique,économique et militaire du groupe minoritaire tutsi sur celui majoritaire des hutus,' a indiqué le communiqué.
Les partis ont averti qu'ils n'accepteraient pas l'équipe de facilitation 'si la proposition de compromis reposait sur cette théorie'. Le communiqué était signé par l'AV-Intwari, le PRP, le RADDES, l'UPRONA, l'ANADDE, le PSP, le PIT et l'INKINZO. Des sources diplomatiques proches du facilitateur ont confié à IRIN qu'elles ne pensaient pas que les commentaires de M. Mandela avaient été exprimés dans un 'esprit de confrontation'. Le président Pierre Buyoya a accusé M. Mandela de 'simplifier' les problèmes du Burundi.
RWANDA: Le procureur demande une 'vraie justice' dans l'affaire Barayagwiza
L'audition de la requête du procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Carla del Ponte, a débuté mardi. Mme del Ponte avait introduit une requête aux fins de révision de la décision de la Chambre d'appel, en novembre dernier, de libérer l'accusé du génocide, Jean-Bosco Barayagwiza, pour vices de procédure. Le procureur général a fait valoir qu'une 'vraie justice' demandait à ce que la décision soit annulée, et que la Chambre d'appel avait accordé des 'égards excessifs' aux droits de Barayagwiza, accusé de jouer un rôle dans le génocide de 1994, ont rapporté les agences de presse. 'Si Barayagwiza ne peut pas être jugé, cela équivaudra à une violation des droits des victimes,' aurait déclaré Mme del Ponte aux cinq juges de la Chambre d'appel, siégeant à Arusha en Tanzanie, selon Associated Press.
RWANDA: La Tanzanie abandonne les charges de génocide contre l'accusé
Entre-temps, la Tanzanie a abandonné les charges portées contre un suspect, Bernard Ntuyahaga, en vue de faciliter son extradition au Rwanda, ont rapporté les organes d'information. Le TPIR a libéré M. Ntuyahaga en mars dernier pour essayer de le faire juger par les autorités belges. Il a été immédiatement arrêté de nouveau par la Tanzanie. La Belgique et le Rwanda ont rivalisé pour son extradition. M. Ntuyahaga est accusé de participation dans le meurtre de l'ancien premier ministre rwandais, Agathe Uwilingiyimana et 10 soldats de la paix belges qui assuraient sa garde pendant le génocide de 1994. Les accusations de meurtre retenues contre lui sont toujours valides. 'Nous avons modifié le dossier d'accusation car le génocide n'entre pas dans le cadre de l'accord d'extradition [avec le Rwanda],' a indiqué à des journalistes, le procureur de Tanzanie, Ama Munisi. L'avocat de M. Ntuyahaga, Luc de Temmerman, a fait savoir qu'il allait agir pour obtenir la libération de son client, maintenant que les accusations de génocide avaient été abandonnées.
OUGANDA: Les attaques de l'ADF se poursuivent à l'ouest
Les rebelles de l'Allied Democratic Forces (ADF) poursuivent des attaques dans les districts de Bundibugyo et de Kabarole, à l'ouest du pays, selon un bulletin d'OCHA. 'On a assisté à des attaques quotidiennes, des fusillades et/ou des embuscades tendues dans différentes parties du district, de jour et de nuit,' a noté le rapport d'OCHA. 'Ces attaques ont causé la mort de plusieurs dizaines de civils.' En outre, d'après les agences de presse, les rebelles en RDC lanceraient des attaques et effectueraient actuellement des enlèvements de manière plus régulière.
ETHIOPIE-ERYTHREE: Flambée de violence malgré la visite d'envoyés de la paix
Des combats frontaliers ont éclaté entre l'Ethiopie et l'Erythrée sur le front oriental de Bure, mercredi matin, ont rapporté les deux gouvernements. Les affrontements ont coincidé avec le dernier effort diplomatique consenti pour rompre l'impasse dans laquelle se trouvent les efforts de paix, au point mort depuis la publication par l'OUA, en août dernier, d'un troisième document pour la paix intitulé les 'Arrangements Techniques'. Les 'escarmouches' de mercredi se sont arrêtées le même jour, selon la porte-parole éthiopienne, Selome Tadesse. De son côté, le porte-parole érythréen, Yemane Ghebremeskel a indiqué aux agences de presse que l'attaque avait été lancée sur 'le flanc à l'extrême gauche' du front de Bure. Les deux côtés s'accusent mutuellement d'avoir commencé les hostilités, qui, d'après l'Erythrée, ont causé la mort de 200 soldats éthiopiens. Selome Tadesse a refusé tout commentaire sur les victimes.
SOMALIE: Le Conseil de sécurité préoccupé par l'afflux d'armes
Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés préoccupés, mercredi, par l'afflux d'armes continuel en Somalie, constituant une violation de l'embargo des Nations Unies, et ont condamné les fournisseurs d'armes.
Dans un communiqué de presse, le Conseil a aussi condamné de récentes attaques lancées contre l'ONU et d'autres agents humanitaires en Somalie. Le Conseil a entendu un compte-rendu sur la situation actuelle en Somalie donné par le sous-secrétaire général pour les affaires politiques, Kieran Prendergast, qui a couvert les récents efforts de paix, y compris l'initiative de Djibouti, ainsi que d'autres questions humanitaires.
SOMALIE: Le groupe de travail fait état de 28 cas de choléra
Entre le 1er janvier et le 18 février, 28 personnes sont mortes du choléra dans certaines parties du pays. Un bilan total de 326 cas a été relevé. Un rapport émanant du 'Cholera Task Force' [CTF-groupe de travail sur le choléra] du 'Somalia Aid Coordination Body's' [SACB-Unité de coordination de l'aide en Somalie], parvenu à IRIN jeudi, a indiqué que la région la plus durement touchée était le district de Qoryoley au centre de la Somalie, notamment le village de Gaywarow. Il n'y a pas d'ONG internationales dans la région, a noté le rapport. L'OMS a jusqu'à présent apporté des fournitures médicales et le personnel soignant a reçu une formation sur le terrain pour la gestion des cas.
SOUDAN: Conditions critiques au nord de Bahr el Ghazal et à l'ouest du Haut-Nil
Le PAM a lancé un appel international pour réunir 58 millions de dollars qui serviraient à nourrir 1,7 million de personnes, dont la majorité se trouve au sud du Soudan, jusqu'à la fin de l'année. Malgré l'amélioration générale de la situation nutritionnelle dans le pays, des 'centaines de milliers de Soudanais du Sud risquent encore d'être touchés par la famine et la malnutrition', conséquence de la guerre, la sécheresse et les inondations, d'après le Directeur du PAM en Somalie, Mohamed Saleheen. La situation était particullièrement critique au nord de Bahr el Ghazal et à l'ouest du Haut-Nil, a indiqué l'agence. Quelque 250 000 personnes, à l'ouest du Haut-Nil - la moitié de la population de la région - auraient besoin de recevoir une aide alimentaire cette année, selon le rapport du PAM. 'Tandis que le conflit persiste, les conditons pour un retour de la famine sont un spectre constant,' a ajouté le texte.
SOUDAN: Reprise des pourparlers de paix de l'IGAD au Kenya
Les négociations de paix au Soudan conduites par l'Inter-Governmental Authority for Development (IGAD-Autorité intergouvernementale pour le développement) ont repris au Kenya mardi, avec la facilitation de l'envoyé spécial kenyan, Daniel Mboya, et devaient se poursuivre jusqu'à samedi. Les pourparlers avaient été interrompus dans la capitale kenyanne, Nairobi, pour être tenus à huis clos dans la ville centrale de Nanyuki, afin d'éviter des fuites et des déclarations publiques comme ce fut le cas pour la précédente série de pourparlers, ont indiqué des sources politiques à IRIN. Le sujet central des négociations était la séparation de l'Etat et de la religion, et le droit à l'autodétermination du Sud Soudan, ont-elles ajouté.
REPUBLIQUE DU CONGO: Un début d'année 'encourageant'
Près de 400 000 personnes déplacées à l'intérieur de leur pays en République du Congo ont commencé à rentrer dans leur communauté depuis la mi-février, laissant 410 000 autres personnes encore déplacées dans le pays, a signalé un rapport d'OCHA. Le rapport, parvenu à IRIN mardi, a déclaré que le Congo était marqué par un début d'année 'encourageant', avec un accord de cessez-le-feu conclu entre les parties au conflit, la démobilisation de la milice, et l'accès amélioré pour l'acheminement de l'aide humanitaire. Les 810 000 personnes, ou 30 pour cent de la population totale du pays, ont été déplacées par le conflit depuis la fin de 1998, et la plupart sont restés sans aide l'année dernière en raison d'un manque d'accès sûr. Des dizaines de milliers de personnes étaient mortes de malnutrition et de maladies, a indiqué le rapport.
CONGO-BR: Fonds requis pour la réintégration et l'édification de la paix
En vue de 'l'évolution rapide des événements' dans le pays, l'ONU aurait besoin de réviser son appel consolidé pour le Congo vers le milieu de l'année, a déclaré, mercredi, le coordinateur humanitaire des Nations Unies, William Paton. Lors d'une conférence de presse au Siège de l'ONU, M. Paton a fait savoir que la révision de l'appel reflèterait l'amélioration des possibilités d'acheminement de l'aide d'urgence et soutiendrait les nouveaux besoins requis pour la réintégration et la construction de la paix. L'appel initial pour l'an 2000 s'élevait à quelque 20 millions de dollars. M. Paton a indiqué que les personnes déplacées au Congo avaient reçu l'année dernière 'le montant minimum d'aide par personne' comparé au reste du monde, et ce, en raison de l'accès peu sûr et du 'manque d'intérêt international', d'après un compte-rendu de la conférence de presse émanant de l'ONU et parvenu à IRIN.
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE: Expiration du mandat de la MINURCA
La mission de l'ONU en République centrafricaine (MINURCA) a joué un rôle important dans la restauration de la paix et de la sécurité dans le pays, a déclaré, le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, lors de l'expiration du mandat de la mission de maintien de la paix de l'ONU le 15 février dernier. Le succès de la MINURCA 'démontre une fois de plus tout ce que l'on peut obtenir par des opérations de maintien de la paix en Afrique et ailleurs grâce à la coopération et à la volonté politique des protagonistes, leur attachement à la paix et à la réconciliation nationale, un mandat clair, des ressources appropriées, ainsi que le soutien fort et cohérent de la communauté internationale,' a indiqué M. Annan dans un communiqué. Un bureau de soutien de l'ONU pour la construction de la paix (BONUCA) a été créé pour succéder à la MINURCA, qui avait été mise en place en avril 1998 à l'issue d'une série de mutineries armées survenues en 1996/97.
Nairobi, le 25 février 2000
[FIN]
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