1. Contexte et justification
Le Burkina Faso est confronté à de nombreux défis sécuritaires et humanitaires. Longtemps affecté par des vulnérabilités d’origine climatique et alimentaire, le pays est présentement aussi marqué par des attaques armées de groupes radicaux et des actes de banditisme. Les premières attaques ont été enregistrées en octobre 2015 et dans le temps ils se sont multipliés, en passant de quatre attaques enregistrées pendant cette première année à plus de 800 incidents au cours de l’année 2019. La détérioration rapide de la situation a engendré une urgence humanitaire sans précédent avec des déplacements massifs de population (560,046 personnes déplacées internes au 9 décembre 2019, Source : CONASUR) et une perturbation de l'accès aux services sociaux de base (notamment l'éducation et la santé). Au début de 2020, plus de 2,2 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire, dont 1,2 million d'enfants.
En janvier 2020, 2 341 écoles restaient fermées, touchant 319 334 élèves et 9 882 enseignants. Les principales causes de fermetures d'écoles sont les menaces et les attaques des groupes armés non étatiques et les occupations d'écoles par des personnes déplacées qui utilisent les écoles comme refuge.
La crise actuelle touche principalement les cinq régions de la Boucle du Mouhoun, du Nord, du Centre-Nord, du Sahel et de l'Est et les besoins humanitaires des personnes déplacées et affectées demeurent encore insuffisamment couverts bien que les organisations humanitaires présentes au Burkina Faso cherchent à renforcer leur assistance pour appuyer le Gouvernement burkinabé tout en consolidant le système de coordination humanitaire.
Aussi, la persistance de la crise au Mali et les conflits communautaires qu’elle engendre a entrainé l’accueil dans la région du nord et de la boucle du Mouhoun de plus d’un millier de d’asile de 1965 demandeurs et 1035 personnes retournées du Mali depuis avril 2018.
Dans ces situations d’urgence, les enfants, les jeunes et les femmes sont les plus vulnérables du fait de l’affaiblissement des mécanismes de protection traditionnels. Les filles et les garçons sont exposées aux différentes formes de violence, aux mariages d’enfants, aux MGF, à la nonscolarisation, à la mendicité et au chômage. La fragilité du contexte sécuritaire dans ces régions réduit fortement leurs opportunités d’accès aux services de base.
Pour la gestion de ces situations, le Gouvernement du Burkina Faso dispose d’un Plan national de contingence multirisque de préparation et de réponse aux catastrophes, référentiel qui permet une meilleure coordination des interventions des différents secteurs en situations d’urgence.
Cependant, l’examen de ce plan et de la loi n°012- 2014/an du 22 avril 2014 portant loi d’orientation relative à la prévention et à la gestion des risques, des crises humanitaires et des catastrophes indique une faiblesse de la prise en compte de la protection de l’enfant en situation d’urgence. Par exemple, la loi 12 ne fait aucune mention à la protection de l’enfant dans le contexte des urgences.
C’est pourquoi, il est apparu nécessaire de mettre en place au sein du GTPE un sous-groupe de travail pour la protection de l’enfant en situation d’urgence. Ce groupe pourra capitaliser un travail déjà entrepris par l’Unicef et d’autres partenaires tant au niveau national que dans la région du Sahel entre 2013 et 2015.
Les présents Termes de Référence résultent de la mise en application de l’approche de responsabilité sectorielle (approche cluster) issue de la réforme humanitaire et s’inspirent également d’autres documents élaborés par le Comité Permanent Inter Agences (IASC). Ils visent à assurer un Termes de Référence du Sous-cluster Protection de l’Enfant en situation d’urgence meilleur encadrement du cadre de coordination des réponses opérationnelles apportées par les acteurs humanitaires au Burkina Faso pour faire face aux défis identifies dans le secteur