La surveillance des réseaux sociaux d’Insecurity Insight dans la région du Sahel observe l’évolution de l’opinion publique à l’égard du secteur de l’aide humanitaire. Grâce à une sélection de mots-clés et à une intelligence artificielle, Insecurity Insight analyse les publications et commentaires issus des réseaux sociaux, localisés au Burkina Faso, au Mali et au Niger à partir des adresses IP.
Ce résumé présente les principales tendances observées dans l’ensemble du Sahel entre janvier et avril 2025.
Principaux récits
- L’engagement sur les réseaux sociaux a fortement augmenté fin janvier et en février, en réaction à la suspension des financements de l’USAID, qui a générée près de la moitié des 3 101 commentaires négatifs. Toutefois, cette mobilisation s’est rapidement essoufflée, révélant des enjeux plus profonds : rétrécissement de l’espace civique, autocensure croissante et migration vers des plateformes de messagerie privée. Les critiques allaient au-delà des coupes budgétaires, traduisant une frustration plus large face à un désengagement international perçu.
- Entre janvier et avril, les mesures prises par les autorités au Mali, au Niger et au Burkina Faso – arrestations de militants, dissolution de syndicats, répression des médias – ont restreint l’espace d’action des ONG locales et des acteurs internationaux. Cette répression a freiné le dialogue, tant physique que numérique, alimentant la méfiance et réduisant la visibilité des efforts humanitaires.
- La fermeture de l’espace civique et la baisse du soutien des bailleurs ne se contentent pas d’entraver les opérations d’aide : elles étouffent également le débat public. Bien que très peu de commentaire négatif n’ait visé les ONG locales sur cette période, leur visibilité et leur portée en ligne restent faibles. Elles continuent de rencontrer des obstacles persistants pour faire entendre leur voix et toucher un public plus large.