Contexte : La région du Sahel central, et plus particulièrement la zone du Liptako Gourma, qui enjambe le Burkina Faso, le Mali et le Niger, est témoin d’une crise complexe qui comprend comme enjeux une compétition grandissante pour le contrôle des ressources; des bouleversements climatiques; une croissance démographique galopante; des niveaux élevés de pauvreté; l’absence d’opportunités économiques; des tensions communautaires; l’absence de présence étatique et le manque de services sociaux de base; ainsi que des violences provoquées par des réseaux de crime organisé et des groupes armés non-étatiques. La crise a engendré des déplacements importants de populations dans les pays concernés et affecte, par ailleurs, des pays voisins tels que la Mauritanie ou les pays côtiers.
En octobre 2024, 3 213 595 individus sont déplacés, y compris 2 622 002 personnes déplacées internes (82% de la population affectée) et 591 493 réfugiés (18% de la population affectée). Soixante-cinq pour cent des individus (2 101 972 personnes) se situaient au Burkina Faso, 14 pour cent résidaient au Mali (451 844 personnes), 11 pour cent au Niger (366 991 personnes) et 4 pour cent en Mauritanie (140 756 personnes). Le recent déversement de cette crise vers les pays côtiers, à savoir la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin, fait preuve d’un nombre croissant de réfugiés arrivant du Sahel central vers ces pays et, à l’interne, des populations déplacées. En octobre, sont recensés 151 932 individus affectés dans ces quatre pays réunis (25 848 au Bénin, 62 078 en Côte d’Ivoire, 7 242 au Ghana et 56 764 au Togo) dont un total de 25 830 déplacés internes.