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RESUME EXECUTIF
La présente analyse a vocation à élucider la manière par laquelle les conflits et l’insécurité affectent la santé mentale, le bien-être psychosocial et les moyens de subsistance des populations ainsi que la cohésion sociale dans la région des Cascades, au Burkina Faso. Elle vise également à identifier des pistes à explorer pour une prise en charge adaptée, réparatrice à la fois des individus et du tissu social dans ce territoire.
A cette fin, des consultations ont été réalisées, suivant une approche mixte, auprès de 1155 personnes dans toutes les communes de la région cible. A la lumière de l’analyse systémique, les données collectées ont per mis d’identifier dans la zone d’études quatre profils cliniques des personnes affectées psychologiquement par la crise sécuritaire. Ces profils correspondent à quatre syndromes de troubles post -traumatiques : l’hype ractivité ; l’évitement ; la dissociation et la reviviscence. A l’analyse des facteurs déclencheurs de ces troubles psychosociaux, il ressort deux principaux groupes de facteurs précipitants, en l’occurrence le bouleversement sociétal et le déplacement des populations, et deux principaux groupes de facteurs de maintien, l’effritement des moyens de subsistance et la crise de confiance verticale. Tous ces facteurs résultent ou sont exacerbés par la crise sécuritaire et les conflits communautaires. Face au développement insidieux des troubles mentaux, certaines personnes exposées indiquent avoir recours aux mécanismes institutionnels de prise en charge pour trouver du réconfort, tandis que d’autres se réfugient dans les considérations culturelles et religieuses.
Par ailleurs, la recherche montre que les manifestations de mal-être telles que les replis sur soi, l’hypervigilance et les susceptibilités inhabituelles affectent les relations interpersonnelles et par ricochet le vivre-ensemble. En sus, les tensions liées au foncier se sont exacerbées par la concentration des populations subséquente aux déplacements du fait des menaces sécuritaires. En somme, l’analyse met en évidence une corrélation entre le mal-être psychosocial, la cohésion sociale et les moyens de subsistance. C’est pourquoi, elle conclut que les in terventions doivent articuler les trois dimensions. Ainsi, il est souhaitable que les réponses programmatiques agissent concomitamment sur la prévention du stress post-traumatique, l’amélioration des relations sociales et le soutien au relèvement socio-économique des personnes rendues vulnérables par la crise sécuritaire.
Mots clés
Santé mentale – soutien psychosocial – sécurité – conflits – moyens de subsistance – cohésion sociale.