Objet
Au Burkina Faso, des progrès notables ont été enregistrés dans la lutte contre la malnutrition sous toutes ses formes, mais malheureusement celle-ci continue d’entraver la vie et l’activité de milliers de personnes notamment les femmes et les enfants de moins de cinq ans. L’élimination de toutes les formes de malnutrition est une étape indispensable pour le décollage économique durable d’un pays. Les pertes annuelles économiques associées à la sous-nutrition chez l’enfant au Burkina sont estimées à environ 409 milliards de FCFA (soit 7,7% du PIB) selon l’étude du Coût de la Faim au Burkina Faso en 2012.
La nutrition n’est pas seulement une question de santé publique ou d’alimentation, mais une question de développement global impliquant plusieurs secteurs (Santé, Agriculture, Elevage, Eau, Hygiène et Assainissement, Education, Autonomisation de la femme, Protection Sociale, Commerce, Emploi et Travail, Recherche …).
La multifactorialité des causes de la malnutrition exige une réponse multisectorielle. Il est donc nécessaire de renforcer les interventions sur le terrain en agissant de manière plus synergique et complémentaire en vue d’en améliorer la qualité et d’atteindre des couvertures universelles (plus de 90%).
Les agences des Nations-Unies intervenant dans les domaines de l’alimentation et de la nutrition sont dans un élan d’accompagnement et de soutien au Gouvernement Burkinabè, et ce pour l’atteinte des objectifs du Plan National de Développement Economique et Social (2016-2020), des Objectifs du Développement Durable (2015-2030), et de l’objectif Faim zéro (horizon 2030). Plusieurs documents d’orientation ont été élaborés dont entre autres le Plan Cadre des Nations Unies pour l'Assistance au Développement (UNDAF), l’agenda commun en nutrition du réseau des Nations Unies pour la nutrition du Burkina et la revue stratégique « Faim Zéro », qui visent à apporter un soutien unifié au développement de solides stratégies nationales de nutrition. En outre, afin d’accroitre l’efficacité et de concrétiser le slogan « DELIVERING AS ONE » ou « UNIS DANS L’ACTION » qui a été lancé au Burkina Faso le 20 octobre 2016, les agences des N.U se sont ainsi engagées à parler d’une seule voix des questions de nutrition.
Au niveau national, il existe plusieurs cadres de coordination initiés par les différents secteurs. Chaque cadre de coordination, à travers le mandat de son secteur, tente d’impliquer les autres secteurs afin de se donner une dimension multisectorielle (CNCN, CNSA, CNPS , etc.) avec des niveaux d’ancrage différents.
Cependant, la dimension multisectorielle voulue de ces différents cadres reste limitée et les mécanismes qui permettent à ces différents cadres d’interagir entre eux afin de pouvoir embrasser une véritable dimension holistique de la nutrition restent faibles. En matière de financement de la nutrition, on note que malgré les engagements auxquels le pays a souscrit, la ligne budgétaire récemment mise en place, consacrée à la nutrition reste insuffisante et devrait être renforcée (ligne budgétaire mise en place en 2017 pour l’achat d’intrants nutritionnels).