LES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE DANS LE SAHEL CENTRAL LES CRISES HUMANITAIRES AU MALI, BURKINA FASO, ET NIGER SONT DES CRISES COMPLEXES DE PROTECTION AGGRAVÉES PAR LA PANDÉMIE DE LA MALADIE À COVID-19. FACE À LA COVID-19 ET À L'AUGMENTATION DES VIOLENCES GÉNÉRALISÉES ET DE L’INSÉCURITÉ, LES FEMMES ET LES FILLES SONT ENCORE PLUS EXPOSÉES AUX VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE (VBG), QUI AFFECTENT DÉJÀ GRAVEMENT LEUR QUOTIDIEN AU SAHEL CENTRAL.
Les femmes et les filles du Sahel Central font face à l’un des taux le plus élevé des violences basées sur le genre au monde. 76% des femmes et filles du Niger se marient avant d’atteindre 18 ans ; le Burkina Faso et le Mali sont parmi les 6 pays avec la prévalence la plus élevée de mariages d’enfants, précoces et forcés. Au Burkina Faso, les rapports de cette année montrent une augmentation des mutilations génitales féminines (MGF) et des mariages d’enfants en lien avec l'insécurité physique et alimentaire. La traite de personnes, la violence des acteurs armés, et le trauma conséquence de l’exposition aux violences sont d’autres préoccupations pour les femmes, les adolescentes et les organisations d’aide. Au Mali, 1 443 femmes et filles ont été rapportées et prises en charge entre Janvier et Août 2020, et 13% des incidents indiquent des hommes armés comme auteurs présumés. En dépit du fait que les évidences restent limitées, les enquêtes et évaluations faites ont montré qu’au Sahel, le type le plus répandue de VBG, à savoir la violence du partenaire intime (VPI), a augmenté d’au moins 12% en lien avec la COVID-19. De plus, les mariages d’enfants, les MGF, les exploitations et abus sexuelles et la traite de personnes sont considérés en recrudescence par les experts en raison de la pandémie. Ces violences nuisent à la fois dans l'immédiat et à long terme, avec un impact intergénérationnel. Par exemple, entre janvier et août 2020, le Sous-cluster VBG du Mali a répertorié au moins 100 enfants issus de viols.
En dépit de cela, la réponse humanitaire au Sahel Central continue à ne pas suffisamment prioriser la prévention et la réduction des risques de VBG ainsi que la prise en charge des survivants. En 2020, l’aperçu des besoins humanitaires et les plans de réponse humanitaire associés pour le Burkina Faso, Mali et Niger identifient 2,3 millions de femmes et de filles dans le besoin en matière de VBG. Pourtant seulement 1,2% du montant global est demandé pour répondre aux VBG et moins de 1% des financements alloués sont dédiés à la lutte contre les VBG[8]. Le manque d’acteurs VBG pourrait être l’une des raisons; au Burkina Faso, seulement 12% des zones affectées sont couverte par les services VBG et au Mali moins de 6 acteurs VBG doivent couvrir 64% du pays. Pour la coordination VBG, seulement un des trois pays a un coordinateur du sous-cluster VBG dédié au niveau national. Les femmes et les filles vivent les conséquences de la faiblesse de la réponse : au Mali, 68% des survivants de VBG qui ont demandé un accès à la justice ne peuvent pas y accéder par manque d’appui à ce type d'interventions.
Les violences basées sur le genre sont une violation des droits humains. Elles sont enracinées dans les inégalités entre les sexes et sont omniprésentes. La violence basée sur le genre est une problème de pouvoir, de santé et de protection et qui menace la survie. Les violences basées sur le genre et leurs risques, et aussi un obstacle à l’accès aux services de base, tels que l'éducation, les programmes d’appui en moyens de subsistance, la nutrition et dans le domaine de l’eau l'hygiène et l'assainissement.