Habitats durables, boulies, diguettes, cordons pierreux, ce sont là quelques-unes des réalisations du projet « résilience des populations en matière d’habitats dans la province du Namentenga ». A la faveur d’une visite terrain du 15 au 17 décembre 2017 une mission de la Croix-Rouge burkinabè est allée constater de visu la construction de ces différentes infrastructures réalisées dans le cadre du renforcement de la résilience des communautés vulnérables dans la province du Namentenga face aux effets des changements climatiques.
Le Burkina Faso est un pays vulnérable du fait de sa position géographique et de sa démographie galopante, d’où de multiples risques de catastrophes. En effet, situé dans la bande sahélienne, il est l’un des pays qui subit de plein de fouet les aléas du changement climatique.
Malgré la volonté manifeste du gouvernement de prévenir et de gérer les catastrophes, celles-ci font toujours de nombreuses victimes mettant ainsi des familles dans une extrême vulnérabilité. Cette réalité a imposé à la Croix-Rouge Burkinabé (CRBF) d’inscrire dans son plan stratégique 2016-2020, de renforcer davantage son mécanisme de préparation et de réponse à ces situations pour les cinq prochaines années.
La province du Namentenga est l’une des localités les plus touchées.
Dans cette dynamique de prévention des conséquences des catastrophes sur les populations, la CRBF s’est engagée, avec l’appui de la Croix-Rouge Luxembourgeoise, à construire au profit des populations des infrastructures durables. Un accent particulier a été mis sur la province du Namentenga qui est l’objet d’inondations récurrentes. L’objectif visé étant non seulement de réduire les effets du changement climatique, mais aussi d’améliorer les conditions de vie des communautés les plus vulnérables. Pour ce faire, le projet « résilience des populations en matière d’habitat dans la province du Namentenga » est à pied d’œuvre et déjà. Les résultats sont visibles et palpables sur le terrain.
Avec l’implication des populations bénéficiaires, neuf diguettes d’une longueur d’au moins 200m chacune ont été construites dans les trois villages bénéficiaires à savoir Nièga, Yagb-tenga et Lilyala. Ces ouvrages devraient contribuer à réduire la vitesse de l’eau en cas de fortes pluies et ainsi réduire les cas d’inondation des concessions et places publiques tels que les marchés.
En outre, le projet travaille à la récupération des sols pour les cultures. A termes, au moins 25 hectares de terres cultivables seront récupérés pour des travaux champêtres. Pour ce faire, des cordons pierreux sont en cours de réalisation avec la participation effective des populations qui ont compris l’importance de tels ouvrages.
Les trois villages bénéficiaires disposeront au finish chacun d’un boulie. D’ores et déjà, celui de Nièga est en cours de finalisation. Avec cette infrastructure, c’est l’élevage et la maraicher culture qui seront de plus en plus développés. En effet, au-delà de sa fonction de prévention des cas d’inondation par la collecte du trop-plein d’eau en cas de forte pluviométrie, cette infrastructure contribuera à l’abreuvage des troupeaux en saison sèche. Des espaces cultivables y seront aménagés pour réaliser des cultures de contre saison.
Résilience renforcée en matière d’habitat
Les inondations et les vents violents exposent de nombreuses personnes à une plus grande vulnérabilité par suite de la destruction des habitats et des greniers. Aussi, la Croix-Rouge Burkinabè travaille-t-elle à la promotion de techniques de construction d’habitats durables pour les communautés afin de contribuer à la réduction des risques de catastrophes et les rendre plus résilientes aux calamités. Avec l’appui de la Croix-Rouge luxembourgeoise, des modèles shelter durables ont été expérimentés. Pour 2017, 80 maisons et latrines de ce type d’habitats ont été construits pour certains et en cours de construction pour d’autres dans les 3 villages de la commune de Boulsa. A la fin du projet en 2018, ce sont 250 maisons et 250 latrines qui seront construites au profit des personnes les plus vulnérables.