La 18ème édition de la Journée nationale du paysan (JNP) s’est tenue du 23 au 25 avril 2015 à Dédougou dans la région de la Boucle du Mouhoun en présence du Président de la Transition, Michel Kafando, des membres du Gouvernement avec à leur tête le Premier ministre Yacouba Isaac Zida et bien d’autres personnalités. Outre les échanges sur les possibilités d’accroissement de la productivité des exploitations agricoles familiales, cent douze (112) acteurs du monde rural ont été décorés.
« Accroître la productivité des exploitations agricoles familiales pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire au Burkina Faso », c’est le thème qui a réuni les acteurs du monde rural autour du Président du Faso Michel Kafando et des membres du gouvernement avec à leur tête le Premier ministre Yacouba Isaac ZIDA à Dédougou dans la région de la Boucle du Mouhoun à l’occasion de la 18ème édition de la Journée nationale du Paysan tenue les 23,24 et 25 avril dernier. En effet, l’agriculture burkinabè reste dominée par un système d’exploitation de type familial avec des moyens peu adaptés et dans un contexte de changements climatiques récurrents. Pourtant selon le ministre burkinabè en charge de l’agriculture, le Dr François Lompo, toutes les analyses s’accordent pour reconnaître que le développement de l’agriculture familiale peut solutionner l’insécurité alimentaire, la malnutrition et la pauvreté en milieu rural.
C’est pour cette raison que les autorités du pays s’investissent pour que l’exploitation agricole de type familial glisse vers l’entreprenariat agricole de type familial, mieux structuré et plus orienté vers le marché à l’image des entreprises non agricoles. Et pour y parvenir, le Président du Faso a accordé un entretien direct dans la matinée du samedi 25 avril à l’ensemble des 1 500 participants dans l’objectif de recueillir les préoccupations de l’heure et de permettre au gouvernement d’apporter des éléments de réponses.
« Votre activité est le moteur essentiel du développement de notre pays alors que chacun dise ce qu’il pense afin que nous parvenions à un programme consensuel bénéfique à chaque partie », a rassuré Michel Kafando. Le Président de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Monsieur Bassiaka Dao a saisi l’opportunité pour rappeler les doléances formulées aux éditions antérieures qui jusque-là sont restées comme telles. Il s’agit, entre autres, de la fixation d’un prix minimum garanti sur les produits agricoles des exploitations familiales, de la création d’une banque agricole par le gouvernement pour appuyer la CPF dont le projet de document a été transmis sur les lieux au Président de la Transition, de l’accélération du processus d’élaboration de la loi agricole en vue de conférer un statut aux paysans et le transfert de la JNP aux organisations professionnelles agricoles notamment la CPF et les chambres régionales d’agriculture.
A sa suite, le président de la Chambre nationale d’agriculture (CNA), Seydou Ouédraogo a recommandé au gouvernement l’adoption définitive du décret relu du 24 juin 2011 sur le statut des chambres régionales d’agriculture et de la CNA ainsi que l’élaboration d’un texte juridique pour définir le métier d’agriculture avant d’assurer que la CNA jouera sa partition quant à la mise en œuvre des conclusions issues de la présente édition. La réalisation d’infrastructures d’accès aux zones de grande consommation, la mise en place d’une structure de contrôle et de veille des productions, des consommations ainsi que des spéculations, le renforcement des capacités des producteurs aux nouvelles techniques de production et de résilience et la vulgarisation des systèmes d’information sur les marchés et la formation des acteurs à leur utilisation ont été les préoccupations formulées par la Présidente de la Fédération des industries agro-alimentaires et de transformation du Burkina Faso, Mme Simone Zoundi, qui a notifié l’engagement de la fédération à contribuer à accroître la productivité familiale en rendant disponible les intrants.
Outre ces interventions, chaque région a pu exprimer en toute liberté les préoccupations de l’heure qui se résument principalement aux difficultés d’accès aux intrants agricoles et vétérinaires en quantité et en qualité, aux difficultés d’accès aux microcrédits, au problème d’acquisition des actes de propriétés de foncier rural, au problème d’écoulement des produits locaux, au problème d’énergie, à l’insuffisance de retenue d’eau, aux crises récurrentes entre éleveurs et agriculteurs. En réponse, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a promis aux paysans que son gouvernement va se pencher sur ces doléances.
En attendant, il rassure que le gouvernement a décidé de poursuivre la subvention sur les intrants agricoles et que des dispositions sont prises pour améliorer la fourniture en énergie avec la mise en place d’un centrale solaire de 30 méga watts d’ici à la fin de l’année et aussi de la connexion en vue avec le Ghana et le Nigéria. Il a invité l’ensemble des Burkinabè à la consommation des produits locaux. A sa demande, les éleveurs et agriculteurs se sont engagés à mettre fin aux conflits qui les opposent.
Au regard des engagements pris par les producteurs et le gouvernement, le Président du Faso Michel Kafando estime que la 18e édition est un succès d’autant plus que l’esprit qui se dégage est une nette prise de conscience par les acteurs. Des acteurs à qui l’Etat a rendu hommage à cette édition en distinguant 112 d’entre eux chevaliers de l’ordre du mérite du développement rural.