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Des choix Impossibles, des voix Ignorées : Comment la faim et les conflits portent atteinte aux droits des filles dans la région du Sahel

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RÉSUMÉ EXÉCUTIF

En vertu du droit international, toutes les filles ont le même droit que les garçons à réaliser pleinement leur potentiel. L’exercice de ce droit dépend de la mise en oeuvre d’un ensemble de droits interdépendants comme le droit à la protection, le droit à la santé, le droit à l’éducation et le droit à la participation aux décisions qui les concernent.
Pour que les filles s’épanouissent, ces droits doivent être mis en oeuvre individuellement et de manière holistique.

Dans la région du Sahel central, le droit des filles à s’épanouir est profondément menacé.

Un ensemble de facteurs dévastateurs se combinent pour exacerber la vulnérabilité des filles (enfants et adolescentes) et augmenter le risque de violation de tout ou partie de leurs droits interdépendants.

● Les conflits favorisent l’insécurité alimentaire à travers la réduction de la production agricole, les perturbations économiques et les déplacements des populations. Ils aggravent les effets du climat sur l’environnement, car les déplacements des populations exercent une pression sur les rares ressources en eau des communautés d’accueil.

● Les chocs climatiques (sécheresse, précipitations sporadiques) ont un impact sur la production agricole et les moyens de subsistance basés sur l’agriculture, ce qui entraîne une insécurité alimentaire et contribue à l’instabilité politique.

● L’insécurité alimentaire aggrave l’instabilité politique, qui attise les conflits et exacerbe les effets du changement climatique (à travers le surpâturage continu, par exemple).1

● Devant cette multitude de facteurs de stress, les filles et leurs familles sont souvent obligées d’adopter des stratégies d’adaptation comme l’abandon scolaire et le mariage précoce, qui peuvent être extrêmement néfastes.

● Les stratégies d’adaptation négatives découlent de la pauvreté, les normes de genre (comme l’éducation des filles) et les défaillances institutionnelles ou infrastructurelles (les longues distances à parcourir jusqu’aux centres de santé pour accéder aux contraceptifs et éviter les grossesses précoces).

Ces facteurs exposent les filles à des risques majeurs dans quatre domaines

● Le droit à la protection : Les filles touchées par une crise sont exposées à toutes les formes de violence à l’encontre des enfants : des atrocités, des viols des homicides, l’exploitation sexuelle et d’autres formes de violence. Rares sont les lieux où ces filles sont en sécurité dans leur vie quotidienne. Les institutions formelles de protection sont déficientes, voire inexistantes.

● Le droit à la santé : L’inégalité entre les genres a une incidence sur le partage de la nourriture au sein des familles, ce qui expose les filles souffrant d’insécurité alimentaire à un risque accru de malnutrition et, si elles sont enceintes, à un risque de décès pendant l’accouchement. Les risques sanitaires liés aux grossesses précoces sont d’autant plus importants que les filles sont plus exposées aux violences sexuelles et au mariage, et donc à des rapports sexuels non protégés. La pénurie d’eau liée à la sécheresse et aux conflits présente des défis en matière de santé et d’hygiène menstruelles.

● Le droit à l’éducation : Les disparités de longue date en matière d’éducation , les normes et pratiques en matière de genre, les difficultés économiques, l’insécurité alimentaire aiguë et les attaques armées visant les écoles, les enseignants et les élèves ont eu des effets désastreux sur l’éducation des filles.

● Le droit à la participation : Traditionnellement, les filles de la région ont très peu leur mot à dire dans les décisions relatives au travail, à l’éducation et au mariage. Malgré certaines indications contraires, cette tendance semble s’être pérennisée et renforcée sous l’effet de la crise. On a largement signalé des restrictions à la liberté de mouvement des enfants et à leur possibilité de sortir de la maison. Cependant, ces restrictions concernaient majoritairement les filles.