Contexte
La production céréalière nationale définitive de la campagne agricole 2022-2023 est estimée à 5 179 059 tonnes. Comparée à celle de la campagne agricole 2021-2022 et à la moyenne quinquennale, elle est en hausse respectivement de 11,11% et de 7,79%. La hausse quinquennale des céréales est essentiellement attribuable à celle du sorgho rouge, du sorgho blanc et du riz avec des variations respectives de +29,35 %, +12,46% et +12,28%.
Cependant, cette tendance haussière au niveau nationale cache des disparités entre les provinces. En effet 18 provinces sur 45 ont enregistré des baisses de productions, et les localités concernées sont pour l’essentiel dans les zones à fort défis sécuritaire. Ces baisses de productions céréalières vont de -5,6% dans la province du Bam à -63,12% dans le Loroum. Quant aux hausses relevées, les plus remarquables sont celles enregistrées dans les provinces du Ioba (56,9%) et du Sanguié (56,4%).
La production des autres cultures vivrières (niébé, voandzou, patate et igname) est quant à elle estimée à 1 064 654 tonnes ce qui représente une hausse de 53,53% par rapport à la campagne passée et de 29,56% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
La production des cultures de rente est estimée à 1 589 034 tonnes soit une hausse de 9,5 % par rapport à la campagne passée et de 9,34 % par rapport à la moyenne quinquennale.
Le disponible fourrager de la campagne 2022/2023 est estimé à 12 831 422 TMS soit une couverture de 74% pour un besoin de 17 433 962 tonnes de matière sèche (TMS). Cette situation révèle un déficit de couverture des besoins fourragers sur le plan national. En effet, plus de la moitié des provinces sont déficitaires dont 11 très déficitaires et 19 déficitaires. S’en suivent 06 provinces équilibrées et 10 provinces excédentaires.
Les marchés agricoles connaissent un dysfonctionnement dans les régions à fort défis sécuritaire avec une tendance à la baisse des disponibilités liée aux difficultés d’approvisionnements dans lesdites régions. Sur l’ensemble des marchés agricoles du pays, la tendance des prix des céréales de base et des produits de grande consommation est haussière en février comparativement à l’année passée et à la moyenne quinquennale à la même période. Cette situation s’explique d’une part par le dysfonctionnement de certains marchés lié à la situation sécuritaire dégradante, à la pression inflationniste engendrée par la crise à COVID-19 et les répercussions du conflit russo-ukrainien à savoir entre autres, (i) l’augmentation des coûts de production liée à la cherté des intrants agricoles et (ii) la hausse des coûts de transport consécutive à la hausse du prix des hydrocarbures. Courant février 2023, les prix des céréales de base sur les marchés de consommation ont connu une hausse annuelle de 18% pour le mil local, 17% pour le sorgho blanc et 8% pour le maïs. Comparativement à la moyenne des cinq dernières années, respectivement pour le maïs, le mil et le sorgho, les hausses sont de 49%, 54% et de 54%. Par ailleurs, des hausses quinquennales de plus de 100% sont observées dans certaines zones difficiles d’accès Pour les marchés à bétail, l’offre est faible et en baisse par rapport à la normale sur la majorité des marchés liés essentiellement à l’accès limité des marchés par les acteurs avec la persistance de l’insécurité. Les prix des animaux ont connu des hausses modérées sur l’ensemble des marchés à l’exception de ceux des zones à fort défis sécuritaire où la tendance est baissière, compte tenue de la baisse de la demande suite à la diminution de la fréquentation des marchés à bétail par les acteurs. Les termes de l’échange sont en défaveur des ménages agropasteurs et plus encore en dégradation dans les zones à accès limité.
Les déplacements de populations liés à la situation sécuritaire restent importants. Le nombre de personnes déplacées internes est estimé à 1 938 792 personnes dont 17,61% d’hommes, 23,96% de femmes et 58,43% d’enfants à la date du 31 janvier 2023.
Sur le plan nutritionnel, le périmètre brachial (PB) a été mesuré au cours de l’enquête ENISAN réalisée en février 2023 afin d’évaluer l’état nutritionnel des enfants de moins de cinq (05) ans dans les 45 provinces du pays. Cependant, le phasage de cet état nutritionnel n’a pas pu se faire dans les provinces de la Komondjoari, des Banwa, du Sourou et du Yagha en raison des faibles effectifs d’enfants mesurés. Globalement, au cours de cette période courante, la plupart des provinces ont un niveau de malnutrition aiguë se trouvant en phase d’alerte (phase 2). Seules les provinces du Loroum, du Sanguié, de la Kompienga, de l’Oudalan, du Séno, du Soum et du Ziro sont en phase sérieuse ou critique (phase 3 ou plus).
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