NATIONS UNIES
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SIERRA LEONE: Des milliers de gens manifestent contre le RUF
Quelque 8 000 à 9 000 manifestants, brandissant des pancartes, ont convergé vers le domicile à Freetown du chef rebelle, Foday Sankoh, en l'appelant "monstre et assassin" et en lui disant de partir, a indiqué à IRIN une source médiatique.
La source a précisé que parmi les manifestants se trouvaient des médecins, des avocats, des enseignants, des petits commerçants, des dirigeants syndicaux et d'autres gens excédés par le comportement du Front révolutionnaire uni (RUF) et la détention par les rebelles de centaines de casques bleus, une action que beaucoup de membres de la société civile pensent être la première phase d'un plan visant à prendre le pouvoir.
Les journalistes présents ont indiqué que des membres du RUF avaient tiré sur les manifestants alors que ceux-ci approchaient du domicile de M. Sankoh, tuant au moins quatre personnes. La source médiatique a indiqué à IRIN qu'une vingtaine de personnes avaient été admises à l'Hôpital Connaught, principal hôpital de la ville.
[Voir dossier séparé intitulé 'SIERRA LEONE: Thousands protest at Sankoh's home']
SIERRA LEONE: Des mouvements rebelles signalés dans les Etats voisins
Le Secrétaire Général de l'ONU, Kofi Annan, a appelé lundi les gouvernements des Etats voisins "à faire tout le possible pour empêcher les mouvements rebelles signalés depuis leur territoire vers la Sierra Leone", a indiqué lundi à la presse le porte-parole de l'ONU, Fred Eckhard. M. Annan a également exhorté les dirigeants d'Afrique de l'Ouest à "redoubler d'efforts pour ramener la situation sous contrôle et restaurer des conditions normales".
M. Eckhard a indiqué que, selon des informations non confirmées, des rebelles feraient route du Liberia et de la Guinée vers la Sierra Leone.
SIERRA LEONE: Le sort des prisonniers reste la première préoccupation
Le porte-parole du Secrétaire Général des Nations Unies, Fred Eckhard, a déclaré aux journalistes à New York que "le sort des quelque 500 personnels de l'ONU prisonniers reste la première préoccupation" et des efforts sont entrepris "pour obtenir leur libération, leur acheminer de l'eau et de la nourriture et évacuer les blessés".
Le groupe compte 208 soldats zambiens pris la semaine dernière; selon M. Eckhard, ils auraient été emmenés vers la région orientale de Koidu, au cour du territoire diamantifère de Kono, contrôlé par le RUF.
M. Eckhard a signalé qu'au moins un hélicoptère des Nations Unies transportant des secours pour les prisonniers à l'intérieur du pays avait essuyé des tirs dimanche mais qu'il n'y avait pas eu de blessés. Il a également indiqué que la situation dans la capitale, Freetown, était instable et très tendue.
Selon le porte-parole des Nations Unies, à ce jour, un casque bleu kenyan a été tué (des informations précédentes parlaient de quatre morts) et un autre est porté disparu. Il a déclaré que le corps du soldat décédé avait été vu mais n'avait pas encore pu être récupéré.
M. Eckhard a par ailleurs annoncé que M. Bernard Miyet, Secrétaire Général adjoint des Nations Unies pour le maintien de la paix, avait été envoyé à Freetown dans un "dernier effort pour remettre le processus de paix sur les rails".
SIERRA LEONE: Arrivée de soldats britanniques
Une avant-garde de soldats britanniques du 1er Bataillon du Régiment de Parachutistes est arrivée à Freetown pour aider à l'évacuation des ressortissants britanniques, européens et du Commonwealth, si les conditions de sécurité le requièrent, a indiqué ce lundi à IRIN un porte-parole du Ministère britannique de la défense à Londres.
Le gros de la force d'intervention en route pour la Sierra Leone comprendra le reste du régiment d'environ 600 soldats, un transport d'hélicoptère amphibie avec 600 marines à bord, une frégate et trois navires de soutien, a précisé le porte-parole.
Parallèlement, quelques 15 experts militaires de Grande-Bretagne sont arrivés à Freetown samedi pour offrir "conseils et guidance" à la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL), a indiqué le porte-parole.
[Voir dossier séparé intitulé 'SIERRA LEONE: British troops arrive in Freetown']
SIERRA LEONE: Evacuations
Le Ministre des affaires étrangères de Grande-Bretagne, Robin Cook, a annoncé dimanche que son gouvernement avait conseillé aux ressortissants britanniques de quitter la Sierra Leone. Il y aurait quelque 500 citoyens britanniques en Sierra Leone.
"Nous suivons la situation en Sierra Leone avec une profonde angoisse", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Nous avons décidé aujourd'hui de réduire notre personnel non essentiel (...) en Sierra Leone et nous conseillons aux ressortissants britanniques qui n'ont pas de raisons essentielles de rester de quitter la Sierra Leone."
M. Cook a rejeté sur le chef du Front révolutionnaire uni (RUF), Foday Sankoh, la responsabilité de la crise actuelle dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, crise qui s'est déclarée la semaine dernière lorsque le RUF a attaqué et fait prisonniers des membres de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL).
"La responsabilité de la crise actuelle en Sierra Leone revient purement et simplement à Foday Sankoh et aux forces rebelles", a-t-il dit. "Ils ont maintenant rompu tous les accords qu'ils ont signés, ils ont ramené la guerre en Sierra Leone au lieu de la paix".
Il a déclaré que la situation semblait avoir été provoquée par une tentative de la MINUSIL de se déployer dans les régions diamantifères de Sierra Leone, occupées par les rebelles du RUF. M. Cook a souligné combien une réglementation stricte du commerce du diamant était nécessaire, pour que les diamants de contrebande vendus sur les marchés européens ne puissent alimenter les conflits civils en Afrique, selon un communiqué du ministère des affaires étrangères.
Le département d'Etat américain a lui aussi condamné les actions du RUF, en contravention de l'Accord de Paix de Lomé, signé en juillet.
Les agences de l'ONU ont également commencé à évacuer leur personnel non essentiel de Sierra Leone, ont indiqué ce lundi à IRIN des sources humanitaires.
GUINEE: Des Sierra-Léonais cherchent refuge en Guinée
Le HCR a signalé que 149 Sierra-Léonais étaient passés en Guinée jeudi, selon a indiqué Fred Eckhard, porte-parole du Secrétaire Général des Nations Unies.
Certains des réfugiés ont indiqué que beaucoup d'autres gens voulaient aller en Guinée mais en étaient empêchés par les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) du côté sierra-léonais, a précisé M. Eckhard.
Il a indiqué que le HCR avait déployé du personnel dans les régions frontalières pour contrôler les nouvelles arrivées et que l'on signalait également des gens en mouvement dans la région de Masiaka, à l'est de Freetown.
AFRIQUE DE L'OUEST: Réunion des chefs d'Etat sur la Sierra Leone
Les dirigeants d'Afrique de l'Ouest discuteront de la crise en Sierra Leone lors d'une réunion d'urgence, mardi à Abuja, ont rapporté les agences de presse.
Selon PANA et l'AFP, cette réunion a été convoquée par Alpha Oumar Konaré, président en exercice de Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO); les chefs d'Etat et les dirigeants de Sierra Leone, ainsi que les membres d'un comité conjoint de la CEDEAO, créé pour superviser la mise en ouvre de l'accord de paix de Lomé entre le gouvernement sierra-léonais et les rebelles, ont été invités.
Le comité comprend le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Mali, le Nigeria et le Togo.
Une réunion similaire des dirigeants de l'Union du fleuve Mano (Guinée, Liberia, Sierra Leone) s'est tenue ce lundi à Conakry.
NIGERIA: Plusieurs morts dans des affrontements au sud-ouest
Plus d'une vingtaine de personnes ont trouvé la mort et beaucoup d'autres ont été blessées lors d'affrontements entre habitants des villes nigérianes d'Ife et Modakeke, au sud-ouest du pays, ont signalé vendredi des responsables locaux, cités par l l'AFP.
En toile de fond des affrontements qui ont éclaté jeudi, un différend concernant le pouvoir politique au niveau local et des droits fonciers. Un responsable à l'hôpital universitaire d'Ife a déclaré à l'AFP qu'un "grand nombre" de gens avaient trouvé la mort et que plus de 50 personnes avaient été admises, dont plusieurs blessées par balles.
Ce conflit persistant a déjà fait plus de 100 morts au cours des deux derniers mois, selon l'AFP.
Abidjan, le 8 mai 2000
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