I. Introduction
1. Le présent rapport porte sur la période du 1er juillet au 30 novembre 2024. On y trouve un aperçu de l’évolution de la situation et des tendances observées en Afrique de l’Ouest et au Sahel, ainsi que des activités menées par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS). On y présente par ailleurs les progrès accomplis en ce qui concerne l’application de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et des informations actualisées sur la situation qui règne dans le bassin du lac Tchad, conformément aux dispositions de la résolution 2349 (2017) du Conseil de sécurité.
II. Évolution de la situation et tendances observées en Afrique de l’Ouest et au Sahel
2. L’environnement politique a continué d’être marqué par des calendriers de transition politique incertains dans les pays en proie à des changements anticonstitutionnels de gouvernement. Le 6 juillet, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont organisé le premier sommet des chefs d’État de l’Alliance du Sahel à Niamey, au cours duquel ils ont annoncé la création d’une confédération et réaffirmé que leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) était « irrévocable ». La Guinée a, elle, affirmé qu’elle ne quitterait pas la Communauté.
3. Les campagnes électorales se sont intensifiées au Ghana, où les principaux candidats aux élections générales du 7 décembre se sont engagés en faveur de la stabilité fiscale, de la création d’emplois, de la transformation économique et de la croissance, de même qu’au Sénégal, qui a tenu des élections législatives le 17 novembre. Les élections législatives en Guinée-Bissau ont quant à elles été reportées. Les élections locales prévues au Cabo Verde en décembre 2024 et l’élection présidentielle qui se tiendra en Côte d’Ivoire en 2025 sont également en cours de préparation. Par ailleurs, des processus de réforme constitutionnelle sont en cours dans plusieurs pays. En Gambie, la publication d’un nouveau projet de constitution a relancé le débat public sur le processus, notamment sur la question des pouvoirs exécutifs de la présidence. Le Togo a poursuivi la mise en œuvre de sa constitution révisée, tandis qu’en Sierra Leone, un nouvel esprit de collaboration et de solidarité s’est manifesté, comme en témoigne l’application de bonne foi de l’Accord d’unité nationale d’octobre 2023 et des recommandations de la Commission tripartite.
4. La région centrale du Sahel a continué de faire face à des problèmes complexes tels que l’insécurité, l’instabilité politique, les crises humanitaires, la dégradation de l’environnement et les difficultés socioéconomiques. Les conditions de sécurité restent très instables, principalement en raison des activités des terroristes et d’autres groupes armés non étatiques, qui exploitent les revendications locales et l a situation d’instabilité pour recruter des membres et lancer des opérations militaires. Malgré les progrès réalisés par la Force multinationale mixte dans le bassin du lac Tchad, les tensions entre certains pays et l’absence de consensus sur l’architecture de sécurité de la région, aggravées par la dynamique géopolitique, ont empêché toute collaboration efficace dans la lutte contre les menaces plus larges que font peser le terrorisme et la criminalité transnationale organisée sur l’ensemble de la région.
5. Les récentes inondations généralisées, notamment au Ghana, au Libéria, au Mali, au Niger et au Nigéria, ont accentué les problèmes de sécurité et les difficultés humanitaires, compromettant davantage les moyens de subsistance et compliquant encore les interventions humanitaires.