Outil de veille multirisques pour les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest : Bénin - Côte d’Ivoire - Ghana - Togo (GRANIT) (au 30 septembre 2024)

Informations clés sur l’évolution du contexte (août – septembre 2024)

— En août et septembre 2024, le nombre d’épisodes violents a baissé de 26% par rapport à la période juin – juillet. Le Bénin enregistre encore le nombre le plus élevé d’incidents, avec une prédominance des affrontements entre groupes armés nonétatiques et forces de sécurité et des enlèvements.

— Bénin : Au Bénin, un ancien ministre, un membre de la garde républicaine et un homme d’affaires candidat potentiel à la présidence de 2026 ont été arrêtés dans la nuit du 23 au 24 septembre, accusés d’avoir tenté de renverser le gouvernement du Président Talon. Par ailleurs, une amélioration des relations diplomatiques avec le Niger a été observée, notamment avec la réouverture de l’ambassade du Bénin à Niamey le 6 août. Cependant, des violences entre groupes armés non étatiques et forces de défense et de sécurité persistent dans le nord du pays.

— Côte d’Ivoire : Les relations diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se sont récemment tendues. À la mi-septembre, le Burkina Faso a rappelé l’ensemble de son personnel diplomatique en Côte d’Ivoire et convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade sans communication préalable.

— Ghana : Le Ghana a enregistré un incident violent au cours de la période août-septembre, sans lien apparent avec des groupes armés non étatiques. Cependant, un rapport de l’agence Reuters publié en octobre indique, d’après plusieurs sources, que des groupes armés non étatiques en provenance du Burkina Faso utiliseraient les régions situées au nord du Ghana comme zones de repli. Les autorités ghanéennes ont confirmé des infiltrations mais ont démenti les accusations d’accords avec ces groupes armés. Par ailleurs, la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a donné 500 tonnes métriques de céréales au Ghana en support au plan de réponse national contre l’insécurité alimentaire. Ce don s’ajoute à une contribution de USD 628,000 du bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et de développement britannique visant à enrichir les aliments afin d’améliorer la qualité des repas scolaires de 55 300 enfants des zones nord et de transition du Ghana. Ce programme ciblerait également les petits exploitants agricoles, les riziculteurs, en particulier dans les régions touchées par la sècheresse.

— Togo : En août, les députés togolais ont prolongé l’état d’urgence dans la région des Savanes afin de faciliter le déploiement des forces opérationnelles et de répondre aux attaques menées par des groupes armés non étatiques sur le territoire. Aucun incident violent n’a été signalé pendant la période d’août à septembre ; toutefois, les violences observées de l’autre côté de la frontière, au Burkina Faso, entraînent des déplacements vers le nord du Togo, où de nombreux enfants réfugiés sont rescolarisés malgré des conditions de vie précaires.