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Bulletin quotidien d'information No. 891 pour la région des Grands Lacs

NATIONS UNIES
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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: Proposition de budget provisoire pour la MONUC

Le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan, a demandé à l'assemblée générale d'approuver un budget provisoire estimé à 200 millions de dollars, pour faire face aux "besoins anticipés les plus immédiats" de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC). Dans un rapport daté du 23 mars, M. Annan indique que si les besoins totaux de la MONUC doivent encore être déterminés, et si le déploiement militaire total est toujours soumis à des contraintes politiques, militaires et logistiques, "les formidables tâches envisagées pour les Nations Unies dans le cadre de l'Accord de Cessez-le-feu de Lusaka exigent des préparatifs adéquats et un soutien financier à l'avenant". A la fin du mois de mars, l'effectif de la composante militaire de la MONUC atteignait 103 personnels, soutenus par un personnel civil de 97 membres, selon le rapport.

RDC: 33 millions ont été utilisés jusqu'à présent

Dans son rapport, M. Annan indique qu'il est "impératif" que les ressources nécessaires soient allouées pour que des mesures immédiates puissent être prises pour mettre en place l'infrastructure de soutien, acheter les fournitures et l'équipement supplémentaires et prendre les "arrangements contractuels nécessaires" en prévision du déploiement progressif d'une MONUC étendue, y compris 5 537 militaires et un personnel civil de soutien supplémentaire. L'estimation des coûts à 200 millions de dollars comprend les quelque 41 millions de dollars autorisés l'an dernier, dont 33,3 millions de dollars dépensés ou engagés en date du 29 février, indique le rapport. Les dernières estimations des besoins incluent 42 millions de dollars pour le logement, 50 millions de dollars pour les opérations de transport, 40 millions pour les communications, 15 millions pour les opérations aériennes, 27 millions pour l'équipement et 26 millions pour le personnel.

RDC: L'ONU fait de la "guerre conventionnelle" la priorité

La MONUC a identifié "la guerre conventionnelle" entre le gouvernement de RDC, l'Angola, la Namibie et le Zimbabwe d'une part, et le Rwanda, l'Ouganda, et les rebelles d'autre part, comme étant le premier problème à aborder dans la phase actuelle, la seconde phase de déploiement. Dans un document de briefing publié récemment, la MONUC indique qu'elle entend mettre en ouvre une séquence de cinq mesures: étendre sa liaison militaire pour inclure le contrôle des fonctions et le développement de la Commission Militaire Mixte (CMM); achever le déploiement des observateurs militaires; démobiliser et désarmer les forces armées des combattants; et superviser le retrait des troupes étrangères du pays. Le second problème, indique la MONUC, est le processus de démobilisation, désarmement et réintégration (DDR) des groupes armés en RDC, et particulièrement dans le Kivu, la province Orientale et le Katanga. En plus des 5 500 hommes des Nations Unies et des observateurs militaires affectés au premier problème, le problème du DDR pourrait nécessiter 11 000 hommes des Nations Unies, pour un effectif total d'environ 16 500, indique le rapport.

RDC: La MONUC établit ses plans

Dans chacun de ses secteurs régionaux (à Mbandaka, Kisangani, Mbuji-Mayi et Kindu) la MONUC aura un quartier général de secteur, une unité de communications, un centre de soutien et un bataillon d'infanterie, selon le document de briefing. Les bataillons d'infanterie, de 850 hommes chacun, établiront une base sûre, protégeront les installations des Nations Unies, procureront des escortes limitées aux observateurs militaires, et assureront le suivi logistique. En outre, des compagnies de patrouilles fluviales seront établies à Mbandaka et Kisangani, avec 130 soldats et neuf bateaux de patrouille par compagnie. Le rôle de ces patrouilles fluviales sera de protéger les convois fluviaux de l'ONU allant de Kinshasa à Kisangani, et de "contrôler, observer et signaler" les forces militaires des combattants sur le fleuve Congo ou le long des régions nord-ouest et nord-est du fleuve. Les patrouilles faciliteront le trafic humanitaire sur le fleuve et essayeront d'encourager le trafic fluvial commercial par une présence visible, indique la MONUC. La force de l'ONU entend également déployer des unités médicales de 45 membres à Kisangani et Mbuji-Mayi.

RDC: La force des Nations Unies doit rétablir la paix

Selon l'ancien sous-secrétaire d'Etat américain aux affaires africaines, Herman Cohen, le refus des Nations Unies d'envoyer des troupes de maintien de la paix en RDC tant que la paix n'aura pas été établie sur le terrain engendre un "cercle vicieux", dans la mesure o=F9 de nombreuses personnes, dont lui-même, estiment qu'il ne peut y avoir de paix sans les "casques bleus". Interrogé par la télévision d'Etat congolaise en sa capacité de "conseiller spécial du président Laurent-Désiré Kabila", M. Cohen, qui dirige une firme de lobbying, a déclaré que les rebelles de RDC ne "souhaitent pas voir revenir la paix" car leurs sponsors, le Rwanda et l'Ouganda, seraient alors forcés de partir et les rebelles se retrouveraient sans rien. Selon la télévision, il a déclaré que les démissions successives au sein du gouvernement rwandais montraient que "un système d'apartheid" est en train de s'installer dans ce pays. "Il n'y a pas grande différence entre ce système et l'apartheid que nous avons vu en Afrique du Sud", aurait-il déclaré.

RDC: La production agricole menacée par l'intensification des combats

Les combats entre les rebelles du RCD soutenus par le Rwanda et les milices Mayi-Mayi soutenues par Kinshasa s'intensifient dans le Sud Kivu, forçant à nouveau des milliers de gens à fuir alors que la première saison agricole de l'année va bientôt commencer, a indiqué lundi l'ONG Action Contre la Faim. Dans un communiqué, l'ONG indique que la plupart des villageois ont fui vers les collines avoisinantes, que la quasi totalité des activités commerciales sont arrêtées, que les déplacés peuvent à peine ou ne peuvent pas du tout se procurer de semences et d'outils, et que la seule route au sud d'Uvira a été coupée. "Le passage des camions et des voitures est limité, ce qui isole complètement les populations déplacées du reste du pays", indique le communiqué. En réaction, Action Contre la Faim a distribué des semences à quelque 12 500 familles déplacées dans la région d'Uvira. La semaine dernière, pour contourner les routes fermées, l'ONG a dû livrer une partie des semences par bateau à partir du Burundi, une opération "périlleuse" sur le lac Tanganyika, ajoute l'ONG.

RDC: HRW se félicite des libérations de prisonniers

L'ONG de défense des droits de l'homme basée aux Etats-Unis, Human Rights Watch (HRW) a salué mardi la libération de "plus de 100" prisonniers politiques en RDC. Dans une déclaration, l'organisation a invité le président Laurent-Désiré Kabila à libérer d'autres détenus remplissant les conditions d'une amnistie annoncée par le gouvernement le mois dernier. "Il s'agit d'un important pas en avant et le gouvernement congolais doit en être félicité", indiquait la déclaration de HRW. Une commission gouvernementale est en train de visiter les prisons et les lieux de détentions provisoires pour examiner le cas des prisonniers politiques et décider de les relâcher ou non, mais "des délais administratifs" ont prolongé la détention de personnes qui avaient droit à être libérées aux termes de l'amnistie, a ajouté le communiqué. La télévision d'Etat congolaise a signalé la semaine dernière que 89 prisonniers avaient été libérés près de Lubumbashi après le décret d'amnistie.

BURUNDI: Buyoya est prêt pour les pourparlers de cessez-le-feu

Les Chefs d'Etats africains réunis à Arusha, en Tanzanie, ont exprimé leur préoccupation face à la "lenteur" des pourparlers de paix pour le Burundi, a rapporté l'agence de presse Internews. Selon un communiqué conjoint publié lundi, les dirigeants du Kenya, de la Namibie, de l'Ouganda, de la Tanzanie, du Burundi, et du Nigeria, ainsi que le Secrétaire libyen à l'unité africaine, ont également déclaré que certaines des résolutions adoptées lors des sommets précédents n'avaient pas été mises en oeuvre. Les dirigeants ont salué la médiation de Nelson Mandela et ses efforts pour amener à la table de négociations les dirigeants rebelles jusque là exclus. Le président Pierre Buyoya du Burundi a déclaré que son gouvernement était prêt pour les pourparlers de cessez-le-feu avec les factions rebelles armées. "Nous sommes disponibles à tout moment...mon gouvernement n'épargnera aucun effort pour nous voir parvenir à une solution", a déclaré M. Buyoya.

Le président nigérian Olusegun Obasanjo a prévenu que plus les militaires restaient au pouvoir au Burundi, plus la société "perdrait ses habitudes vitales de penser de manière créative et démocratique et de résoudre ses problèmes en conséquences". Il a signalé avoir déclaré à M. Buyoya que le dirigeant burundais "avait la part du lion de la responsabilité de veiller à ce que la paix soit obtenue".

BURUNDI: Les délégués vont tenter de combler les différences

Après la réunion au sommet de lundi, les chefs de délégations participant aux pourparlers pour le Burundi se réuniront de mardi à vendredi pour "combler leurs différences" sur les questions délicates en suspend, ont indiqué à IRIN des analystes de la région. Elles concernent notamment le système électoral, les institutions de transition et la réforme de l'armée. Un projet d'accord de compromis, de 200 pages, a été élaboré pour examen par les parties avant la prochaine série de négociations en avril, à laquelle les groupes rebelles Forces pour la défense de la démocratie (FDD) et Forces nationales de libération (FNL) devraient participer. Tant les rebelles que le gouvernement ont souligné qu'un accord de paix ne pouvait être obtenu sans un cessez-le-feu, et les observateurs sont optimistes de voir les négociations s'ouvrir maintenant sur cette question à Arusha.

RWANDA: Nouvelle réaction à l'article du 'National Post'

Le représentant du Rwanda au Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) a demandé au tribunal basé à Arusha de dire si l'un de ses enquêteurs a communiqué un document laissant entendre que le Front Patriotique Rwandais (FPR) avait assassiné le président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994, a rapporté l'agence Internews. Le représentant, Martin Ngoga, réagissait à un article publié récemment dans le journal canadien 'National Post', qui impliquait le FPR dans l'attaque contre l'appareil qui transportait M. Habyarimana et le président du Burundi de l'époque. Le gouvernement rwandais a rejeté ces allégations. Le 'National Post' citait un rapport confidentiel des Nations Unies comme source pour son article et déclarait que l'information avait été transmise en 1997 à l'ancien procureur général du TPIR, Louise Arbour. "Il y a un certain nombre de contradictions dans l'article", a déclaré jeudi M. Ngoga, cité par Internews. "Nous demandons simplement au Tribunal de nous dire quelle relation il y a entre lui et le journal ".

Un porte-parole du TPIR a indiqué mardi à IRIN que le Tribunal n'avait aucun commentaires à faire sur l'article du 'National Post'. "Pour le moment, il n'y a pas de réponse officielle", a-t-il dit.

RWANDA: Le comité de l'ONU recommande de se concentrer sur les droits de l'homme

Le Comité des Nations Unies pour l'Elimination des Discriminations Raciales a exprimé sa satisfaction de voir établie une Commission Nationale indépendante pour les droits de l'homme au Rwanda, ainsi que les mesures législatives et pratiques prises pour éliminer les formes institutionnalisées et autres de discrimination raciale. Dans ses observations et recommandations, adoptées vendredi, il recommande également que l'Etat s'efforce d'améliorer les droits économiques et sociaux de la minorité Twa, notamment par la fourniture de logements.

Il recommande cependant que le Rwanda veille à garantir un traitement égal des détenus devant la lois; qu'il traite de manière adéquate et prévienne les actes commis par des membres de l'armée ou des autorités civiles. Il recommande enfin que le Rwanda poursuive ses efforts pour raccourcir la durée de la détention préventive, et suggère qu'une amnistie soit accordée aux petits délinquants qui ont confessé leurs crimes. Le comité se dit préoccupé de voir des jeunes passer de longues périodes en détention, et recommande que des efforts soient faits pour réintégrer ces jeunes dans la communauté, malgré "les actes graves et tragiques dont certains jeunes sont accusés par la justice".

RWANDA: Recrudescence de la tuberculose

L'incidence enregistrée de la tuberculose (TB) a doublé au cours des cinq dernières années, et la maladie représente maintenant une réelle menace, a rapporté lundi l'agence de presse Rwanda News Agency (RNA). "La TB augmente parallèlement au taux de SIDA. Cela nécessite des programmes effectifs de lutte contre la TB, et des ressources adéquates... car la partie la plus productive et active économiquement de la population est touchée", a déclaré, selon RNA, le Dr Karibushi Blaise, médecin en charge des campagnes contre la TB et la lèpre au Rwanda. En 1999, l'incidence enregistrée de la TB dans les hôpitaux publics était de 6.557 Rwandais, par rapport à 3.057 en 1995, indique le rapport, qui ajoute que 45 à 50 pour cent de tous les nouveaux cas de TB en Afrique s'accompagnent d'une infection VIH sous-jacente.

La semaine dernière, l'UNICEF a décrit la TB comme "l'un des problèmes de santé, de droits de l'homme et de pauvreté les plus lourdement négligés et sous-estimé de notre domaine". Des services inadéquats de traitement de la TB et une automédication incorrecte, o=F9 les patients commencent mais ne terminent pas un traitement, risquent d'engendrer un "désastre humanitaire et épidémiologique" de TB généralisée et résistante à de nombreux médicaments, a ajouté l'UNICEF.

Nairobi, le 28 mars 2000

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