Monsieur le Secrétaire général,
Excellences, chers collègues,
Je remercie les Nations Unies, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Qatar pour l’organisation de cet événement qui marque notre attention constante pour le sort des populations afghanes. La situation humanitaire en Afghanistan est désastreuse et ne cesse de se détériorer. 25 millions d’Afghanes et d’Afghans dépendent aujourd’hui de l’aide humanitaire pour survivre, un chiffre en hausse depuis l'arrivée au pouvoir des Talibans, qui sont responsables de cette situation.
La France se tient aux côtés du peuple afghan. En plus de l’aide de 100 millions d'euros annoncée le 13 septembre 2021, la France allouera 23,5 millions d’euros supplémentaires cette année. Cette aide transitera notamment par le PAM, le HCR et l'UNICEF, et par certaines ONG, qui font un travail de terrain remarquable. L’aide humanitaire doit être acheminée à tous ceux qui en ont besoin, dans le respect des principes humanitaires, sans aucune forme de récupération par les Talibans.
Les Afghanes et les Afghans luttent pour leur survie mais aussi pour le respect de leurs droits.
Depuis le 15 août 2021, les violations des droits de l’Homme en Afghanistan se sont multipliées : exactions à l’encontre d’anciens responsables politiques, de magistrats, journalistes, militants et militantes des droits de l’Homme, atteintes massives aux libertés d’expression et de la presse, restriction à la liberté de mouvement des femmes et des filles, privation de leurs droits à l’éducation et au travail, répression des personnes appartenant aux minorités.
Les femmes et les filles sont les premières victimes de ces violations qui anéantissent 20 ans de progrès réalisés. La France a fermement condamné la décision prise par les Talibans d'ordonner la fermeture des établissements scolaires aux filles de plus de 12 ans. Cette décision, consternante et intolérable, qui contredit leurs engagements publics, constitue une violation flagrante des obligations de la Convention relative aux droits de l'enfant, que l'Afghanistan a ratifiée. Elle aura un impact majeur sur le développement économique du pays si elle n’est pas rapidement annulée.
Je le rappelle : l’aide au développement ne peut œuvrer que dans et pour le respect des droits de l'Homme. Aujourd'hui, cette condition n’est à l’évidence pas remplie et il est essentiel que nous restions ferme quant au respect des conditions que la communauté internationale a fixées aux Talibans, notamment dans la résolution 2593 du Conseil de sécurité. Les défis sont considérables. La France se tient aux côtés du peuple afghan pour les relever./.