Éléments nouveaux/faits marquants intervenus depuis la diffusion de la carte précédente sur PacNet, le 17 décembre 2024 :
Dengue
- Polynésie française : Au cours de la semaine 52 de 2024, 43 nouveaux cas de dengue ont été rapportés, chez des habitants de Tahiti, Moorea, Bora Bora, Huahine, Maupiti, Raiatea, Ua Pou et Rangiroa notamment. Trois visiteurs ont également contracté la maladie. On recense au total 591 cas déclarés (555 cas confirmés et 36 cas probables) depuis le 27 novembre 2023. Le taux d’incidence est en baisse par rapport aux chiffres de la semaine 51. Toutefois, le taux de positivité, qui est supérieur à celui enregistré en semaine 50 (soit 35 %, contre 31 %), semble indiquer une possible sous-estimation du nombre de cas imputable à un moindre recours aux tests. Trois hospitalisations ont été recensées au cours de la semaine 52. Aucun cas sévère ni décès n’ont été notifiés depuis le début de l’épidémie. Depuis fin juillet, DENV-1 est le sérotype prédominant dans le pays (100 % des échantillons sérotypés depuis la semaine 51). L’alerte bleue pour les sérotypes DENV-1 et DENV-2 est maintenue. – Source : Source : Bulletin de surveillance sanitaire de Polynésie française no 52-2024, communiqué au point de contact du ROSSP le 7 janvier 2025.
Coqueluche
- Polynésie française : Au total, 525 cas confirmés de coqueluche ont été signalés entre le 14 juin et le 30 décembre 2024. Au cours de la semaine 52, 14 nouveaux cas ont été recensés, notamment chez des personnes résidant à Tahiti et à Moorea. Un nourrisson de moins de 12 mois a été hospitalisé. Le taux global d’incidence est en recul par rapport aux semaines précédentes et s’accompagne d’une légère baisse du taux de positivité (16 %). Toutefois, la baisse de 40 % du nombre de tests réalisés en semaine 52 par rapport à la semaine 51 semble indiquer une possible sous-estimation du nombre réel de cas. L’alerte rouge est maintenue. – Source : Bulletin de surveillance sanitaire de Polynésie française no 52-2024, communiqué au point de contact du ROSSP le 7 janvier 2025.
- Nouvelle-Calédonie : Au 22 décembre 2024, 156 cas de coqueluche avaient été rapportés depuis avril 2024, sur 1 133 prélèvements analysés. Une augmentation du nombre de cas a été observée à partir de la semaine 31, le pic ayant été atteint au cours de la semaine 38. Une résurgence du nombre de cas a été signalée à partir de la semaine 51. La distribution des cas et des syndromes de coqueluche montre que les femmes représentent 62 % des cas. Les enfants âgés de 0 à 14 ans représentent 47 % des cas positifs. La plupart des cas ont été recensés en province Sud (64,4 %, taux d’incidence de 6,1 pour 10 000 habitants), puis aux Îles Loyauté (15,5 %, taux d’incidence de 16,3 pour 10 000 habitants) et en province Nord (3,1 %, taux d’incidence de 1,3 pour 10 000 habitants). Depuis avril 2024, 10 personnes ont dû être hospitalisées, mais aucun décès n’a été signalé.L’alerte bleue est maintenue. – Source : Les réseaux de surveillance | Direction des affaires sanitaires et sociales de Nouvelle-Calédonie, consultée le 7 janvier 2025.
- Nouvelle-Zélande : Le nombre hebdomadaire de cas de coqueluche (confirmés, probables et suspects) s’élevait à 130 en semaine 51, contre 154 la semaine précédente. Les autorités sanitaires néo-zélandaises ont déclaré un début d’épidémie de coqueluche à l’échelle nationale le 22 novembre. Au total, 1 623 cas ont été rapportés en 2024. Le nombre hebdomadaire de cas est cependant en baisse depuis la semaine 49. En conséquence, l’alerte est passée du rouge au bleu. – Source : Pertussis dashboard and Whooping cough epidemic declared across Aotearoa New Zealand | Ministry of Health NZ, consultée le 7 janvier 2025.
- Samoa : Au 29 décembre 2024, le ministère samoan de la Santé avait signalé un total de 286 cas de coqueluche (17 cas confirmés et 269 cas suspects) pour les semaines 46 à 52. Le taux d’incidence cumulative s’établit à 139,1 cas pour 100 000 personnes. La majorité des sujets infectés (50 %) étaient des nourrissons de moins d’un an. Depuis septembre 2024, 32 % des cas ont nécessité une hospitalisation. L’analyse de la couverture vaccinale observée au Samoa entre janvier et octobre 2024 met en évidence des taux d’administration élevés de doses de primo-vaccination (100 % à 6 semaines, 95 % à 10 semaines et 86 % à 14 semaines). Ce taux tombe toutefois à 65 % pour la dose de rappel à 15 mois. L’alerte rouge est maintenue. – Source : Ministry of Health – Pertussis Surveillance Situation Report N° 5 (EpiWeek 52: 23 – 29 December 2024), publié sur PacNet le 6 janvier 2025.
Autres informations :
Grippe aviaire
- États-Unis : Le 6 janvier 2025, le Département de la santé de l’État de Louisiane a annoncé qu’un premier décès humain lié au virus H5N1 avait été enregistré aux États-Unis. La personne décédée souffrait d’autres pathologies sous-jacentes et avait été infectée au contact d’oiseaux de basse-cour et d’oiseaux sauvages. Aucun autre cas n’a été signalé, et aucun élément attestant d’une transmission interhumaine n’a été recensé. Si le risque pour la santé publique et la population dans son ensemble demeure faible, les personnes en contact avec des oiseaux sont plus exposées, et il leur est conseillé de prendre les précautions nécessaires. En 2024, les Centres de lutte contre les maladies ont signalé 66 cas humains confirmés de grippe aviaire aux États-Unis, répartis sur 10 États, dont plus de la moitié en Californie. – Source : LDH reports first U.S. H5N1-related human death | La Dept. of Health and H5 Bird Flu: Current Situation | Bird Flu | CDC, consultée le 6 janvier 2025.
Chikungunya
- La Réunion (océan Indien) : Au 31 décembre 2024, l’Agence régionale de santé de La Réunion (ARS La Réunion) a signalé 118 cas confirmés de chikungunya, dont la plupart ont été recensés dans le sud et l’ouest de l’île. Il est probable qu’une épidémie se déclare dans les semaines à venir ; en conséquence, le niveau 2B du dispositif ORSEC local a été activé. Le plan ORSEC est un dispositif national ayant pour objet d’organiser la réponse de sécurité civile et de coordonner les moyens d’intervention en cas de crise, de catastrophe ou d’urgence. Sa déclinaison locale vise plus particulièrement à lutter contre les arboviroses. Entre mars 2005 et avril 2006, La Réunion a déjà été touchée par une forte épidémie de chikungunya qui a infecté un tiers de la population et provoqué une surmortalité d’environ 260 décès, en particulier chez les personnes âgées. L’introduction de la maladie dans l’île est probablement imputable à l’activité humaine ; l’ampleur de cette première épidémie s’explique par l’adaptation du virus à l’espèce locale de moustique, Aedes albopictus, ce qui a joué un rôle majeur dans la propagation rapide de la maladie (DOI : 10.3201/eid1212.060710 & 10.1016/s1473-3099(06)70559-x). – Source : Point sur la situation du chikungunya à La Réunion | Agence Régionale de Santé La Réunion, consultée le 7 janvier 2025.
Syndrome grippal, grippe et autres infections respiratoires
- Situation dans le Pacifique et ailleurs dans le monde : Au cours de la première semaine de 2025, on a relevé des tendances variables dans le monde en matière de maladies respiratoires. En Nouvelle-Calédonie, l’activité grippale s’est prolongée de manière inhabituelle, avec à ce jour 142 cas confirmés depuis janvier 2024. Deux souches grippales saisonnières sont en circulation (A/H3N2 et A/H1N1). Le Commonwealth des Îles Mariannes du Nord a fait état d’une augmentation de 75 % des cas de syndrome grippal au cours de la semaine 52 par rapport aux trois semaines précédentes, avec 21 cas confirmés de grippe A et un cas de grippe B sur 217 prélèvements analysés. En Chine, les infections respiratoires, notamment celles à metapneumovirus humain, sont en augmentation et l’activité grippale a atteint un pic, tandis qu’en France, on observe des cas de grippe persistants et une hausse des taux de positivité malgré la baisse du nombre de tests. L’Australie (Territoire du Nord), l’État d’Hawaii, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis font état d’une hausse de l’activité grippale et de la circulation des virus respiratoires, et mettent l’accent sur la vaccination et les mesures d’hygiène pour enrayer la propagation des maladies. Il est recommandé aux pays insulaires océaniens de maintenir la surveillance systématique des virus respiratoires pendant toute la période des fêtes de fin d’année. – Sources : Nouvelle-Calédonie : Les réseaux de surveillance | Direction des affaires sanitaires et sociales de Nouvelle-Calédonie ; CNMI Weekly Surveillance Report 2024 – EPI Week 52, communiqué au point de contact du ROSSP3 janvier 2025 ; Chine : Chinese Center for Disease Control and Prevention ; France : Infections respiratoires aiguës (grippe, bronchiolite, COVID-19). Bulletin du 2 janvier 2025 ; Australie : Influenza | NT Health ; Hawaii : Respiratory Viruses | Disease Outbreak Control Division ; Japon : IDWR Surveillance Data Table 2024 week 51 ; Royaume-Uni : Flu and COVID-19 surveillance report published - GOV.UK ; États-Unis : Respiratory Illnesses Data Channel | Respiratory Illnesses | CDC, consulté le 7 janvier 2025.
Rougeole
- Australie : Entre le 20 et le 31 décembre 2024, trois alertes à la rougeole liées à des cas importés ont été diffusées (deux en Nouvelle-Galles du Sud et une dans le Victoria). Tous les sujets infectés étaient arrivés d’Asie du Sud-Est, où plusieurs pays sont actuellement aux prises avec des épidémies de rougeole persistantes. Les autorités sanitaires engagent fortement les voyageurs à s’assurer que leurs vaccinations sont à jour, y compris la vaccination contre la rougeole. Dans le seul État du Victoria, 17 cas de rougeole ont été signalés depuis le 1er janvier 2024. – Sources : Measles alert for Inner Sydney, Measles alert for NSW et More measles cases in Victoria | health.vic.gov.au, consultées le 7 janvier 2025.