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Après la fin de son débat sur la promotion de la femme, la troisième commission reconnait l'augmentation du nombre d'enfants victimes et soldats dans les conflits armés


AG/SHC/3888

Troisième Commission
13e et 14e séances - matin et après-midi

Dans les conflits actuels, les enfants sont souvent des cibles directes, a constaté la Directrice du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) Ann Veneman, qui a signalé qu’en 2006, on estimait à 18 millions le nombre d’enfants affectés par le déplacement du fait d’un conflit armé. Plus d’un tiers des victimes de guerre, dans le monde, sont des enfants tués par des restes d’explosifs de guerre. On estime aussi que 40 à 50% seulement de la population de la vaste région du Darfour au Soudan et 30% de la toute aussi vaste République démocratique du Congo ont accès à des services de santé.

Pourtant, depuis la publication en 1996 de l’étude de Graça Machel sur la situation des enfants dans les conflits, en particulier les enfants soldats, beaucoup a été accompli, selon la responsable de l’UNICEF qui intervenait devant la Troisième Commission de l’Assemblée générale. La Commission a aussi entendu les déclarations liminaires de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy et du Directeur du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme à New York, Ngonlardje Mbaidjol.

La Représentante spéciale a fait remarquer que depuis 2006, des progrès ont été accomplis pour faire cesser le recrutement des enfants soldats au Sri Lanka, en Ouganda et au Tchad. Elle a souligné qu’il revient à la communauté internationale et aux pays concernés d’établir des programmes efficaces visant à la réinsertion des enfants libérés.

Ngonlardje Mbaidjol a, quant à lui, présenté deux rapports du Secrétaire Général portant sur l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant et sur les petites filles. Dans ce dernier, le Secrétaire général s’inquiète de la vulnérabilité des petites filles face à la progression de la pandémie du VIH/sida. Il fait également état des violences sexuelles, y compris familiales, dont les petites filles sont les victimes, et reconnaît le peu d’attention dont elles font l’objet.

La Commission a également entendu Yanghee Lee, Présidente du Comité sur les droits de l’enfant, qui a indiqué que le Protocole facultatif sur les enfants dans les conflits armés recensait 118 États parties tandis que celui sur la prostitution et la pornographie impliquant des enfants comptait 123 États parties.

Ces déclarations ont été suivies d’un échange de vues avec les États Membres et ont précédé le débat général de la Commission sur la suite à donner aux textes issus de la session extraordinaire consacrée en 2002 aux enfants.

La Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles a également visionné un film vidéo présentant les témoignages d’enfants ayant vécu dans une situation de conflit armé et a entendu ensuite le témoignage d’Ishmael Beah, de la Sierra Leone, un ancien enfant soldat de la Sierra Leone et auteur de « A Long Way Gone, Memoirs of a Boy Soldier ».

La Commission a, par ailleurs, achevé ce matin son débat général sur la promotion de la femme. Les 17 États Membres qui sont intervenus ont fait le point sur les mécanismes qu’ils ont mis en place, à différents niveaux, pour aligner leurs politiques avec les instruments internationaux et régionaux auxquels ils sont parties.

En ce qui concerne le Programme d’action de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, tenue à Beijing en 1994 et des Objectifs du millénaire pour le développement, les délégations, dans leur majorité, ont souhaité une coordination accrue entre les organes, programmes et institutions du système des Nations.

Ainsi, le Cameroun a jugé que le moment était venu de nommer un responsable au rang de Secrétaire général adjoint pour coordonner les actions liées à la promotion de la femme, tandis que la Jamaïque a souscrit à la recommandation relative à la création d’une entité spécifique pour l’égalité des sexes.

Enfin, parmi les initiatives originales prises au niveau national, le Bhoutan a dit avoir adopté une philosophie de développement baptisée « Gross National Happiness- GNH » axé sur le bien être de la personne humaine et sur le rôle de la femme dans l’instauration d’une société heureuse et responsable.

La Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 18 octobre, à partir de 10 heures.

PROMOTION DE LA FEMME

Droit de réponse

À la suite du droit de réponse exercé hier par le représentant du Japon, le représentant de la Ré publique populaire démocratique de Corée (RPDC) a dit ne pas voir pourquoi les Nations Unies ne pourraient être saisies des crimes commis, il y a 60 ans. Faut-il rappeler à la délégation japonaise, s’est interrogé le représentant coréen, que le Japon lui-même a saisi l’ONU de cette question? Les crimes commis par l’armée impériale japonaise sont des crimes contre l’humanité et aucune disposition internationale ne reconnaît de prescription en la matière. Les criminels nazis sont toujours poursuivis et traduits en justice, tout comme devraient l’être les auteurs de l’asservissement de quelque 200 000 femmes coréennes à l’esclavage sexuel, a argué le représentant de la RPDC. L’armée impériale japonaise a exploité et tué ces femmes et c’est à juste titre que le Japon doit faire acte de contrition sur ce chapitre de son histoire.

La communauté internationale, a poursuivi le représentant, ne tolérera pas qu’un pays comme le Japon se dote de la technologie nucléaire s’il ne fait pas la lumière sur ses crimes du passé, a averti le représentant, en attirant l’attention sur les conclusions auxquelles est parvenu son Gouvernement après son enquête sur le phénomène des enlèvements. Le Gouvernement a reconnu qu’il y a eu 13 enlèvements de citoyens japonais dont trois sont morts et cinq encore en vie. Le Gouvernement de la RDPC, a souligné son représentant, a autorisé ces derniers à se rendre au Japon pour rendre visite à leur famille. Mais manifestement cela ne suffit pas puisque le Japon continue de distordre l’histoire, a accusé le représentant, en dénonçant le manque de sincérité du Japon pendant les nombreux cycles de négociations. Si le Japon voulait vraiment régler ce problème, il devrait commencer par admettre la réalité des faits, a conclu le représentant.

Suite et fin du d ébat général

M. MAHE TUPOUNIUA (Tonga) a expliqué que les femmes avaient joué un rôle essentiel dans le processus de réconciliation nationale entamé cette année après une période de crise. Le quartier central des affaires avait notamment subi de lourdes pertes occasionnées par les partisans de l’un des trois modèles de réforme. Avec un taux d’alphabétisation de 99%, les femmes des Tonga participent aux différents secteurs du pays. Plusieurs femmes occupent des positions importantes dans le secteur public, notamment politique. Le ministre de la justice est une femme et dans le secteur privé, la première société de comptabilité est dirigée par une femme.

Dans les villages aussi, la promotion de la femme est cruciale, a indiqué le représentant qui a signalé l’existence de formations spécifiques pour les femmes en milieu rural. Il a d’ailleurs annoncé un projet de réforme de la propriété foncière, actuellement piloté par le Conseil privé de Tonga. Un amendement devrait permettre aux femmes d’hériter des terres en l’absence d’héritier mâle direct. Dans le domaine de la santé, le représentant dont le pays n’est pas signataire de la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, juge essentiel de développer davantage son partenariat avec les ONG. Le représentant a également évoqué la création récente dans son pays d’un Centre national pour les femmes et les enfants qui veille à prévenir la violence contre les femmes.

M. SUDHIR BHATTARAI (Népal) a estimé que de nombreux progrès ont été enregistrés au Népal, en matière de propriété et de citoyenneté. La Constitution intérimaire du Népal, promulguée en février 2007, garantit les libertés fondamentales du peuple népalais dont les femmes font partie à part entière, a affirmé le représentant. Les femmes, a-t-il indiqué, sont désormais un tiers des parlementaires aux niveaux local et national. La nouvelle loi sur la fonction publique permet d’augmenter le nombre de femmes dans l’administration.

Le Népal, qui est partie à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, attend des Nations Unies qu’elles fournissent une assistance technique plus développée. Il faut soutenir les pays en développement soucieux de renforcer leur capacité nationale, à cet égard, a estimé le représentant. Sur le volet de la protection des femmes, il a signalé que son pays sanctionne sévèrement le harcèlement sexuel ainsi que les violences domestiques désormais combattues par une cellule spéciale de la police népalaise.

Mme COMFORT O. SWENGBE (Libéria) a exprimé la reconnaissance de sa délégation envers la Division pour la promotion de la femme pour le travail qu’elle a effectué et le soutien technique qu’elle a offert. La représentante a indiqué que, dans son pays, une nouvelle loi sur le viol permettait désormais d’aligner le Code pénal libérien sur les normes des droits de l’homme fixées par le Comité sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. Cette loi est actuellement invoquée par les membres de la Mission de maintien de la paix des Nations Unies au Libéria (MINUL) pour renforcer la formation des policiers.

Selon la représentante, le Libéria met tout en œuvre pour permettre aux femmes de prendre une part de plus en plus active au fonctionnement de la société. Pour preuve, elle a cité le cas de l’actuelle Présidente du pays, Ellen Johnson-Sirleaf, « la première femme du continent africain à avoir atteint ce niveau de responsabilité ». La représentante a également voulu que la communauté internationale encourage, y compris financièrement, le Libéria, pour qu’il parvienne à faire progresser davantage les droits des femmes.

M. SODNOM GANKHUYAG (Mongolie) a estimé qu’il importait d’améliorer la situation des femmes, notamment en zone rurale. La pauvreté continue d’entraver la pleine jouissance de leurs droits, a-t-il constaté, pour ensuite signaler que son Gouvernement avait créé, en 2002, un Comité national pour l’égalité entre les sexes présidé par le Premier ministre, ainsi qu’un Programme national sur l’égalité entre les sexes. Celui-ci cible le bien-être familial et le développement, ainsi que l’égalité des femmes en matière d’économie, de développement rural, de prise de décision et de participation à la société civile. Ce programme accorde aussi une attention particulière aux femmes vivant en milieu rural.

M. Gankhuyag a indiqué qu’une loi sur la violence domestique avait été adoptée par le Parlement en 2004, tandis que celle sur les partis politiques avait été amendée pour y intégrer le principe de l’égalité des genres et promouvoir la participation des femmes au processus de prises de décisions et à celui des nominations électorales. La loi sur les élections fixe un quota de 30% de candidats femmes. Abordant la situation des femmes vivant en zone rurale, le représentant a indiqué que 71 centres de formation professionnelle avaient été créés dans le pays et que les femmes représentaient 65% des personnes y suivant des cours. Un Plan-cadre d’éducation pour 2006-2015 vise à relever la qualité de l’éducation dispensée dans le pays, réduire la migration vers les zones urbaines et promouvoir le développement régional. Le représentant a également précisé que les femmes représentent 34% des personnes bénéficiant d’un microcrédit.

Mme AYESHA ALI AL MANSOORI (Émirats arabes unis) a indiqué que son pays vient d’adopter un certain nombre de lois pour organiser le travail des expatriés dans le pays, notamment celui des femmes. Le Gouvernement a également établi la Commission nationale de lutte contre la traite des êtres humains dans le cadre de la mise en œuvre et du renforcement des lois nationales et internationales, en la matière. Avec un taux de scolarisation des filles de 94% et l’augmentation du nombre de jeunes femmes dans l’enseignement supérieur, où elles représentent 66% du nombre total des étudiants, le ratio de la main d’œuvre féminine est passé à 22,4% dans tous les secteurs de l’emploi. Les femmes occupent désormais 66% des emplois dans le secteur public et 30% d’entre elles occupent des postes de direction, a précisé Mme Al Mansoori. Dans le secteur privé, quelque 14 000 femmes d’affaires gèrent plus de 4 milliards de dollars.

Les organismes concernés aux Émirats arabes unis continuent de veiller à l’élimination de tous les obstacles sociaux et psychologiques à la pleine intégration de la femme dans tous les secteurs de l’emploi. Des mesures sont prises en vue de la promotion d’une culture de justice et d’égalité entre les sexes au sein de toutes les institutions publiques, avec un accent particulier dans les écoles et les médias. La représentante a exprimé sa profonde préoccupation face aux terribles conditions économiques et humanitaires des femmes dans les pays en développement, en proie aux conflits et à l’occupation étrangère. Elle a invité la communauté internationale à redoubler d’efforts pour trouver des solutions immédiates à ces situations, dans l’esprit de la Charte des Nations Unies et du droit international humanitaire. Elle a aussi appelé au renforcement de l’assistance au développement pour faire en sorte que les pays concernés puissent créer un climat propice à la promotion de leurs sociétés en général, et des femmes en particulier.

M. JORGE ARGUELLO (Argentine) a souligné que pour son pays, l’autonomisation de la femme et l’élimination progressive de toutes les formes de discrimination à son égard, étaient des composantes incontournables des efforts consentis par le Gouvernement, les organisations internationales et régionales et la société civile, pour promouvoir le développement durable dans le cadre de sociétés inclusives reposant sur l’équité et le plein respect des droits de l’homme. Il a mis en relief le fait que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes avait force de loi dans la Constitution argentine. D’autre part, a-t-il estimé, l’unique moyen de prévenir, d’éliminer et de pénaliser la violence à l’encontre des femmes est de combattre l’impunité. Dans ce cadre, l’Argentine a mis en place une série de mécanismes et de programmes à tous les niveaux de la vie publique. Au niveau régional, l’Argentine a accueilli, en juin dernier à Buenos Aires, la troisième réunion d’expertes du mécanisme de suivi de la Convention interaméricaine en vue de la prévention, de la pénalisation et de l’élimination de la violence à l’encontre des femmes. Cette réunion s’est tenue en présence du Secrétaire général de l’Organisation des États américains et avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

Mme ELSA HAILE (É rythrée) a lié le thème de la promotion de la femme à celui du développement social. Pour que l’égalité se matérialise, il faut des mesures concrètes pour corriger les déséquilibres, a-t-il estimé. « Dans mon pays, 30% des sièges parlementaires sont réservés aux femmes par la Constitution. Les femmes ont le droit de se porter candidates à toutes les élections », a-t-elle déclaré. Le Gouvernement, a poursuivi la représentante, a adopté des mesures ciblées pour que les femmes aient un meilleur accès aux services socioéconomiques de base. Elle a donné divers exemples de réalisations favorables aux femmes, dont l’amélioration des routes, de l’électrification, et un meilleur accès aux services de santé.

L’augmentation du nombre de centres de santé reste une priorité de l’Érythrée, a poursuivi la représentante. L’éradication de la pauvreté ne se faisant pas sans une pleine émancipation de la femme, l’objectif est de proposer, d’ici 2015, l’accès universel à l’enseignement primaire. La représentante a enfin évoqué l’adoption récente d’une loi portant interdiction des mutilations génitales. Elle a estimé que l’application de cette loi, associée à des campagnes d’information efficaces, allait permettre de venir à bout de ces pratiques dans certains districts ruraux.

M. ALMOUSTAPHA EL HADJI DICKO (Mali) a d’abord expliqué que 51,20% de la population malienne était féminine et que la majorité de ces femmes vivait en milieu rural. Les textes fondamentaux du Mali affirment l’égalité entre l’homme et la femme depuis les années 60, a poursuivi le représentant, en faisant néanmoins état de certains obstacles juridiques, coutumiers, économiques, sociaux et culturels. Il a tout de même rendu compte d’avancées significatives en matière de promotion de la femme. Ainsi, la question du genre est-elle systématiquement prise en compte lors de l’élaboration de tout programme ou tout projet de développement. L’accroissement net du taux d’alphabétisation a été obtenu en partie grâce au fonctionnement de centres multidisciplinaires. Ces centres dispensent également des cours sur le VIH/sida et sur l’éducation civique.

Plusieurs actions ont également été menées en direction des femmes rurales pour leur permettre d’être économiquement indépendantes. Il s’agit par exemple, de leur faciliter l’accès au microcrédit et d’augmenter les surfaces de terre irrigables. Le Gouvernement du Mali, a indiqué le représentant, a ratifié la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ainsi que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Annonçant que 28% des ministres du gouvernement malien sont des femmes, il a aussi cité la création d’un ministère de l’éducation de base confié à une femme. Mais eu égard à l’insuffisance des ressources, le représentant a parlé d’ambitions limitées. Il a donc engagé la communauté internationale et les bailleurs de fond à appuyer plus fermement les pays comme le sien pour assurer un avenir meilleur aux générations futures.

M. DAW PENJO (Bhoutan) a indiqué que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes a été l’une des premières conventions signées par son pays ce qui montre, à l’évidence, l’importance qu’il accorde aux questions liées à la femme. Le système juridique et les attitudes culturelles positives du pays sont entièrement orientés vers l’application complète des droits prescrits par cet instrument juridique, a-t-il précisé. Ces dernières années ont donné naissance à de nombreux groupes de la société civile voués aux droits de la femme et le Gouvernement du Bhoutan les a régulièrement encouragés et inclus dans le suivi et l’évaluation de programmes axés sur la femme. Le Bhoutan aspire à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment les Objectifs 2 et 3.

Le taux de scolarisation a atteint 96% et l’égalité des sexes en matière d’éducation est quasi le même aux niveaux de l’enseignement primaire et secondaire. Le Gouvernement continue à offrir des soins de santé gratuits, avec une attention spéciale à la santé des femmes, notamment la santé reproductive. Des progrès significatifs ont été accomplis dans la lutte contre la mortalité infantile et maternelle, la nutrition de l’enfant et l’accès à l’eau potable. D’autre part, le Bhoutan a adopté une philosophie de développement baptisée « Gross National Happiness- GNH », centré sur l’être humain et sur le rôle de la femme dans l’édification d’une société heureuse et responsable. La femme participe activement au processus de démocratisation, a dit le représentant avant d’ajouter que son pays est partie prenante aux mesures prises par l’ANASE visant à la prévention et à la lutte contre le trafic des êtres humains et des enfants à des fins de prostitution.

Mme ARIEL BOWEN (Jamaïque) a indiqué que les efforts de son pays en matière de promotion des droits de la femme s’axent sur une approche multisectorielle, mise en œuvre par le Bureau des affaires féminines, le Département du genre de la « University of the West Indies » et du travail de nombreuses ONG. Au niveau régional, un système d’appui assure la bonne coordination entre les différents centres pour femmes du pays. La qualité de vie des femmes jamaïcaines s´est améliorée, notamment en matière d’espérance de vie et de revenus, s’est félicité la représentante. Près de 75% des étudiants dans les universitaires sont des femmes, tandis que la représentation féminine aux postes de direction s’est accrue. Dorénavant, la participation ou non d’une femme en politique tient plus à son choix personnel qu’à la discrimination, a-t-elle soutenu.

La représentante a ensuite dressé une liste des obstacles qui continue d’entraver le respect des droits de la femme. La violence faite aux femmes demeure « omniprésente » dans le pays, la pauvreté frappe nombre d’entre elles et le taux de chômage des femmes est deux fois plus élevé que celui des hommes. Mme Bowen a indiqué que la Jamaïque accorde une attention particulière au problème de la traite des êtres humains, précisant qu’une loi venait d’être adoptée conformément aux recommandations de l’Equipe nationale spéciale de lutte contre la traite, créée en 2005. La représentante a conclu en saluant la recommandation contenue dans le rapport sur la cohérence à l’échelle du système de l’ONU et relative à la création d’une entité spécifique pour l’égalité des sexes. Nous voulons cependant nous assurer que les responsabilités de l’ONU au niveau des pays ne seront pas compromises par ces nouvelles dispositions, a-t-elle signalé.

M. CAVELIERE (Venezuela) a remarqué que dans nombreuses parties du monde, la femme continue d’être un sujet invisible, victime de l’oppression et d’un système de développement injuste qui reproduit des stéréotypes la condamnant ou la réduisant à l’esclavage. La Constitution du Venezuela, adoptée en 1999, consacre la parité entre les sexes, reconnaît tous les droits de la femme, souligne que les tâches domestiques génèrent une valeur ajoutée et favorisent la prospérité et le bien être social. Dans cette même optique, le pays a créé des centres d’accueil pour les femmes victimes de la violence au sein de la famille ainsi que la « Mission Mères » du quartier qui est un programme social reconnaissant la valeur des tâches domestiques des femmes à la maison et fournissant une aide matérielle aux familles pauvres. Le Gouvernement a également alloué 12 400 crédits par le biais de la Banque de développement de la femme, ce qui représente un investissement de l’ordre de 28 millions de dollars en faveur de 340 000 personnes. Par ailleurs, le Plan national de prévention de la violence à l’encontre des femmes a été adopté. Ce plan comporte des programmes tels que la ligne «0-800 Femmes» qui existe sur tout le territoire et qui est gratuite et confidentielle. Quelque 4 630 fonctionnaires ont été spécialement formés pour travailler dans cet organe de dénonciation des auteurs d’abus et de violence à l’encontre des femmes.

Mme ZHANAR KULZHANOVA (Kazakhstan) faisant état des nombreuses inégalités entre les hommes et les femmes, a notamment stigmatisé les disparités salariales et la faible participation des hommes aux tâches domestiques. Le Kazakhstan a en 2007 présenté son 2ème rapport périodique sur la mise en œuvre de la Convention CEDAW, a annoncé la représentante, avant de citer différents plans d’actions nationales établis pour les années à venir. Un plan stratégique du Gouvernement définit ainsi 45 mesures portant notamment sur la santé reproductive, la lutte contre la violence et la promotion de l’égalité hommes-femmes au sein de la famille. Le Kazakhstan a organisé et accueilli en mai dernier, une consultation régionale de haut niveau sur l’égalité, a déclaré la représentante, en indiquant qu’à cette occasion, la « Déclaration d’Almaty » avait été adoptée. Ce texte pourra nourrir le prochain Forum de haut niveau de la Communauté des États indépendants, prévu en septembre 2008.

Les élections d’août à la chambre basse, a poursuivi la représentante, ont permis d’augmenter à 15,8% le pourcentage des femmes députées. La lutte contre les violences faites aux femmes a également constitué une priorité pour le Kazakhstan qui travaille dans ce domaine avec de nombreuses ONG, a expliqué la représentante. Vingt six centres ont été créés pour venir en aide à ces femmes même si les hommes y sont également admis. Malgré les progrès et les efforts, les femmes sont constamment victimes de discrimination sur le marché du travail et les stéréotypes sexistes subsistent, a nuancé la représentante.

Mme MARY MORGAN-MOSS (Panama) a présenté les progrès réalisés au niveau national dans le cadre de la promotion de la femme. Des mécanismes sectoriels ont été mis en place ainsi qu’une coordination avec les grandes institutions étatiques. Cette nouvelle articulation du mouvement social au Panama a été une stratégie qui est passé par le dialogue social. Le Code électoral a aussi été modifié et un système de quotas fixé pour obliger les partis politiques à garantir au moins 30% des postes à des femmes a été mis en place. Dans le cadre des élections, ce quota établi par la loi n’a pas encore été atteint puisqu’il n’existe que 13 députées et 34 suppléantes. Le Panama a pris différents engagements en ce qui concerne l’égalité entre les sexes, surtout pour des groupes spéciaux comme les petites filles, les indigènes, les femmes rurales, les femmes afro-panaméennes, les handicapées, les femmes âgées et les femmes privées de liberté. Les manuels scolaires ont été révisés de sorte qu’ils ne contiennent plus de langage sexiste. Le Code agraire a été modifié pour offrir aux femmes un accès accru à la terre. Le pays a également adopté la Convention interaméricaine en vue de la prévention, de la pénalisation et de l’élimination de la violence à l’encontre des femmes, connue sous le nom de « Convention de Belem do Parà », a encore indiqué la représentante.

Mme OLHA KAVUN (Ukraine) a d’abord rendu hommage aux activités du Comité CEDAW dont le travail a permis la prise en compte de la sexospécificité. Elle a également exprimé l’attachement de son pays à la Plate forme d’action de Beijing et assuré que l’égalité des hommes et des femmes constituait une priorité pour son pays. La Constitution ukrainienne garantit l’égalité des droits et l’égalité des chances, a indiqué Mme Kavun. Cette garantie constitutionnelle est prolongée par plusieurs plans d’actions nationaux dont le Programme national d’égalité pour la période 2006-2010 et le Programme sur la santé reproductive pour la période 2010 2015. Les Programmes nationaux contiennent des analyses sur les causes des inégalités et sur les meilleurs moyens de les éliminer, a-elle déclaré.

Kiev, a rappelé la représentante, a accueilli en octobre 2007, le Sommet international des femmes et des filles dirigeantes pour marquer le 10ème anniversaire d’une réunion phare qui s’était tenue en juillet 1997 à Vienne. L’initiative marque d’une part les progrès réalisés par les femmes dans la région, et évoque d’autre part, les stratégies de lutte contre les obstacles persistants. L’Ukraine a ratifié la Convention CEDAW et son Protocole facultatif, a précisé la représentante ukrainienne, avant de déplorer l’augmentation, ces dernières années, de la traite des êtres humains et des cas d’exploitation sexuelle, en particulier dans les zones de conflits armés. Elle a souhaité que les États renforcent leur législation nationale pour punir plus sévèrement les auteurs de tels crimes. Les gouvernements ne peuvent pas se décharger de leur responsabilité dans ce domaine, a-elle souligné.

Mme SOAD AMR ANBAR (Jamahiriya arabe libyenne) a souligné que la violence à l’égard des femmes va à l’encontre des droits fondamentaux les plus élémentaires. En conséquence, il est crucial de combattre vigoureusement toutes les formes de violence, tel qu’indiqué dans le rapport du Secrétaire général. La Jamahiriya arabe libyenne s’emploie à intégrer, d’une façon harmonieuse, la femme dans la vie économique puisque celle-ci constitue la moitié de la société et qu’elle doit bénéficier, au même titre que l’homme, de l’éducation et d’une bonne santé physique et morale. La représentante a fait part de sa profonde préoccupation face à la situation des femmes palestiniennes et arabes dans les territoires occupés. Elle a regretté qu’elles soient chaque jour exposées à des souffrances, à la mort et au siège du fait de l’occupation israélienne. Elle a invité les Nations Unies à envisager des mesures concrètes pour mettre fin à cet état de choses et permettre à ces femmes de vivre dans la dignité, la paix et la sécurité, conformément aux recommandations issues des conférences mondiales sur la femme.

Elle a ensuite manifesté son inquiétude, toute aussi profonde, face à la situation précaire des femmes africaines qui souffrent de la propagation des maladies et des conflits armés. Cela existe malheureusement dans trop de nations africaines, a-t-elle insisté. Il s’agira en particulier d’améliorer la situation des femmes rurales en appliquant les mesures recommandées par le Secrétaire général, a-t-elle estimé. La représentante a fermement condamné la traite des femmes et des enfants et a appelé à leur élimination et à la traduction en justice de leurs auteurs. Mon pays, a-t-elle dit en conclusion, a adopté une législation pour intégrer la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes dans l’appareil législatif national. La représentante a salué le travail de l’UNIFEM et des autres organismes de l’ONU s’occupant de la promotion et de la protection des droits fondamentaux des femmes.

M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) a relevé la précarité dans laquelle de trop nombreuses femmes étaient plongées. Sur le continent africain, c’est la pauvreté protéiforme qui fragilise les femmes, a estimé le représentant. Appelant à une lutte sans merci contre la pauvreté, il a dit qu’il s’agissait là d’un préalable aux efforts en faveur de l’émancipation de la femme. Il a aussi considéré que l’accès au crédit était un droit essentiel pour l’épanouissement de la femme et a réaffirmé, par ailleurs, la nécessité absolue d’éduquer la femme et les petites filles. L’éducation permettra à la femme de briser les carcans qui hypothèquent son avenir, a analysé le représentant.

Le Cameroun, partie à la plupart des instruments juridiques internationaux concernant la promotion de la femme, s’attelle actuellement à prévenir et à réprimer les violences faites aux femmes. Adhérent aussi à la Convention des Nations Unies sur la criminalité transnationale, le Cameroun a mis au point un Programme multisectoriel « Femmes et Développement » en 1999, pour réduire les inégalités entre les sexes, favoriser l’accès des femmes aux ressources financières, aux processus de décision et pour corriger les discriminations structurelles ayant conduit à des situations d’inégalités.

Pour favoriser l’égalité des chances, le représentant a indiqué, que son pays avait mis l’accent sur l’accès à la santé reproductive et aux services de santé de base. Investir dans la promotion de la femme, c’est concourir au progrès de l’humanité, selon le représentant qui a incité les Nations Unies à se doter d’une structure efficace. Le moment semble venu de nommer un responsable au rang de secrétaire général adjoint pour coordonner les actions liées à la promotion de la femme, a estimé le représentant.

PROMOTION ET PROTECTION DE L’ENFANT

Rapport du Secrétaire général sur les petites filles (A/62/297)

Le Rapport offre une synthèse des activités des organes créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme et des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Il examine aussi en détail l’impact des mesures prises au niveau national sur le bien-être des petites filles. Il contient également des informations sur le programme des Nations Unies concernant les efforts visant à prévenir et traiter la fistule obstétrique.

Reprenant les observations finales du Comité des droits de l’enfant de septembre 2005 à juin 2007, le Rapport rappelle que, dans de nombreuses régions du monde, les naissances de filles sont toujours considérées comme regrettables. Les avortements sélectifs et les infanticides, de même que l’abandon des petites filles, demeurent des conséquences négatives des politiques de planification familiale et des comportements sociétaux. De plus, les enfants ne sont pas systématiquement enregistrés à la naissance, cette pratique affectant les filles de manière disproportionnée.

Le Comité s’alarme aussi des meurtres signalés de filles commis au nom de « l’honneur » et du fait que certains États parties continuent de ne pas sanctionner les coupables. Le rapport signale dans ce contexte que le Comité a exprimer sa préoccupation au sujet du nombre insuffisant de centres d’accueil et de services de conseils accessibles aux filles qui risquent de devenir victimes de crimes « d’honneur ».

Il a également appelé l’attention sur l’utilisation des critères biologiques de puberté pour fixer des stades de maturité différents pour les filles et les garçons et sur le fait que, dans certains États parties, un juge a le pouvoir discrétionnaire de décider qu’un enfant a atteint sa majorité à un âge plus précoce. Les mariages d’enfants et les grossesses précoces ont un effet gravement préjudiciable sur la santé, l’éducation et le développement des petites filles, souligne le Rapport, ajoutant que dans de nombreux pays, l’âge minimum du mariage n’est pas clairement établi ou est trop bas et discriminatoire.

D’autre part, le Comité estime que les mutilations génitales féminines sont incompatibles avec les principes et dispositions de la Convention des droits de l’enfant et demeure préoccupé par le fait que ces pratiques persistent et qu’elles ne sont pas expressément prohibées par la loi dans certains États parties. D’autres pratiques traditionnelles dommageables, comme le trokosi, une forme d’esclavage sexuel, ont également été examinées par le Comité.

Le Rapport aborde également le sujet de la violence à l’égard des petites filles, qui intervient même dans les milieux protecteurs comme la famille et l’école. Le Comité des droits de l’enfant s’est déclaré préoccupé par certaines informations indiquant que les viols de petites filles par des membres des forces de l’ordre n’avaient fait l’objet d’aucune enquête. Le Comité est également très préoccupé par le phénomène des viols collectifs, le viol des filles appartenant à des groupes autochtones et tribaux et le viol de filles par des membres du personnel militaires. A cet égard, on dispose de peu de statistiques documentant ces affaires; le nombre des enquêtes est limité et les coupables sont rarement punis.

Le Comité a aussi examiné le problème relatif à la situation vulnérable des petites filles handicapées. Il a exprimé sa profonde préoccupation quant à la pratique courante consistant à stériliser de force les petites filles handicapées et a demandé instamment aux États parties d’adopter des lois interdisant la stérilisation forcée de ces enfants.

Il s’est également dit inquiet de la situation des petites filles séropositives ou affectées par le VIH/sida, de celle des petites filles nées de grossesses non désirées ou précoces et des complications résultant d’avortements dangereux, souvent clandestins, qui ont un impact négatif sur leur santé et leur développement. Il a constaté que la criminalisation des interruptions de grossesse, en particulier dans les cas de viol et d’inceste, et l’absence de programmes adéquats d’éducation sexuelle et de services accessibles en matière de santé procréative contribuent à augmenter les taux de mortalité maternelle chez les adolescentes. Le Comité a également attiré l’attention sur les difficultés auxquelles sont confrontées les adolescentes enceintes afin de poursuivre leurs études car elles sont souvent exclues des établissements scolaires.

Le Rapport fait ensuite le point sur les efforts déployés par le système des Nations Unies en vue de la prévention et du traitement des fistules obstétrique, une lésion due à l’accouchement qui a des conséquences dévastatrices sur la vie des femmes qu’elle laisse incontinentes, humiliées et souvent condamnées à l’isolement, selon les Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Plus de 2 millions de petites filles et de femmes sont atteintes dans les pays en développement et 100 000 nouveaux cas surviennent chaque année, apprend-on dans le Rapport, qui souligne que le fait que le nombre de cas de fistule obstétrique ne diminue pas illustre bien les problèmes rencontrés dans la lutte contre la mortalité et la morbidité maternelles. D’ici à la fin de 2007, il aura été procédé à une évaluation des besoins dans presque tous les pays où la Campagne mondiale pour éliminer les fistules, lancée en 2003 par le FNUAP et ses partenaires, et la majorité d’entre eux seront passés à la phase de mise en œuvre du programme.

En conclusion, le Rapport estime que le moment ne saurait être mieux choisi, en ce 20ème anniversaire de l’Initiative pour une maternité sans risques, pour améliorer tant les systèmes de santé que les capacités des agents sanitaires afin de protéger les mères, les enfants et les familles. La communauté internationale doit saisir cette occasion pour fournir aux pays les ressources supplémentaires dont ils ont besoin afin de venir à bout des problèmes de la mortalité maternelle et de l’invalidité des mères et, ce faisant, améliorer la vie de millions de femmes et de petites filles, conclut le rapport.

a) Promotion et protection des droits de l’enfant

Rapport du Secrétaire général sur l’État de la Convention relative aux droits de l’enfant (A/62/182)

La Convention relative aux droits de l’enfant est entrée en vigueur le 2 septembre 1990. Au 30 juin 2007, 193 États y étaient parties. La liste des États qui ont signé ou ratifié la Convention ou qui y ont adhéré, peut être consultée à l’adresse www.ohchr.org/french/ou www.untreaty.org. Au 30 juin 2007, le Protocole facultatif à la Convention concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, entré en vigueur le 12 février 2002, avait été ratifié par 116 États et signé par 122 et le Protocole facultatif à la Convention concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, entré en vigueur le 18 janvier 2002,avait été ratifié par 121 États et signé par 115.

Note du Secrétaire général sur la Promotion et protection des droits de l’enfant (A/62/209)

Par cette note, le Secrétaire général transmet le rapport établi, en application de la résolution 61/146, par l’expert indépendant chargé de l’étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, Paul Sérgio Pinheiro.

Publiée il y a un peu moins d’une année, l’étude a permis de mettre à nu l’ampleur et les effets horribles de toutes les formes de violence à l’encontre des enfants, en soulignant le caractère omniprésent et la gravité de celle-ci, ainsi que le fait qu’elle pouvait être évitée. L’élaboration de l’étude a pris trois ans et a servi de catalyseur pour la promotion de toute une gamme de mesures dans le monde entier, inspirées des 12 recommandations générale de l’étude.

Elle a clairement fait ressortir les obligations des États Membres s’agissant de prévenir et de combattre les diverses formes de violence à l’égard des enfants. Plusieurs pays en effet sont en passe de formuler de nouvelles lois ou de modifier les lois existantes. Selon les informations reçues des Bureaux de l’UNICEF, la planification nationale pour prévenir et combattre cette forme de violence a été considérée comme une priorité pour 2007 dans 47 pays au moins.

Par ailleurs, seuls 19 États à l’échelle mondiale disposent d’instruments juridiques interdisant toutes les formes de châtiments corporels, mais beaucoup d’autres sont déterminés à améliorer leur législation. Ainsi entre 2005 – l’année des consultations régionales – et juillet 2007, au moins trois États avaient complètement interdit les châtiments corporels dans tous les contextes, notamment la famille. Il s’agit de la Grèce, des Pays-Bas et de la Nouvelle-Zélande.

L’ensemble des publications et des documents sont disponibles sur le site Web de l’étude (www.violencestudy.org). Le Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF est en train de transformer la base de données collectées pour la rédaction de l’étude en un site Web afin que la documentation qu’elle représente soit plus largement disponible.

L’étude a réussi à faire connaître à l’échelle mondiale un problème bien souvent caché, et à fournir un cadre d’action structuré. En outre, elle a déclenché toute une gamme de travaux de recherche, de réflexions et d’autres propositions émanant d’États Membres, d’institutions et d’organisations du monde entier.

Cependant, l’expert indépendant rappelle que les actions fragmentées, réactives, non suffisamment financées et essentiellement axées sur les symptômes et les conséquences de la violence, continuent de menacer la viabilité et le succès à long terme de la protection des enfants. En outre, l’application inappropriée de la loi limite également les progrès. Il constate également que trop peu d’États et d’organismes concernés accordent actuellement la priorité aux efforts de prévention en investissant dans l’infrastructure requise. Parmi les autres obstacles répertoriés dans l’étude, l’absence de systèmes de collecte systématique de données et le manque d’informations fiables sur la violence à l’encontre des enfants et ses causes fondamentales.

L’expert souligne qu’en dépit de certains progrès par exemple au sujet de la violence en milieu scolaire, de la traite des enfants, de l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales et de diverses formes de travail des enfants, peu de progrès ont été signalés s’agissant de s’attaquer aux actes de violence commis à la maison et dans la famille, dans les institutions de prise en charge ou les établissement pénitentiaires, ou encore par des agents de l’État ou des bandes organisées.

Par contre, on observe une sensibilisation croissante aux nouveaux problèmes qui se posent, tels que la violence liée aux nouvelles technologies, notamment l’Internet et les téléphones mobiles, mais les ripostes qui y sont opposées n’évoluent pas au même rythme que le phénomène, remarque l’expert indépendant qui recommande de prendre davantage de mesures pour dispenser une formation aux spécialistes et au personnel qui s’occupent d’enfants, que ce soit dans le domaine de la santé, de l’enseignement, de la justice ou encore de la protection sociale.

Restant convaincu que, pour être efficace, la lutte contre la violence à l’encontre des enfants doit être coordonnée à un niveau élevé, M. Sérgio Pinheiro recommande qu’à sa soixante-deuxième session, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de nommer, pour une période de quatre ans, un représentant spécial chargé de la question de la violence à l’encontre des enfants.

Son rôle consistera essentiellement à mobiliser de façon notoire l’attention en faveur de la prévention et de l’élimination de toutes les formes de violence à l’encontre des enfants, y compris en encourageant la coopération internationale et régionale. Le Représentant spécial devrait aussi collaborer avec le Conseil des droits de l’homme et ses mécanismes, ainsi qu’avec les organes créés en vertu d’instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment le Comité des droits des enfants.

Rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire générale pour les enfants et les conflits armés (A/62/228)

La première partie du rapport donne un aperçu général des principales questions concernant les enfants et les conflits armés et met en lumière les événements importants survenus durant la période couverte et concernant la lutte menée pour mettre un terme à l’impunité et les résultats tangibles du dialogue politique relatif à la protection de l’enfant.

Elle souligne le rôle des visites sur le terrain de la Représentante spéciale en tant qu’élément clef de sa stratégie de sensibilisation et décrit brièvement les principales conclusions tirées des missions au Soudan, au Burundi, en République démocratique du Congo, au Moyen-Orient, au Sri Lanka et au Myanmar. La première partie du rapport dresse également la liste des engagements pris par les parties aux conflits au cours de ces visites sur le terrain et met l’accent sur la nécessité d’assurer, dans les délais voulus, un suivi systématique permettant leur mise en œuvre pratique. En conclusion, la Représentante spéciale estime que les États Membres devraient appliquer des mesures concrètes et ciblées contre les contrevenants récalcitrants, en particulier lorsqu’ils ont refusé d’engager le dialogue ou lorsque ce dialogue n’a débouché sur aucune protection tangible des enfants.

La deuxième partie du rapport présente les conclusions tirées de l’examen stratégique de l’étude réalisée par Graça Machel intitulée « Impact des conflits armés sur les enfants » (voir A/51/306 et Add.1). Cet examen marquait le dixième anniversaire de ce rapport novateur. La Représentante spéciale présente cette deuxième partie en son nom propre ainsi qu’en celui de l’UNICEF et des multiples partenaires concernés.

Dans ses recommandations finales contenues dans la section VI intitulée « Pour l’avenir: un ensemble de recommandations », la Représentante spéciale exhorte à la mise en œuvre universelle des normes internationales et à l’élimination de l’impunité pour ce qui est des violations des droits des enfants. Elle propose aussi de faire de la sécurité des enfants une priorité et de renforcer le suivi et l’établissement des rapports.

Elle propose également de promouvoir la justice pour les enfants; de subvenir aux besoins des enfants touchés par les conflits armés et les protéger; de renforcer les capacités, les connaissances et les partenariats permettant de subvenir à de tels besoins; et de prévenir les conflits et de consolider la paix, notamment en renforçant le rôle des missions de maintien de la paix des Nations Unies dans la protection de l’enfance et en intégrant les droits de l’enfant dans les activités de rétablissement et de consolidation de la paix.

b)Suite à donner aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants

Rapport du Secrétaire général sur la suite à donner aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants (A/62/259)

Le rapport fait le point à la mi-décennie sur les progrès accomplis depuis la session extraordinaire que l’Assemblée générale a tenue en 2002. Il s’appuie sur les rapports intérimaires fournis par 110 États Membres ainsi que sur les données mondiales émanant des organismes, institutions et fonds des Nations Unies. Le rapport rend compte des progrès en matière de planification pour les enfants, d’investissements dans les enfants, de législation en faveur de leurs droits et de création de partenariats pour protéger ces droits.

Le rapport fait ensuite le point des progrès accomplis dans la mise en œuvre des quatre objectifs établis lors de la session extraordinaire à savoir la promotion d’une existence plus saine; l’accès à une éducation de qualité; la protection contre la maltraitance, l’exploitation et la violence; et la lutte contre le VIH/sida. Il rappelle que ces objectifs renforcent les Objectifs du Millénaire pour le développement de 2000 qui tous, affectent les droits des enfants.

Dans le chapitre de conclusion intitulé « orientations futures », le rapport revient sur des succès notables comme la réduction considérable de la mortalité notamment due à la rougeole, la forte baisse des cas de polio et l’augmentation importante des inscriptions dans l’enseignement primaire. Il souligne tout de même que de nombreux pays restent pénalisés par la capacité restreinte de leur système de prestation à assurer un accès large et équitable aux services de base, indispensables à la survie, au développement et à la protection de l’enfant.

Bon nombre de défis, souligne le rapport, trouvent leur origine dans l’iniquité entre les riches et les pauvres, la majorité et la minorité et le statut des garçons et celui des filles. Ces différences, prévient-il, sont plus grandes que jamais et continuent même de s’accentuer dans certaines parties du monde.

Le chemin vers la période entre 2010 et 2015, où les objectifs du Plan d’action de la session extraordinaire et ceux du Millénaire devront être atteints, sera difficile, prévient encore le rapport. La réalisation des objectifs fixés exigera des efforts sans précédent pour surmonter les obstacles notamment les crises humanitaires, les conséquences du VIH/sida, les écarts de revenus, les préoccupations suscitées par les effets de la migration ou encore le changement climatique.

Au vu des tendances actuelles, conclut le rapport, il convient que les gouvernements apportent une réponse d’une autre ampleur, dans toute la mesure de leurs capacités, que la communauté internationale prenne des engagements plus forts et que soient créés des partenariats plus ciblés.

La question primordiale qui se posera sera de savoir si, dans un monde connaissant une prospérité sans précédent, on aura investi des ressources suffisantes et pris des engagements assez forts pour protéger les droits des enfants. Une seconde question sera de savoir si la communauté internationale est suffisamment préparée pour traiter les problèmes auxquels les enfants seront confrontés en 2015 et au-delà.

Déclarations liminaires

Mme ANN VENEMAN, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), s’est concentrée sur la situation des enfants dans les conflits armés et a rappelé l’étude intitulée « Impact des conflits armés sur les enfants » effectuée, il y a maintenant dix ans. Elle a félicité son auteur, Graça Machel, qui a alerté le monde sur les réalités des situations violentes auxquelles les enfants sont confrontées en périodes de conflits armés. Graca Machel, a-t-elle rappelé, avait parcouru le monde pendant deux années pour analyser la situation des enfants pris dans les affres de la guerre. L’examen stratégique de ce rapport par la Troisième Commission coïncide avec l’anniversaire de Mme Machel, a fait remarquer la Directrice exécutive.

Certes, des progrès ont été accomplis en dix années, a-t-elle poursuivi, ajoutant que le monde avait posé des jalons pour ramener les enfants du champ de bataille à leurs communautés et salles de classe. Des avancées ont été enregistrées sur la protection des enfants de crimes tels que le recrutement forcé et la violence sexuelle. Les normes et les directives des programmes ont été renforcés en vue de protéger les enfants et de répondre à leurs besoins dans les situations de conflit, mais il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.

L’examen stratégique indique qu’en dépit des progrès, les nombreuses répercussions des conflits sur les enfants demeurent aussi brutales qu’auparavant. Dans les conflits actuels, les enfants et les civils sont souvent des cibles directes et le nombre des enfants dans les conflits augmente. Souvent pris entre deux feux, ils sont l’objet de violence, d’abus et d’exploitation. Au cours de la dernière décennie, les enfants ont été victimes d’attaques contre leurs écoles et les hôpitaux. Ils sont été victimes d’abus sexuels et été tués ou mutilés par des mines antipersonnel et d’autres types d’explosifs, même après la fin de la guerre. Dans les zones de conflit, leur vulnérabilité s’est accrue car la violence leur ôte leur première ligne de défense : leurs parents. Les souffrances ne se limitent pas aux attaques des combattants. Les enfants subissent aussi l’impact de la malnutrition, du déplacement, de l’absence d’éducation, des maladies et de la pauvreté, qui constituent des menaces pour leur survie et leur développement.

Il est difficile d’établir des données mais en 2006, on estime que 18 millions d’enfants ont été affectés par le déplacement. Mondialement, plus d’un tiers des victimes de guerre sont des enfants tués par des restes d’explosifs de guerre. On estime aussi que 40 à 50 % de la population de la vaste région du Darfour au Soudan et 30 % de la toute aussi vaste République démocratique du Congo ravagée par la guerre ont accès à des services de santé. La malnutrition aigue est la cause principale de la mortalité des enfants dans des situations d’urgence complexes.

La Directrice exécutive a donc a salué la présence d’Ishmael Beah de la Sierra Leone qui a fait part de son histoire dans son livre. Ce sont des voix comme celle-ci qui ont été incluses dans l’examen stratégique, a-t-elle encore indiqué. Mille sept cent enfants et jeunes issus de 92 pays ont participé, par le biais des Voix des Jeunes de l’UNICEF à des discussions de groupes et sur l’Internet. Certains sont présents dans la salle parmi nous, a indiqué Mme Veneman, en précisant que cette présence rappelle, si besoin en est, que les enfants et les jeunes sont la clef de l’avenir. Il ne faudrait pas sous-estimer leur faculté et leur capacité à contribuer à la construction de la paix.

J’ai rencontré, a témoigné la Directrice exécutive, des enfants victimes de la guerre au nord de l’Ouganda qui m’ont raconté des histoires d’abus et de la transition difficile vers une vie normale. J’ai rencontré des filles enlevés à l’âge de onze ans qui sont mères aujourd’hui parce qu’elles ont été forcées à vivre avec des soldats rebelles. Elles m’ont raconté leurs difficultés à rétablir une vie où elles pourraient subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. Pourtant au milieu de tout cela, s’est réjoui la Directrice exécutive, l’un des enfants âgé de 15 ans, rencontré dans un centre de réhabilitation de l’UNICEF était plein d’espoir pour l’avenir et caressait le rêve de devenir docteur lorsqu’il sera grand et d’aider les enfants.

Rappelant que les engagements et les principes de Paris pour protéger les enfants du recrutement illégal et de l’utilisation par les forces armées ou les groupes armés soulignent la volonté politique de mettre finn à cette pratique intolérable, Mme Veneman a annoncé que ces principes sont désormais endossés par 66 Etats. Elle a aussi apprécié le rôle du Gouvernement français dans la mise en œuvre de ces principes. L’UNICEF, a-t-elle ajouté, apprécie aussi l’assistance des Gouvernements concernant la suite donnée à l’Etude des Nations Unies sur la violence à l’égard des enfants. Elle a fait remarquer que cette étude génère de grandes attentes. D’autre part, le 18 novembre prochain, la Convention sur les droits de l’enfant fêtera ses 18 ans.

En décembre, l’Assemblée générale tiendra une réunion plénière de haut niveau d’évaluation des progrès accomplis dans l’application de la Déclaration et du plan d’action d’un « Monde digne des enfants », adoptés en 2002. Cet examen quinquennal analysera l’action menée et les résultats obtenus. Il se penchera en particulier sur les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de ceux de la session extraordinaire sur la situation des enfants. Ces événements offrent une occasion unique de faire le point et d’évaluer ce qu’il reste à faire. Citant Graça Machel qui a dit provenir d’une culture où traditionnellement, les enfants sont considérés comme le présent et l’avenir, la Directrice exécutive a déclaré : « Protéger les enfants, c’est protéger l’avenir ».

Mme RADHIKA COOMARASWAMY, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a constaté qu’un nombre croissant d’États s’engageait en faveur des Principes de Paris, et s’est félicité aussi du nombre important de pays qui avait ratifié les deux Protocoles facultatifs issus de la Convention relative aux droits de l’enfant. La Représentante spéciale est revenue sur les visites qu’elle a effectuées en 2007 sur invitation, du Soudan, de la République démocratique du Congo, du Burundi, du Liban, d’Israël, de l’Autorité palestinienne, du Myanmar et de la Côte d’Ivoire. Elles avaient pour but de développer la coopération internationale, mais elles cherchaient aussi à mettre en exergue les efforts nationaux, a déclaré la Représentante spéciale. Ces visites, a-elle ajouté, permettent de trouver un espace pour le dialogue et pourquoi pas d’aider les partenaires à débloquer certaines situations.

Madame Coomaraswamy a expliqué à l’assistance que depuis 2006, des progrès avaient été réalisés pour faire cesser le recrutement des enfants soldats dans des pays comme le Sri Lanka, l’Ouganda et le Tchad. Elle a ajouté qu’il revenait à la communauté internationale comme aux États concernés, d’établir des programmes efficaces pour réinsérer les enfants ainsi libérés. L’examen décennal du Rapport Graca Machel doit servir de base aux efforts internationaux en faveur des enfants impliqués dans des guerres. Depuis 10 ans, les conflits armés ont violé tous les droits des enfants, a rappelé la Représentante spéciale. Or l’examen décennal démontre que si le nombre de grands conflits armés a diminué, le nombre de conflits a en réalité augmenté. Les morts d’enfants dues à la malnutrition ou à la maladie ne sont pas comptabilisées dans les statistiques, a regretté la Représentante spéciale, alors qu’elles sont en grande partie dues aux guerres. Aujourd’hui, a analysé la Représentante spéciale, certains conflits effacent les lignes traditionnelles et il faut s’adapter à ces modifications entraînées par la criminalité transnationale ou le terrorisme, a-elle assuré.

Pour mettre fin à l’impunité, elle a également exhorté les États à traduire les progrès de la dernière Décennie en actions élargies sur le terrain. Il faut des actions contre les auteurs et des investissements plus importants au niveau national pour assurer le respect des normes internationales en matière de justice. Nous devons répondre aux besoins des survivants et reconstruire les familles, a-elle expliqué. Les interventions en matière de santé et d’éducation doivent être plus cohérentes pour que les écoles deviennent des zones de paix, a conclu la Représentante spéciale.

Témoignage

M. ISHMAEL BEAH a souhaité que le privilège qui est le sien, de pouvoir témoigner devant le monde, soit également partagé par d’autres anciens enfants soldats.

Né en Sierra Leone en 1980, Ishmael Beah voit sa vie bouleversée par la guerre civile. Il perd ses parents et deux de ses frères alors qu’il n’a que 11 ans. Deux ans plus tard, il est recruté comme enfant soldat et contrairement à la majorité de ses camarades morts ou mutilés, il a la chance, après deux ans, d’être placé par l’UNICEF dans une maison de réhabilitation à Freetown. En 1988, il vient à New York finir ses études secondaires et le premier cycle universitaire.

Ishmael Beah est l’auteur des « Mémoires d’un jeune soldat », un livre, qui lancé au début de l’année à la Maison de l’UNICEF, apparaît très vite sur la liste des « best sellers » du New York Times. Ishmael Beah est devenu un fervent défenseur des enfants affectés par les conflits, en particulier les enfants soldats.

Aujourd’hui devant la Commission, il s’est souvenu qu’il avait déjà pris la parole il y a dix ans, à l’ONU. Il a regretté que l’urgence qu’il y avait alors à porter assistance aux enfants n’ait pas été suffisamment prise au sérieux. Beaucoup de choses ont été faites, notamment la création du Bureau d’un Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, mais il faut en faire plus, a-t-il estimé.

Quand allons-nous cesser de vivre dans le souvenir de ces terribles souffrances?, s’est-il demandé. Comment vous convaincre qu’il faut que cela cesse?, s’est-il encore interrogé avant d’exhorter les membres de la Commission à intégrer les enfants, pas seulement pour les afficher, mais pour réfléchir plus avant à ce qu’il est possible de faire concrètement sur le terrain.

Donnez nous, a-t-il insisté, l’occasion de vous apporter nos idées et nos compétences car ensemble nous pouvons aller plus loin. Ishmael Beah a formulé le vœu que la communauté internationale réfléchira davantage aux moyens de prévenir les conflits et, faisant référence aux multiples occasions où il a participé aux activités de l’ONU, il a déploré un manque de volonté politique d’agir amont.

Il est pourtant possible de sauver des vies sans beaucoup de ressources, a-t-il conclu, en exhortant les membres de la Commission à agir enfin pour que les enfants aient des vies qui vaillent la peine d’être vécues. Ses tout derniers mots ont réservés à l’ONU pour qu’elle propage le message selon lequel les enfants continuent de souffrir. « C’est à vous de prendre soin d’eux ».

Questions/réponses

Ému par les propos d’Ishmael Beah, le représentant du Gabon a déclaré: les enfants sont une lumière qui va éclairer le monde de demain et c’est à nous de veiller à garder cette lumièreallumée. Que faut-il faire pour que la communauté internationale puisse mettre davantage l’accent sur l’action plutôt que sur les discours car la réalité aujourd'hui est que des enfants meurent chaque jour sur le terrain. Dans un monde affligé par tant de foyers de conflits, le Bureau de la Représentante spéciale peut-il trouver les moyens de recruter des gens courageux comme Ishmael Beah pour sensibiliser l’opinion publique à ce type d’abus?, s’est demandé à son tour le représentant du Nigéria.

On ne peut en effet quitter cette salle sans se demander quoi faire, a renchéri la jeune représentante de la Norvège. Le rapport présenté par la Représentante spéciale, a-t-elle dit, ne peut laisser indifférent. Comment donc nous mobiliser, nous les jeunes ? Comment mieux développer le concept de la participation des enfants ? Qu’en est-il du processus de suivi? Comment mettre en place des directives pour une participation effective des enfants dans la résolution de ce problème, s’est interrogée la jeune norvégienne.

La Représentante spéciale pourrait-elle commenter les meurtres et les mutilations d’enfants palestiniens victimes de l’occupation étrangère, a demandé l’Observatrice de la Palestine, appuyée par celle de la Syrie. La représentante palestinienne a aussi réclamé un point de vue sur l’utilisation des enfants palestiniens comme boucliers humains. A l’heure actuelle à Gaza, il existe une obstruction très grave aux aides humanitaires destinées aux enfants. Comment y remédier?, s’est encore demandé l’Observatrice palestinienne, avant d’estimer qu’étant une des conséquences des conflits, la pauvreté devrait être traitée comme un crime de guerre.

Pour remédier aux conflits, des appels à une plus grande coordination des efforts internationaux ont été lancés par le représentant de la Fédération de Russie qui a préconisé la même approche pour toutes les catégories de violations des droits de l’homme. Assurant la Représentante spéciale de l’appui de son pays, il lui a demandé comment elle comptait poursuivre ses activités.

La Représentante spéciale et la Directrice exécutive de l’UNICEF ont vu de leurs propres yeux le traitement inhumain des enfants aux mains des soldats israéliens, a accusé le représentant du Liban. Plus de 1 000 enfants ont été tués lors du dernier conflit et plus d’un an plus tard, les enfants souffrent encore des armes à sous-munitions laissées par l’armée israélienne.

Que pouvons-nous faire tous ensemble pour empêcher que ces événements terribles se produisent à nouveau, s’est demandé le représentant libanais, en faisant part de son impression que tout le monde se contente d’observer. Et d’ailleurs, quelles seraient les principes pour régir la lutte contre les viols et la violence sexuelle pendant les conflits et la réinsertion des petites filles et des jeunes femmes, s’est inquiété la représentante du Chili.

Dans ce cadre, la représentante de la Syrie a demandé si la visite que la Secrétaire générale adjointe a effectuée en Palestine relevait de son mandat ou ne faisait-elle que répondre à une demande du Secrétaire général. Pourquoi la question des enfants visant sous occupation n’est-elle pas mentionnée dans le Rapport de la Représentante spéciale, s’est agacée la représentante. La Représentante spéciale s’est aussi rendue en Israël, a rappelé la représentante israélienne, en se félicitant de la visite à Zerod qui a rappelé la réalité horrible de la vie sous les attaques constantes lancées depuis Gaza. La représentante d’Israël s’est préoccupée de la suite donnée à la proposition de mettre en place un code de conduite pour que les enfants ne soient pas utilisés comme boucliers. La même question a été soulevée par la représentante de la Sierra Leone.

Il faut tenir compte de tous les impacts des conflits sur les enfants, a souligné le représentant de l’Australie, en demandant une adhésion d’urgence à la Convention sur les droits de l’enfant. Citant un exemple d’actions concrètes, il a indiqué qu’au Timor-Leste, des États comme l’Australie ont fourni un soutien financier aux bureaux qui travaillent à l’épanouissement des enfants. Il a souligné la nécessité de mettre fin à l’impunité et attiré l’attention sur le rôle important de la Cour pénale internationale (CPI).

Répondant à cette série de questions, ISHMAEL BEAH a indiqué que le concept « d’enfant soldat » a été élargi mais qu’il faudrait aussi y inclure ceux qui sont enrôlés dans des endroits comme le Liban. Il a aussi plaidé pour que les conflits à faible intensité soient inscrits à l’ordre du jour de l’Assemblée générale. C’est un problème mondial et il faut un effort mondial pour y remédier. Il faut accorder la priorité aux besoins des enfants pour façonner leur état d’esprit et leur donner des choses dont ils auront besoin quand ils seront adultes. Il faut leur offrir des moyens de substitution qui remplacent les activités violentes. C’est ce qui m’est arrivé et cela m’a permis de faire des choses positives, différentes de celles auxquelles j’avais été habitué durant mon enfance dans le conflit, a-t-il dit.

La Représentante spéciale a rappelé que le rapport Graca Machel publié, il y a dix ans, parle de la nature changeante de la vie dans le monde moderne et de l’impact de ces changements sur les enfants. A ce propos, des problèmes ont été identifiés comme le fait que les groupes armés et les gangs criminels s’organisent entre eux et que la lutte contre le terrorisme ne fait pas toujours la différence entre civils et militaires. S’agissant de la visite au Moyen-Orient, elle a indiqué que son rapport se limite aux situations inquiétantes pour les enfants, avant d’annoncer un retour prochain dans la région. Revenant à la question des enfants soldats, elle a rappelé que les principes de Paris donnent une bonne approche pour la réinsertion de ces enfants. Moi, j’essaye, a-t-elle dit, d’être une voix morale indépendante mais le Conseil économique et social, l’Assemblée générale et d’autres organes ont aussi leur rôle à jouer.

Ces propos ont été appuyés par la Directrice exécutive de l’UNICEF. Elle a rappelé le rôle de son Fonds qui est de travailler pour les enfants dans les zones de conflit où sont lancées des campagnes de vaccination et dispensés des soins et une éducation. L’UNICEF, a-t-elle rappelé, a été salué, à plusieurs reprises pour cela. J’ai mis un point d’honneur, a-t-elle dit, à essayer de rencontrer des enfants et d’entendre ce qu’ils avaient à dire dans les zones de conflits.

Malgré les programmes de réinsertion, je n’ai compris la difficulté de la transition vers une vie normale que lorsque j’ai écouté Ishmael, a avoué la chef de l’UNICEF. Parfois les communautés refusent de réintégrer ces enfants car ils ont fait partie des rebelles. Il y a donc un travail de concertation à accomplir avec les collectivités. D’autre part, les viols sont un aspect horrible des conflits armés et malheureusement on oublie souvent l’impact sur l’avenir des enfants de ce type de violations des droits de l’homme, a-t-elle conclu.

Déclarations liminaires

M. NGONLARDJE MBAIDJOL, Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme, a évoqué brièvement les Rapports du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant et sur les petites filles. Le premier Rapport, a-t-il dit, note avec satisfaction l’augmentation du nombre d’États parties aux deux Protocoles facultatifs de la Convention. Le Rapport sur les petites filles met en évidence certains aspects essentiels, a-t-il indiqué, en faisant référence à la Commission de la condition de la femme pour laquelle la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violences était une priorité pour 2007. Le Rapport s’inquiète aussi de la vulnérabilité des petites filles face à la progression de la pandémie du VIH/sida. Il fait également état des violences sexuelles, y compris familiales, dont les petites filles sont les victimes, et reconnaît de manière générale, le peu d’attention dont elles font l’objet. Le représentant du Bureau du Haut Commissaire a enfin attiré l’attention sur le fait que le Rapport décrit les efforts déployés par l’ONU pour lutter contre la maladie de la fistule.

Mme YANGHEE LEE, Présidente du Comité sur les droits de l’enfant, s’est d’abord félicité des résultats obtenus par les nouvelles méthodes de travail du Comité. Le travail en deux chambres parallèles a permis de résorber une partie du retard dans l’examen des rapports. Cette nouvelle méthode de travail, bien que temporaire, a réduit de deux à un an environ, le temps d’examen des rapports soumis par États.

La représentante a informé l’assistance qu’au 10 octobre 2007, le Protocole facultatif sur les enfants dans les conflits armés recensait 118 États parties tandis que le Protocole facultatif sur la prostitution et la pornographie impliquant des enfants compte 123 États parties, a indiqué la Présidente. Malgré les progrès, de nombreux rapports restent en souffrance. Compte tenu du nombre considérable de rapports à venir sur les Protocoles facultatifs, le Comité pourrait être conduit à demander du temps supplémentaire. Une fois que le Comité aura examiné tous les rapports initiaux au titre des Protocoles facultatifs, l’essentiel de son retard aura été rattrapé, a rassuré la Présidente.

Le Comité, a-t-elle poursuivi, a continué de travailler sur des observations générales visant à aider les États à appliquer la Convention relatives aux droits de l’enfant. Une dizaine de ces observations a été adoptée, donc cinq au cours des deux dernières années, a expliqué Mme Lee, en citant des textes sur les droits des enfants handicapés, la prime enfance ou encore les châtiments corporels.

Poursuivant son examen des résultats du Comité, la Présidente a cité sa participation à plusieurs ateliers régionaux, dont le prochain aura lieu en novembre prochain pour les pays francophones, au Burkina Faso. Au nom de son Comité, elle a apporté son soutien à l’expert indépendant sur la violence contre les enfants et s’est félicité de l’examen décennal du Rapport Graca Machel. Elle a aussi rappelé la proposition du Comité de nommer un représentant spécial pour la violence contre les enfants.

La Présidente a conclu en assurant les membres de la Commission de la détermination de son Comité à travailler main dans la main avec le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme et à améliorer son efficacité, en retenant des méthodes de travail plus appropriées.

Débat général

Mme CATARINA DE ALBUQUERQUE (Portugal), intervenant au nom de l’Union européenne, a estimé que les résultats obtenus depuis la signature, en 1989, de la Convention relative aux droits de l'enfant, étaient impressionnants. Cette Convention a été incorporée dans les constitutions nationales de différents pays et a permis de faire adopter des lois sur le droit de la famille, la santé et l’éducation des enfants, la justice juvénile. Elle a aussi permis de protéger les enfants de la violence, du travail, de l’exploitation sexuelle et des conflits armés, a-t-elle indiqué. La Cour européenne des droits de l’homme utilise la Convention comme outil de référence clef et comme complément à la Convention européenne des droits de l’homme. La représentante a également relevé que la Convention relative aux droits de l'enfant avait eu un impact sur de nombreux instruments de législation internationale, notamment la Convention sur les pires formes de travail des enfants de l’Organisation internationale du travail (OIT) et la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale.

Mme de Albuquerque a ensuite rappelé que l’année 2007 marquait le dixième anniversaire du rapport Graca Machel ainsi que le premier anniversaire de la mise en œuvre des recommandations faites par le Professeur Paulo Sergio Pinheiro dans l’étude des Nations Unies sur la violence faite aux enfants. Cependant, de nombreux enfants sont laissés en marge de cette vague d’opportunité, a-t-elle averti, notamment les filles, les enfants des zones rurales, les enfants autochtones ou les enfants des migrants qui sont toujours les victimes de la discrimination, de la pauvreté et de l’exclusion. Citant l’écrivain portugais Soeiro Pereira Gomes, la représentante a estimé qu’il importait de construire un monde pour les enfants de ceux qui n’avaient jamais pu l’être.

M. KAIRE MUNIONGANDA MBUENDE (Namibie), s’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a estimé que les enfants de l’Afrique subsaharienne étaient victimes de nombreuses formes de violence. Il a déploré une certaine absence de conscience du droit des enfants. Il a rappelé à l’assistance la Déclaration signée au Malawi en 1997, par les États membres du SADC. Cette Déclaration a engagé les États à prendre des mesures urgentes pour interdire la violence à l’égard des femmes et des enfants. Des réformes législatives, accompagnées de campagnes d’information ont suivi dans de nombreux pays, a indiqué le représentant. La Charte de la SADC sur les droits fondamentaux, engage par ailleurs les États à promouvoir les droits des enfants conformément aux instruments internationaux pertinents, a-t-il ajouté.

Le SADC a la conviction que l’investissement en faveur des enfants va permettre de répondre aux OMD. Les pays du SADC s’engagent en faveur de la scolarisation des enfants et un Protocole sur l’éducation et la formation complètent les efforts nationaux sur ce point, a ajouté le représentant. Mais l’égalité demeure un défi, a-t-il nuancé, expliquant que la petite fille reste vulnérable sur de nombreux points. Nos plans nationaux doivent être suffisamment financés pour que la petite fille puisse jouir de ces droits fondamentaux. Constatant que la plupart des pays de la SADC mettent en œuvre des politiques sur les enfants orphelins et les enfants vulnérables, le représentant a insisté sur le fait que des ressources supplémentaires seraient là encore les bienvenues. Dans ce cadre, le droit des pays en développement de fabriquer des médicaments génériques est d’une importance capitale, a soutenu le représentant.

La SADC a encore apporté son soutien à la proposition visant à nommer un représentant spécial du Secrétaire général sur les violences contre les enfants, a dit le représentant, avant de faire part de l’intention du SADC de présenter une résolution sur les petites filles, dont il espère qu’elle sera adoptée par consensus.

M. CHRISTOPHER FITZHERBERT HACKETT (Barbade) s’est exprimé au nom des États membres de la Communauté des Caraïbes. Il a reconnu que l’avenir de l’humanité dépendait de la capacité de la communauté internationale à adopter des politiques pour protéger et nourrir les enfants. La CARICOM appuie les principes énoncés par l’expert indépendant. Il y a cinq ans, l’Assemblée générale a tenu une session extraordinaire qui a donné une impulsion réelle aux questions touchant aux enfants, a estimé le représentant. Pourtant dans le monde, de nombreux enfants ne peuvent pas se développer normalement. La pauvreté, la faim et le sous-développement sont liés à des problèmes structurels mondiaux, à un système commercial et financier international injuste et inégal, a-t-il jugé.

Il a rappelé aux pays développés leur engagement en matière d’aide publique au développement. Pour réaliser les droits des enfants, il faut des investissements à la hauteur et un système international qui parvienne à améliorer la gouvernance mondiale, a-t-il déclaré. Les Nations Unies devraient avoir une voix plus importante également en matière de politiques de développement.

Le représentant a également évoqué la bataille contre la propagation du VIH/sida. La pandémie, a-t-il rappelé, représente une menace très vaste. Elle a déjà compromis les acquis dans certaines parties du monde. La CARICOM demande plus de fonds internationaux pour lutter plus vigoureusement contre la pandémie. L’éducation, a encore dit le représentant, est un outil du développement qui permet de lutter contre le travail des enfants et la propagation du VIH/sida.

M. ABDELHAMID ABIDIN MOHAMED (Soudan) a souligné que la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants avait marqué un tournant décisif dans la protection des enfants et de leurs droits partout dans le monde. Une année après la publication de l’Étude sur la violence à l’égard des enfants, il demeure crucial de continuer à faire connaître cette question à l’échelon national, régional et international, a-t-il poursuivi. Quant à la proposition de nommer un Représentant spécial du Secrétaire général sur cette question pour une période de quatre ans, le représentant du Soudan a souhaité que l’on prenne le temps de réfléchir et de poursuivre l’étude approfondie en procédant à l’examen de tous les aspects de la violence à l’encontre des enfants. Il a proposé également de faire en sorte que les mécanismes concernés au sein des Nations Unies, surtout ceux qui traitent de l’enfance, évaluent de près les résultats de l’étude mentionnée.

Au niveau national, le Soudan a adopté un document stratégique d’action en vue de la protection de l’enfance et ce, dans un esprit de partenariat productif avec la société civile. Le pays a également adopté une loi sur les enfants en 2004, qui constitue une véritable avancée du point de vue de la codification sur les droits des enfants. L’intervenant a estimé que le parlement des enfants, qui se réunit chaque année, a permis à de nombreux enfants de s’exprimer et de s’exercer aux règles de la démocratie. Cette idée a été un succès et le but fixé a été atteint, a-t-il affirmé. Il a rendu hommage aux efforts déployés par l’UNICEF en faveur des enfants soudanais, notamment dans les domaines de l’alimentation et de la santé ainsi que pour promouvoir une culture de paix dans le pays. Il a souhaité que le processus de paix se poursuive d’une façon positive dans le sud du Soudan. Il a enfin exprimé son inquiétude pour la situation dramatique de l’enfant arabe sous occupation étrangère en Palestine et dans le Golan syrien notamment.

M. MAHINDA SAMARASINGHE (Sri Lanka) a rappelé que, depuis l’indépendance du pays, le Gouvernement sri-lankais a toujours accordé la priorité aux investissements en faveur d’un avenir meilleur pour les enfants, grâce à des politiques sociales et des dispositions législatives pour la promotion et la protection des droits de ces derniers. Ainsi, les taux de scolarisation et d’alphabétisation ont pu atteindre 95%, a-t-il précisé, ce qui le place en bonne position pour arriver à l’objectif de l’éducation primaire universelle avent 2015. Déjà, a-t-il ajouté, le Sri Lanka a atteint la parité des sexes dans l’inscription scolaire jusque dans les classes du collège. Le représentant s’est aussi réjoui de la forte baisse des taux de mortalité infantile et maternelle, ainsi que de la vaccination de plus de 80% des enfants.

M. Samarasinghe a cependant déploré que tous ces efforts soient sapés par le recrutement d’enfants par un groupe terroriste en particulier. Le Gouvernement du Sri Lanka travaille en étroite collaboration avec le Représentant spécial du Secrétaire général sur la question des enfants dans les conflits armés et avec le Groupe de travail du Conseil de sécurité, adoptant les mesures que ces derniers recommandent, notamment pour mener des enquêtes et réhabiliter les enfants. Malgré tout, les groupes terroristes au Sri Lanka continuent à recruter des enfants. Le représentant a noté que le cadre juridique de protection des enfants dans ce domaine n’a aucun effet sur les terroristes qui se placent en dehors de toute légalité nationale ou internationale. Il a lancé un appel à la communauté internationale pour que soient trouvés les moyens de faire cesser ces pratiques et pour qu’elle appuie les initiatives prises au niveau national.

M. NOBUKO KUROSAKI (Japon) a dit comprendre le sort des enfants des pays en développement qui meurent par milliers faute de soins médicaux ou de nourriture ou encore en raison des conflits armés. En tant qu’État partie à la Convention sur les droits de l’enfant, le Japon a pris des mesures tant au plan national, comme l’adoption d’une loi pour la prévention de la maltraitance des enfants, qu’au niveau international. Le représentant a précisé que son pays fournit une aide internationale, en coopération avec d’autres États et des organisations internationales, afin d’assurer un avenir meilleur aux enfants dans le monde. Ainsi, en juin dernier, le Japon a apporté une contribution de 2,2 millions de dollars au Fonds pour la sécurité humaine, pour financer un projet au Bhoutan mis en œuvre par le PNUD, l’UNICEF, le FNUAP et le PAM. M. Kurosaki a aussi apprécié les travaux de suivi de l’UNICEF après la présentation, l’année dernière, du rapport du Secrétaire général sur la violence à l’égard des enfants. Il a estimé que la question des enfants dans les conflits armés devait être une priorité pour la communauté internationale et une des préoccupations principales des politiques et programmes de l’ONU.

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