Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

Senegal

Sénégal : Les inondations continuent à entraver la scolarité

DAKAR, 7 décembre 2009 (IRIN) - Deux mois après la reprise officielle de l'année scolaire au Sénégal, de nombreux élèves n'ont toujours pas pu reprendre les cours dans leurs établissements scolaires habituels, qui se trouvent toujours sous un demi mètre d'eau.

Dans le cadre d'un plan gouvernemental, de nombreux enfants affectés par les inondations survenues entre juillet et septembre ont été temporairement replacés dans d'autres écoles, mais certains restent chez eux parce qu'ils n'ont pas les moyens de se rendre dans ces établissements trop éloignés, ont dit des familles à IRIN.

Le fils de Youssouf Ndao, âgé de huit ans, a manqué 25 jours d'école avant que sa classe ne rouvre. « Ma famille n'a pas les moyens de [l'envoyer] ailleurs », a dit M. Ndao, qui vit dans le quartier de Diamaguène Sicap Mbao à Dakar, la capitale sénégalaise.

Samba Tine est le directeur de l'école primaire publique Sam-Sam 3 dans ce quartier. « Sur les 2 500 élèves enregistrés dans cette école, seulement 1 005 assistent aux cours ici », a-t-il dit à IRIN. « Le tiers de l'établissement fonctionne actuellement. Nous ne savons toujours pas quand les autres classes pourront rouvrir ».

Environ 30 écoles des quartiers périphériques de Dakar ont été inondées pendant la saison des pluies de 2009, d'après Medioune Dieng, du bureau de l'inspection d'académie.

Comme beaucoup d'autres habitations et bâtiments dans ces zones, les écoles ont été construites sur des terres marécageuses. Le centre de Dakar était auparavant entouré de zones humides, mais dans les années 1970 et 1980, une sécheresse dans toute la région sahélienne a poussé des populations à venir s'installer sur des zones connues comme étant inondables dans la banlieue dakaroise.

Quelques écoles ne devraient pas être totalement vidées de leur eau d'ici janvier, a dit M. Dieng à IRIN. Mais il a ajouté : « Les enfants sont répartis [dans] des écoles environnantes. A l'heure actuelle, tous les élèves vont à l'école. La rentrée n'a différé que d'une semaine ou deux ».

Dans le district de Thiaroye, les deux filles de Ramatoulaye Ly, âgées de 12 et 16 ans, ont attendu un mois, mais ont finalement pu retourner dans leur école habituelle début novembre.

« Si la situation avait perduré, je les aurais envoyées dans une autre école », a dit Mme Ly à IRIN. « Je ne veux pas laisser mes enfants ne pas aller à l'école ».

Le transfert temporaire des élèves a causé des surcharges dans certaines écoles.

« Du coup, ils peuvent être 80 à 85 élèves par classe [dans ces écoles accueillant temporairement des enfants] », a dit Mohamed Kane, président d'une association locale de lutte contre la pauvreté et les inondations dans le voisinage de Taïf, à Diamaguène Sicap Mbao.

« Même si les parents n'ont pas les moyens financiers, ils font des sacrifices et mettent leurs enfants dans des écoles privées ».

Environ 12 heures par jour, des pompiers pompent l'eau des établissements scolaires dans les zones affectées - lorsque la pompe fonctionne.

« Nous n'avons pas commencé le pompage de l'école plus tôt car nous n'avons pas les moyens suffisants pour tout couvrir. La priorité c'était les [voies de circulation] et les maisons », a dit un pompier qui s'est identifié comme commandant Diop.

« Il y avait 50 cm d'eau dans les salles de classe...Si l'eau s'écoule bien, en une semaine tout peut être fait. Mais de temps en temps, il n'y a pas de carburant, alors on peut attendre un à deux jours ».

af/np/aj/ail

[FIN]