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Des volumes de pluies variables, des besoins en aliments constants

Les éleveurs de bétail de la zone sahélienne font face à des conditions qui rendent l'élevage difficile. La saison pluvieuse ne dure que quatre mois et les changements climatiques entraînent de fortes variations du volume des pluies selon l'année et la région. Auparavant, les éleveurs s'étaient adaptés à la longue saison sèche en pratiquant la transhumance et le nomadisme. Depuis quelques années, ils ont dû en plus s'accommoder des variations interannuelles des quantités de pluies, et de leurs conséquences : un déficit fourrager et un déficit en eaux d'abreuvement, tous deux devenus chroniques. Par manque d'organisation, leurs appels à l'aide arrivent souvent au moment où la crise alimentaire se pose avec acuité, c'est-à-dire déjà trop tard.

La Coopération belge a une longue expérience d'appui aux éleveurs en zone sahélienne, au Mali ainsi qu'au Niger. L'intervention au Mali, dans le cercle de Ménaka jusqu'en 2011 et dans le cercle de Nara depuis 2010, constitue un cas d'école en matière de gestion globale des ressources pastorales et des intrants.

Cercle de Ménaka : partage des connaissances

Dans le cercle de Ménaka (dans l'est du pays), le Projet de Sélection et de Multiplication du Zébu Azawak (PASMZAM, 2005-2011) a encadré tous les acteurs ruraux de l'élevage pour échanger, dès la fin de la saison des pluies, sur la situation du couvert végétal et des mares. Au terme de ces rencontres, la population disposait d'une connaissance globale des endroits les mieux pourvus en fourrage et du niveau de remplissage des mares.

Les résultats majeurs acquis par cette approche sont d'ordre socioéconomique. La connaissance partagée de la situation pastorale a permis de prévenir efficacement les conflits liés à l'exploitation des pâturages et de réaliser des économies d'échelle importantes lors des commandes groupées d'intrants.

Cercle de Nara : réseau de banques d'aliments pour bétail

Dans le cercle de Nara (dans l'ouest du pays), le Projet d'appui au Développement de l'Élevage du Zébu Maure (PRODEZEM, 2009-2015) entend diffuser cette démarche qui responsabilise tous les acteurs de l'élevage au niveau local. Le projet a installé un réseau de onze banques d'aliments pour bétail, gérées par les organisations d'éleveurs et dotées d'un fonds de roulement de départ, pour rendre disponibles les intrants alimentaires du bétail. Le projet a également réhabilité et créé de nouveaux périmètres pastoraux pour augmenter le fourrage disponible et les capacités d'abreuvement des animaux.

Les premiers résultats du projet sont perceptibles. La mise à disposition des aliments pour bétail permet de contrebalancer les variations importantes de pluviométrie et de pallier les effets néfastes de la période de soudure sur l'état général des animaux. Elle mène progressivement vers une augmentation des productions animales pour une réelle émergence des filières animales.

En quatre ans, le poids des veaux de un an est passé de 40 à 80 kilos chez les éleveurs-sélectionneurs. Les parcours des périmètres réhabilités peuvent accueillir le bétail de 180 à 210 jours pendant la période sèche, soit 120 jours de plus que l'année précédente. Le taux de mortalité des animaux des éleveurs bénéficiaires a diminué de 25 % entre 2010 et 2014. 150 ménages vulnérables, appuyés par le projet, ont déjà amélioré leur capacité alimentaire, sanitaire et productive..

Projet d'appui au Développement de l'Élevage du Zébu Maure (PRODEZEM)

Financement : Belgique et Mali
Budget : 8,8 millions d'euros
Durée : 2009-2015
Localisation : Cercle de Nara