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Madagascar

Discours de Mme Marie Dimond, Représentant résident adjoint du PNUD à l’ Atelier de Réflexion pour la mise en œuvre d’un Plan de Relèvement et Résilience face à la sécheresse dans le Grand Sud de Madagascar

Cérémonie d’ouverture de l’ Atelier de Réflexion pour la mise en œuvre d’un Plan de Relèvement et Résilience face à la sécheresse dans le Grand Sud de Madagascar
Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes Antanimora, 23 juin 2016

(liste protocolaire)

Mes premiers mots sont de vous remercier de vous joindre à cette initiative du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes appuyé par le Système des Nations Unies à Madagascar à travers le PNUD pour réfléchir ensemble suite à la tenue de l’événement d’Ambovombe en février sur les moyens de maximiser les efforts humanitaires déjà entrepris dans le Grand Sud de Madagascar et assurer une transition vers des actions de développement visant le moyen et long terme.

Suite à l’appel à l’action lancée par le gouvernement de Madagascar à Ambovombe en février 2016, des réponses d’urgence importantes ont été déjà apportées par la communauté humanitaire du pays dont le Système des Nations Unies à Madagascar à travers la FAO, l’OMS, le PAM, l’UNFPA , l’UNICEF et l’OCHA. Une assistance alimentaire combinée à une relance agricole ; des activités de supplémentation nutritionnelle et de prise en charge de la malnutrition aigüe et modérée ; des services de soins de base dont la santé de reproduction et d’approvisionnement en eau dans les huit districts les plus affectés des trois régions. Les actions visaient à courir des besoins les plus aigüs de 6 à 12 mois.

Aujourd’hui, nous souhaitons bâtir sur l’appui déjà apporté par des acteurs humanitaires et de développement en visant plutôt des besoins principaux allant jusqu’à 3 ans.

Je suis consciente qu’il y a un certain fatigue et un certain cynisme envers des journées de réflexion ou des ateliers car il y a le sentiment qu’il y en avait déjà trop et dès fois sans résultats palpables.

Il y a certains qui m’ont demandé : comment cette initiative va être différente ?

A ceux qui sont parmi les sceptiques, je dirai ceci :

Je pense qu’une raison pour laquelle nous nous retrouvons dans cette salle ce matin, acteurs différents, c’est parce qu’il y a un consensus commun qu’à ce jour la problématique du Sud n’a pas encore été abordée d’une manière suffisamment coordonnée et en visant les causes structurelles de cette crise récurrente qui touche les populations années après années. Il y a un consensus qu’il faut faire beaucoup plus pour essayer de briser ce cercle vicieux.

Une des manières de le faire c’est d’assurer d’abord qu’il y a une compréhension commune sur les vulnérabilités structurelles principales et les aléas récurrents ainsi que d’autres facteurs qui empêchent le développement durable dans cette région. C’est sur base de cet accord commun qu’on puisse élaborer un plan qui aborde précisément ces vulnérabilités structurelles et aléas récurrents à travers des actions coordonnées qui renforcent la résilience des foyers, des communautés et des institutions à travers une période allant jusqu’à 36mois. On vise arriver à un plan détaillé et budgétisé que peut servir comme document de mobilisation de ressources.

Il est très important à noter que cette initiative aujourd’hui sert surtout pour démarrer une discussion collective sous le leadership du BNGRC et essayer de trouver une compréhension commune sur les grandes lignes de la problématique et la réponse requise. Dans le temps alloué, nous ne pouvons pas êtres plus ambitueux que cela. Nous n’allons pas arriver à une analyse définitive et des propositions de réponses définitives. Ce ne sera ni réaliste ni juste.

Un grand travail d’approfindissement et de validation se fera plutôt le mois prochain à Ambovombe en consultation avec les acteurs sur place qui sont bien sûr le mieux placé pour définir les problèmes qu’ils vivent au quotidien et les solutions y apporter.

L’exercice d’aujourd’hui est un démarrage, un travail préparatoire dans l’esprit d’aider à informer les échanges plus approfondis qui vont suivre.

Mesdames et Messieurs,

En conclusion,

Nous avons besoin de cadre commun pour avancer, pour assurer la synergie de nos actions vers le développement, pour garantir que les efforts et les initiatives qu’ils soient du gouvernement, des partenaires techniques et financiers, des acteurs humanitaires et de développement de la société civile ou encore des actions citoyennes, ne soient pas éparpillés et contribuent à un même objectif.

Face au phénomène de changement climatique et l’impact déclenché par le phénomène El Nino à Madagascar, le défi est grand. Nous devons tenir compte de près les vulnérabilités structurelles et les aléas récurrents dans le Sud et se mettre d’accord sur les étapes incontournables pour réellement améliorer les moyens de subsistance de la population locale.

C’est en ce sens, que le PNUD n’a point hésité à accompagner ce processus d’élaboration d’un plan de relèvement précoce accompagnant le plan d’urgence dans le Grand Sud de Madagascar et je voudrai féliciter la volonté et l’engagement du BNGRC d’initier ce processus de réflexion stratégique dans un contexte où la population arrive parfois à perdre espoir et à douter de la pertinence de capitaliser ensemble les leçons du passé et définir ensemble un plan commun de relèvement.

Mesdames et Messieurs

L’impact réel de cette réflexion ce jour et de l’atelier qui sera tenu à Ambovombe au mois de juillet prochain dépend entièrement de l’engagement et de la conviction de chacun de nous, présents ici ce jour, de tout homme et toute femme qui ont mal pour les populations vulnérables du Sud et voulant voir le changement, qu’ensemble nous pouvons mettre en commun notre savoir et nos ressources pour résoudre les problèmes du Sud.

L’impact réel de ce processus d’élaboration du plan de relèvement et de résilience du Grand Sud de Madagascar dépend de l’appropriation de chacun de nous de chaque étape pour après traduire nos réflexions en actions.

Mesdames et messieurs, je vous encourage de participer activement aux échanges et remercie de votre attention.