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Haiti

Haïti-Intempéries : Après Port-au-Prince, la région du Cap Haïtien fortement menacée

Cap-Haitien, 9 juin 2011 [AlterPresse] --- Les récentes inondations, qui ont fait une vingtaine de morts et 6 disparus dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, soulèvent des craintes en rapport au danger que courent les populations vivant dans des zones fragilisées à cause des constructions anarchiques, alors que la saison des cyclones a débuté.

Plusieurs milliers de personnes dans les zones à risque du Cap Haïtien et de ses environs, sont vulnérables aux catastrophes naturelles (inondations, glissement de terrain, épidémies) et des mesures de mitigation sont incontournables.

La saison cyclonique qui prend fin le 30 novembre, s’est annoncée avec son cortège de victimes au sein de la communauté capoise. Un glissement de terrain, provoqué par une forte averse, a balayé une maisonnette et par la suite, causé le décès de trois enfants et blessé grièvement leur mère. Cet évènement s’est produit la semaine écoulée, dans une localité appelée « Nan Mansui » située dans les piémonts du morne du Haut du Cap.

Chaque année on enregistre en moyenne une dizaine de morts et des dégâts matériels, en lien avec des glissements de terrain, dans les zones à risque du Cap Haïtien, lors des périodes cycloniques.

Les zones particulièrement vulnérables sont celles qui sont anarchiquement construites au niveau du bassin versant surplombant la ville, particulièrement le morne “Lory” englobant notamment les localités de Lorrier, Laboule, Célicourt, La Violette, où on enregistre fréquemment ce genre de désastre naturel.

La prolifération de ces quartiers, est d’une part, la résultante de l’exode rurale. Des migrants venant des communes avoisinantes et des départements limitrophes, se ruent sur la ville du Cap. Les raisons sont à la fois, politiques, économiques (pression sur les terres agricoles), et sociaux (recherche d’emploi, ou de services comme l’éducation).

D’autre part, c’est aussi le résultat de l’irresponsabilité et de la faiblesse des autorités municipales qui n’ont pu contrer et apporter une réponse à ces dérives.

Ce phénomène provoque, une pression sur la couverture végétale qui est en voie de disparition totale. Elle est remplacée par des constructions hors normes dépourvues d’équipements sociaux communautaires de base.

En conséquence, la montagne du Cap n’est plus protégée. Elle est soumise à l’érosion et aux risques d’éboulement à chaque averse. Le centre ville historique et ses environs deviennent vulnérables aux inondations. Toute la voirie est totalement endommagée par la furie des eaux pluviales. Et le spectre des dépôts d’alluvions hante la ville historique du Cap Haïtien lui donnant l’image d’une cité dévastée.

En dépit de cette situation, les autorités se plaignent de disposer de moyens précaires pour agir dans le sens de la réduction de la vulnérabilité, avouant de ce fait leur incapacité à prévoir et réguler, conformément à la mission de l’Etat. [wj kft gp apr 9/06/2011 12 :10]