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DR Congo

Violence, mouvements de population et action humanitaire au Katanga - Mai 2014

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Introduction

En avril 2013, le Bureau pour la Coordination des Affaires humanitaires et les organisations spécialisées sur les questions de protection tiraient la sonnette d’alarme sur le Katanga, notamment sur « le Triangle de la Mort » - les territoires de Manono, Pweto et Mitwaba- où sévissait un climat de terreur. 12 mois plus tard, quelle est la situation en termes de protection dans le Katanga? Les déplacements internes ont-ils diminué, laissant la place à plus de retours ? « Le Triangle de la mort » demeure-t-il aussi instable ou s’est-il mué en « havre de paix » ?

D’octobre 2013 à la mi-janvier 2014, plus de 1 000 maisons et cases, réparties dans 70 villages dans les territoires de Manono, Mitwaba et Pweto – « le Triangle de la Mort » ont été incendiées ; plusieurs personnes tuées, leurs biens pillés, leurs champs brulés. Les acteurs humanitaires parlent de stratégie de « terre brulée » : Lors de ses opérations, l’armée régulière a tendance à considérer comme Mayi-Mayi1 toute personne se trouvant en brousse. Au cours des derniers mois, le « Triangle » a vu naitre une dizaine de nouveaux mouvements Mayi-Mayi, en plus du mouvement sécessionniste le plus connu de tous, Bakata Katanga qui veut dire « couper le Katanga».

En dehors de ce « premier triangle », le Territoire de Malemba Nkulu qui formerait un « second triangle » avec Manono et Mitwaba, a aussi subi les atrocités des Mayi-Mayi. Originaires du nord du Katanga pour la plupart, ces combattants ont étendu leur entreprise de terreur en descendant progressivement vers le sud, atteignant les territoires de Kambove et Kipushi, et la capitale Lubumbashi2 .

Les évènements du 31 décembre 2013 à Lubumbashi ne sont qu’un exemple d’un climat délétère qui s’est installé dans cette province où, il y a encore quelques années, on parlait plus de relèvement précoce vers le développement.

La récente détérioration de la situation sécuritaire au Katanga remonte à septembre 2011 lorsque Gédéon Mutanga, commandant d’un groupe de combattant Mayi-Mayi de 2002 à 2007, s’est mystérieusement évadé de la prison de haute sécurité de Kasapa à Lubumbashi où il était détenu, à la veille des élections présidentielles de 2011. Cette évasion, considérée comme déclencheur d’une seconde phase de belligérance, a permis à cet ancien seigneur de guerre de se réorganiser autour des villages du « Triangle » et contraindre la majorité des habitants, parmi lesquels les enfants, à rejoindre ses rangs.

La capacité limitée des FARDC en hommes et équipements est le talon d’Achilles qui ne permet pas de sécuriser la population. En plus de ne pas pouvoir sécuriser la population, de nombreux éléments FARDC s’adonnent à des violences et autres exactions contre les civils.

Province la plus riche du fait de ses immenses ressources minières – donc occupant une importance stratégique dans le budget national –, le Katanga mérite plus d’attention politique et sécuritaire afin de briser la spirale de violence qui sème le chaos au sein des communautés, anéantit tout effort de développement socio-économique, et prolonge une crise humanitaire qui n’a que trop duré.

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