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DR Congo

Monitoring de la situation humanitaire en RDC du 21 au 27 février 2004

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Ce rapport ne reflète pas nécessairement la position officielle des Nations Unies.
FAITS MAJEURS

Tentative d'un coup militaire menace la ville de Bukavu, la province de Sud-Kivu. L'attaque contre la maison du Général Nabiolwa, la nuit du 23 au 24 février, par les hommes de son adjoint Mutebusi, à la suite du transfert du Major Kasongo à Kinshasa a été à la base d'une vive tension à Bukavu et dans certaines localités de l'intérieur de la province cette semaine. Le Major Kasongo a été ramené à Bukavu le 25 février, mais la tension était encore perceptible dans la ville et dans certaines parties de la province. Ainsi, dans l'Ubwari (Territoire de Fizi), les Mayi-Mayi du Colonel Dunia ont demandé aux humanitaires de suspendre leurs activités dans la zone, et menaceraient d'attaquer Baraka (tenu par des troupes de l'ex-RCD) s'il arrivait quelque chose au Général Nabiolwa. Une délégation des officiers supérieurs de l'armée congolaise, en provenance de Kinshasa, séjourne à Bukavu depuis le 27 février pour essayer de résoudre la crise qui a élu domicile au sein du commandement de la 10ème région militaire de la province. La délégation est conduite par le Général Sylvain Buki, Chef Etat Majeur des forces terrestres.

Suite à cette crise, et à la tension qu'elle a engendrée au sein des hommes en armes dans la province, les Agences des Nations Unies et certaines ONGs ont arrêté les activités en dehors de Bukavu. La distribution des semences du PAM par ACF(USA), qui était prévue durant cette période se trouve ainsi bloquée. Il s'observe de plus en plus la tendance chez les autorités administrative et militaires à vouloir subordonner les interventions humanitaires dans les zones occupées par des groups étrangers (Ninja par exemple) à l'obtention préalable d'une autorisation de leur part. Cette tendance semble beaucoup plus motivée par de raisons politiques que par des raisons sécuritaires et risque de mettre en danger l'aide humanitaire aux plus vulnérables qui vivent dans ces zones.

Les milices de l'Ituri déstabilisent le processus de paix dans le district. La tension monte dans la ville de Bunia à la suite des actes posés par les miliciens de l'UPC/Thomas Lubanga, qui ont lancé les attaques la nuit du 26 février contre les positions de la MONUC dans trois endroits de la ville (au quartier Mudzipela, au nord-ouest, au quartier Lumumba, au sud et à la cité du côté de la mosquée centrale, au sud). Lors de ces attaques, un soldat de la MONUC a été blessé à la jambe, selon la MONUC. Ensuite, le lendemain ces milices ont dressé des barricades sur le boulevard central, ont jeté des pierres sur le Centre de Transit et d'Orientation (CTO) de l'ONGI COOPI et ont attaqué des véhicules de la MONUC : tous ces évènements ont paralysé les activités urbaines, le vendredi 27 février. Afin de briser ce mouvement, la Brigade de l'Ituri a déployé plusieurs de ses contingents, lesquels ont dispersé les groupes à coups de bâtons mais d'autres incidents ont été enregistrés plus tard dans la journée. Selon les informations reçues, ces événements cités ci-haut seraient liés à l'arrestation par la MONUC, le mardi 24 février de M. Dhego Nganga, commerçant Hema proche de Thomas Lubanga et beau-père du Commandant Bosco, suite à un « dossier de sécurité ». Pour augmenter leur pression sur la MONUC, l'UPC aurait incité les miliciens lendu du FNI d'exiger aussi la libération de leur commandant, M. Gundjolo, arrêté depuis octobre 2003. Ailleurs dans le district de l'Ituri, la MONUC a été encore victime d'une attaque mené par l'UPC/TL dans la localité de Nyamamba, à 40 km de Tchomia au sud-est de Bunia. Commandés par Bosco, les miliciens ont attaqué les Bangladeshi pendant une patrouille de routine. La MONUC a riposté en recourant à ses hélicoptères qui auraient détruit totalement une position de ces miliciens, selon l'information reçue. En plus des attaques, des nouvelles alliances militaires sont signalées dans le district, avec pour objectifs d'entraver le processus de paix (voir ci-dessous).

Au moins 30 civils massacrés dans le territoire de Kabongo, province de la Katanga, selon une mission qui s'est rendu sur place. Suite à une mission MONUC-OCHA dépêché du 19 au 20 février dans la localité de Kitenge (territoire de Kabongo), la MONUC a pu établir que depuis le début du mois de février, deux factions rivales Mayi-Mayi ont massacré au moins 30 civils dans plusieurs villages de cette partie du Katanga. La MONUC a également reçu confirmation de nombreux cas de torture, de viol, de mutilation des populations par les Mayi-Mayi qui se seraient abreuvés du sang de leurs victimes, rapporte un communiqué de la MONUC datant du 25 février. Ce groupe des Mayi-Mayi seraient sous l'autorité d'un nommé « Shinja Shinja » ou « l'égorgeur » en Swahili et ils détiendraient encore un certain nombre de civils en otage, selon le même communiqué. En outre, les hommes de Shinja Shinja auraient tué 8 membres des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) le 7 février, poussant ces derniers à se venger sur les civils soupçonnés d'être alliés aux Mayi-Mayi, selon la MONUC qui demande à Shinja Shinja de mettre immédiatement fin aux violences contre les populations civiles et de libérer tous les otages qu'il détient ainsi qu'aux FARDC de mettre un terme aux actes de vengeances contres les populations civiles.

Epidemie de rougeole frappe le territoire de Walikale, dans la province de Nord-Kivu. L'Administrateur de Walikale a déclaré, le 24 février, une épidémie de rougeole dans ce territoire. Les 4 zones de santé qui seraient touchées sont Ndjingala, Biruwe, Ndofia et Mundindu - situées entre 45 et 90 km sur l'axe Walikale-Lubutu-Kisangani. Le bilan depuis janvier 2004 serait de 336 cas dont 13 décès, selon le BCZ (Bureau central de la zone de santé). Pour rappel, tenant compte que le territoire de Walikale a été inaccessible, à part le chef-lieu, dans cette zone il n'y a pas eu de vaccination. L'ONGI MSF-H, la seule ONGI médicale active à Walikale, UNICEF et les autorités suivent de près la situation pour décider sur l'action la plus adéquate. L'accessibilité reste un sérieux problème dans cette région à cause de l'insécurité et à l'état des routes. La portion de route touchée par cette épidémie est celle qui devrait être réhabilitée par l'ONGI Atlas Logistique avec les fonds USAID, UE et EHI (Emergency Humanitarian Interventions) d'OCHA.

50 Mayi-Mayi se révoltent à Kindu dans la province du Maniema. Les militaires ex-combattants Mayi-Mayi en formation au camp Lwama de Kindu sont en colère depuis le 27 février. Un groupe de 50 ex-combattants a quitté le camp d'entraînement avec leurs armes et regagné la ville en prenant en otage leur chef, le général Kabambi. Les salaires sont toujours à la base de leur mécontentement. Ces Mayi-Mayi dénoncent également la nomination par les autorités du RCD des responsables locaux dans le territoire jadis contrôlés par eux alors que la mise en place de l'administration territoriale du Gouvernement de Transition n'est pas encore établie au Maniema.

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